[e-med] Fièvres et paludisme chez les enfants de 0 à 5 ans au Bénin : avons-nous de vraies statistiques ?

Fièvres et paludisme chez les enfants de 0 à 5 ans au Bénin : avons-nous de vraies statistiques ?
Cahiers Santé vol. 18, n° 1, janvier-février-mars 2008
http://www.john-libbey-eurotext.fr/fr/revues/sante_pub/san/e-docs/00/04/3E/F8/article.md?type=text.html

Introduction. Au Bénin, dans les formations sanitaires, en matière de fièvres et de paludisme de l’enfant, les mères viennent aux soins généralement en phase de complications (anémie sévère, convulsion, coma, etc.).

Les statistiques fournies par le système national de santé sont basées sur les consultants se rendant volontairement dans les centres nationaux de santé, sans tenir compte des cas existants dans les communautés. Objectifs : Préciser la prévalence du paludisme à partir de l’analyse des sujets fébriles et de leur prise en charge dans deux villages participants. Préciser également les habitudes de prise en charge et de recours aux soins, avant le démarrage d’une expérience de participation des parents pour la lutte contre le paludisme de l’enfant, montrant l’importance de la place des communautés dans une lutte efficace contre le paludisme.

Méthodes. Les parents ont été interviewés sur leurs pratiques de prise en charge de la fièvre de l’enfant et sur le dépistage actif du paludisme dans deux villages.

Résultats. La prévalence du paludisme (GE positive) est la même dans les deux villages (p > 0,05). Pour les cas de fièvre, 6 % ont consulté dans les centres de santé. Les traitements sont administrés immédiatement, pour la plupart dans les 48 heures (75 %), et ne sont adéquats pour le paludisme que dans 15 % des cas. Discussion. Le recours aux soins est fortement en lien avec les perceptions et représentations de la fièvre de l’enfant de sorte que, pour un cas de fièvre venu au centre de santé, 16 restent dans la communauté.

Conclusion. La prise en charge adéquate d’une fièvre et du paludisme, souvent liés chez l’enfant, passe par une implication des perceptions et représentations des parents, qui permettrait de mieux connaître la vraie participation du paludisme aux épisodes fébriles à partir d’études dans deux villages et d’y opposer des stratégies conséquentes.

David Houeto1
William d’Hoore2
Edgar-Marius Ouendo3
Alain Deccache1
1 Université catholique de Louvain,
École de santé publique,
Unité d’éducation pour la santé,
Avenue Mounier 50,
B-1200 Bruxelles
Belgique
<dhoueto@yahoo.fr>
2 Université catholique de Louvain,
École de santé publique,
Unité de gestion hospitalière et
d’épidémiologie,
30 Clos Chapelle-aux-Champs,
Bte 3037,
B-1200 Bruxelles
Belgique
3 Université d’Abomey-Calavi,
Institut régional de santé publique,
Unité de recherche,
03 BP 1715,
Cotonou
Bénin

Merci beaucoup pour ce message important lance en faveur de l'adoption des approches communautaires de traitement des maladies des enfants de moins de 5 ans. Il a ete demontre que la majorite des cas de mortalite infantile surviennent dans la communaute pour la simple raison que les enfants n'accedent pas aux soins des sante dans les structures sanitaires pour diverses raisons.

Actuellement plusieurs pays ont adopte les approches communautaires des traitement des enfants de moins de 5 ans pour le paludisme, les IRA et les maladies diarrheiques. L'implication est que les volontaires communautaires qui prennent en charge ces enfants manipulent les medicaments dans les conditions qui leur ont ete enseignees.

Gabriel Bukasa Kaleka
B.Pharm.,MPH

+243(0)999005024
+243(0)999301015

Bonjour,
La question de la représentation que les parents ont des maladies comme facteur favorisant largement le recours aux soins a été étudié par des sociologues et anthropologues. La littérature est importante sur ce sujet. Elle permet de percevoir la complexité des processus de recours aux soins qui ne sont pas uniquement déterminés par des questions sanitaires ou économiques.

Très bonne journée à toutes et tous,

Carine Baxerres,
Doctorante en anthropologie,
EHESS - UAC - IRD.