Traitement du vih sida : Plus de 7 000 malades sous Arv en 2007
http://www.walf.sn/societe/suite.php?rub=4&id_art=43514
Installer un mécanisme consultatif de coordination pour le Conseil national
de lutte contre le Sida qui sera un instrument de plaidoyer et un espace
déchanges pour les acteurs de la lutte contre le Sida, tel est le rôle du
Forum des partenaires sur le Vih ouvert hier par le ministère de la Santé.
Le Sénégal a recensé près de 7 178 malades du sida mis sous traitement
antirétroviral au cours de lannée 2007. La révélation est du Docteur
Abdoulaye Sidibé Wade, chef de la Division Ist Sida qui faisait le point de
la pandémie au Sénégal, lors du Forum des partenaires du Conseil national de
lutte contre le sida ouvert hier à Dakar. Dans sa présentation, le Dr Wade a
souligné que ces malades sous Arv sont traités sur toute létendue du
territoire national. Avec la décentralisation des Arv, les malades sont
traités dans leur propre région. Ils nont plus besoin de faire le
déplacement à Dakar pour prendre leurs médicaments, sest félicité le chef
de la Division Sida, magnifiant le partenariat avec la Pharmacie nationale
dapprovisionnement (Pna). Cette prise en charge sest également améliorée
chez les enfants. Ainsi, selon le Dr Wade, pour corriger linjustice dont
ils étaient lobjet, 30 des 68 sites de prise en charge sont maintenant
consacrés aux enfants.
La situation de lépidémie du sida au Sénégal se caractérise par une
situation stable avec un taux de prévalence national de lordre de 0,7 %.
Mais le Sénégal possède une épidémie de type concentré avec un taux de
prévalence particulièrement élevé chez les groupes dits à risque. Il sagit
des travailleuses du sexe dont la prévalence se situe dans lordre de 19,8 %
et les men having sexuel with men (Msm) communément appelés homosexuels. Ces
derniers ont une prévalence de lordre de 21,5 %. Dailleurs, renseigne le
Dr Abdoulaye Sidibé Wade, 2 691 travailleuses du sexe sont inscrites dans 25
centres Ist et 1 800 dentre elles sont sous Arv. Les régions les plus
touchées sont Kolda et Ziguinchor avec des taux qui dépassent les 20 %. Une
féminisation de lépidémie a été notée avec un sexe ratio de 2,25. Le bilan
de la riposte au cours lannée 2007 au Sénégal a également révélé que près
de 7 millions de préservatifs masculins et 125 000 préservatifs féminins ont
été distribués dans tout le pays.
Ce Forum des partenaires a réuni tous les secteurs intervenant dans la
riposte. Pour sa part, le Docteur Safiétou Thiam, ministre de la Santé et de
la Prévention médicale qui a présidé ce Forum des partenaires, reste
convaincue que seul lengagement renforcé et permanent du gouvernement, des
partenaires et de tous les acteurs constitue un élément de leadership
déterminant face à ce redoutable fléau. Selon elle, le Forum des partenaires
est un mécanisme consultatif de coordination pour le Conseil national de
lutte de lutte, un instrument de plaidoyer et un espace déchanges pour les
acteurs de la lutte contre le sida. Ce Forum a pour objectif de partager
linformation stratégique, les questions et les défis émergents de la
réponse à linfection au Vih et de faire des propositions et recommandations
au Conseil national de lutte contre le Sida pour améliorer les stratégies.
Le Dr Safiètou Thiam a expliqué que ce forum devrait permettre, au cours de
ses réunions, de faire non seulement létat des lieux de la lutte contre le
Vih, mais aussi dapporter des réponses aux préoccupations majeures des
partenaires, des acteurs et des personnes infectées et affectées par le Vih.
La présidente du groupe thématique Onusida, le Dr Suzanne Konaté Maïga du
Fonds des Nations Unies pour la population, a souligné que ce Forum répond à
la nécessité daméliorer le cadrage institutionnel de la réponse nationale
pour satisfaire aux exigences dune coordination efficace et efficiente.
Mais, poursuit-elle, il contribue à une gestion transparente et à
lobligation de rendre compte dans un contexte axé sur les résultats.
Ce Forum des partenaires sur le Sida a réuni tous les secteurs dactivité de
la Nation. Il sagit des acteurs de léducation, des transports, de la
jeunesse, de la famille et des Forces armées. Ces dernières se sont
particulièrement illustrées par un engagement du commandement qui a aidé,
selon le colonel Mbaye Khary Dieng, Point focal sur le Vih/Sida au sein des
Forces armées, à maintenir le taux de prévalence relativement bas, en deçà
même de la moyenne nationale. Ce résultat est lié, selon le colonel Dieng, à
une stratégie avancée dans la prévention, surtout pour les groupes appelés à
se déployer sur les théâtres dopération. Il ne faudrait pas que nos
militaires contractent la maladie dans ces pays qui ont un fort taux de
prévalence. Les théâtres dopération constituent des lieux à haut risque
dinfection, mais au niveau du commandement, toutes les dispositions et
consignes ont été prises en vue dune prévention de nos troupes, indique le
colonel Mbaye Khary Dieng. Des dispositions ont été également prises dans la
prévention des accidents à exposition de sang, poursuit-il.
Issa NIANG