[e-med] FOCUS/Grippe A(H1N1): les pays pauvres n'auront que des miettes du vaccin]

FOCUS/Grippe A(H1N1): les pays pauvres n'auront que des miettes du vaccin

Berne/Zurich (awp/ats) - Les entreprises pharmaceutiques qui planchent sur
le vaccin de la grippe A (H1N1) voient leurs carnets de commandes
s'emplir à vitesse grand V. Le problème, c'est que les pays riches se
réservent la part du lion. Les plus démunis devront se contenter de la
portion congrue. Dans ce contexte, les dons promis par quelques
laboratoires pharmaceutiques à l'Organisation mondiale de la santé (OMS)
font l'effet d'une goutte d'eau dans l'océan. L'organisation se chargera
de distribuer les quelques 250 millions de doses qu'elle espère
recevoir.
Les intervenants humanitaires soulignent le fossé entre les besoins et
l'offre: la seule population d'Afrique subsaharienne est d'environ 1,1
milliard de personnes.

"Le vaccin ne sera pas distribué selon les besoins, mais d'après le pouvoir
d'achat", déplore Christophe Fournier, président international de Médecins
sans Frontières (MSF), interrogé par l'ATS. "Les pauvres auront les
miettes."

En juin, Sanofi-Aventis annonçait un don de 100 millions de doses de son
futur vaccin. L'entreprise promet de réserver "environ 10%" de sa
production du vaccin pour l'OMS. Et ce dès les premières doses, qui
devraient arriver cet automne sur le marché, confirme Benoît Rungeard,
directeur de la communication chez Sanofi Pasteur, la branche vaccins du
groupe français. Sanofi dit aussi pratiquer une approche de prix
différenciés pour les pays les moins nantis. Mais le porte-parole n'a
pas pu préciser quels sont les rabais accordés.

GlaxoSmithKline (GSK) offre de son côté 50 millions de doses à l'OMS. Le
groupe britannique s'engage à consacrer 20% de la production de son site
canadien aux pays en développement, et ce dès le mois de septembre, selon
un communiqué de GSK du 4 août.

Mais cet engagement reste conditionnel au rendement de la production et aux
"autres engagements" de l'entreprise. GSK pratique elle aussi une
politique de rabais, souligne le directeur de la communication de
l'entreprise en Suisse, Urs B. Kientsch. Il n'a pas pu préciser les
réductions accordées. Pas de don prévu en revanche chez Novartis. "Nous
ne croyons pas que la livraison gratuite de vaccins soit une solution
durable", répond le porte-parole du groupe suisse à Bâle, Satoshi
Sugimoto. Mais l'entreprise tient à souligner qu'elle fournit de
nombreux autres vaccins à des prix préférentiels, parfois même à perte.
ats/ds(AWP/14 août 2009 07h00)