[e-med] G�n�riques ARV : transfert de technologie

E-MED: G�n�riques ARV : transfert de technologie
-------------------------------------------------------------------------

LE MONDE | 08.07.02 | 15h29
� MIS A JOUR LE 08.07.02 | 15h31

Krisana Kraisintu, "Mme M�dicaments g�n�riques"
Apr�s ses premiers succ�s en Tha�lande, elle exporte d�sormais son
savoir-faire en Afrique

http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3220--284051-,00.html
Barcelone de notre envoy� sp�cial

Elle n'a peur de rien, et surtout pas des menaces t�l�phoniques qu'elle a
re�ues par le pass�. Chef de l'Institut de recherche etd�veloppement de
l'Organisation pharmaceutique gouvernementale (GPO) � Bangkok, Krisana
Kraisintu a l'enthousiasme communicatif. Curieux m�lange de s�r�nit� et
d'�nergie d�bordante, cette Tha�landaise de petite taille, plut�t rondelette
et aux yeux malicieux, a f�t� cette ann�e ses cinquante ans. Elle a mont� �
la force du poignet un programme de production de m�dicaments g�n�riques qui
lui a valu une reconnaissance internationale, notamment de la part des
organisations non gouvernementales, et quelques solides inimiti�s au sein
des multinationales pharmaceutiques.

Comme cette professeur de chimie pharmacologique s'ennuyait � enseigner
cette discipline � l'universit�, elle est entr�e il y a plus de vingt ans au
service de la GPO. Il y a dix ans, faute de trouver aupr�s de la direction
de cette entreprise d'Etat le soutien n�cessaire, elle d�cide de se lancer
seule dans la mise au point de m�dicaments g�n�riques. "Je n'ai jamais
enfreint un brevet", s'empresse-t-elle de pr�ciser, avant d'expliquer sa
d�marche : "J'avais compris que, � la diff�rence d'autres maladies, le sida
�tait un probl�me social, qui touchait les femmes, les enfants. Cela me
faisait tellement de peine de voir ces enfants malades. Alors, j'ai surtout
voulu aider les femmes enceintes, car le prix des traitements �tait trop
�lev� pour nous." A l'�poque, indique-t-elle, il en co�tait 600 dollars
am�ricains pour traiter une personne pendant un mois.

Krisana choisit deux mol�cules, l'AZT et la didanosine. Elle trouva un
fabricant canadien pour lui fournir les mati�res premi�res et parvint �
mettre au point des copies identiques � l'original.

"Pendant six ans, GPO s'est abstenu de fabriquer � grande �chelle ces
m�dicaments g�n�riques, alors qu'elle disposait des capacit�s de
production", s'agace-t-elle. Sans doute le r�sultat des pressions et menaces
de repr�sailles des Etats-Unis sur les exportations tha�landaises de bois et
de pierres pr�cieuses. La production d�marrera n�anmoins avec la quantit�
n�cessaire au traitement de 5 000 malades quand ce pays de 62 millions
d'habitants compte 100 000 cas de sida et 1,2 million de s�ropositifs.
Aujourd'hui, la capacit� de production couvre plus de 50 000 personnes et
l'objectif des 100 000 est en vue.

Seule au d�part mais soutenue par M�decins sans fronti�res, elle dirige
aujourd'hui une �quipe de soixante-dix personnes. Le co�t d'une trith�rapie
individuelle vient d'�tre ramen� � 27 dollars par mois. De plus, Krisana a
mis au point une formulation originale, le GPO-Vir, association dans un m�me
comprim� de trois m�dicaments antir�troviraux (3TC, d4T et n�virapine), dont
il existe deux dosages diff�rents, ce que les laboratoires concurrents ne
peuvent pas faire. Or, moins il y a de comprim�s, moins les patients
risquent d'en oublier.

Aujourd'hui, son combat, c'est d'exporter son savoir-faire en Afrique. Un
accord a d�j� �t� sign� avec le Zimbabwe et avec le Ghana pour y d�marrer la
production de m�dicaments g�n�riques.

Sit�t la conf�rence de Barcelone sur le sida termin�e (elle s'ach�ve
vendredi), Krisana s'envolera pour le Maroc pour une troisi�me t�te de pont,
en attendant la quatri�me � trouver en Afrique de l'Est.

"Il ne faut pas sous-estimer ces pays, qui ont parfaitement les capacit�s de
faire ce que j'ai fait en Tha�lande pour leur b�n�fice et celui de leurs
voisins."Cette militante du g�n�rique ne se couche jamais sans avoir �cout�
de la musique classique. C'est sa grande passion et son r�ve serait de
devenir chef d'orchestre. Mais Krisana avoue �galement deux autres
faiblesses : la litt�rature - elle �crit des po�mes - et Rome, une ville o�
elle aimerait vivre.

Paul Benkimoun

� ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 09.07.02

--
Adresse pour les messages destin�s au forum E-MED:
<e-med@usa.healthnet.org>
Pour r�pondre � un message envoyer la r�ponse au forum
ou directement � l'auteur.
Pour toutes autres questions addresser vos messages � :
<e-med-help@usa.healthnet.org>