Communiqué OMS
La propagation internationale des maladies menace la santé, l'économie et la
sécurité
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2007/pr44/fr/index.html
Rapport sur la santé dans le monde 2007: un avenir plus sûr la sécurité
sanitaire mondiale au XXIe siècle
23 AOÛT 2007 | GENÈVE -- Jamais auparavant dans l'histoire la sécurité
sanitaire mondiale n'avait autant dépendu de la coopération internationale
et de la volonté de tous les pays d'agir efficacement pour combattre les
menaces nouvelles ou émergentes. C'est le message clair ressortant cette
année du Rapport sur la Santé dans le Monde, Un avenir plus sûr, qui se
termine par six recommandations essentielles pour atteindre le niveau le
plus élevé possible de sécurité en santé publique :
Liens connexes: Rapport sur la santé dans le monde 2007
<http://www.who.int/entity/whr/2007/fr/index.html>
* Application intégrale du Règlement sanitaire international (RSI
2005) par tous les pays.
* Coopération au niveau mondial pour la surveillance, lalerte et
laction en cas dépidémie.
* Libre accès aux connaissances, technologies et matériels divers, y
compris les virus et autres échantillons biologiques, nécessaires pour
assurer une sécurité sanitaire optimale au niveau mondial.
* Responsabilité mondiale de renforcer les capacités des
infrastructures médico-sanitaires de tous les pays.
* Collaboration intersectorielle au sein des gouvernements.
* Accroissement des ressources aux niveaux mondial et national
affectées à la formation, à la surveillance, au développement des moyens de
laboratoire, aux réseaux dintervention ainsi qu'aux campagnes de
prévention.
Dans notre monde de plus en plus interconnecté, de nouvelles maladies
apparaissent à un rythme sans précédent et ont souvent la capacité de
franchir les frontières et de se propager rapidement. Depuis 1967, on a
identifié au moins 39 agents pathogènes nouveaux, parmi lesquels le VIH, les
virus des fièvres hémorragiques Ebola et Marburg et le SRAS. Par ailleurs,
des menaces séculaires, comme la grippe pandémique, le paludisme ou la
tuberculose, continuent de peser sur la santé à cause des mutations, des
résistances croissantes aux médicaments antibiotiques et de la faiblesse des
systèmes de santé.
« Compte tenu de la vulnérabilité universelle d'aujourd'hui face à ces
menaces, l'amélioration de la sécurité passe par une solidarité mondiale, a
déclaré le Dr Margaret Chan, Directeur général de l'Organisation mondiale de
la Santé (OMS). La sécurité sanitaire internationale est à la fois une
aspiration collective et une responsabilité mutuelle. La diplomatie, la
coopération, la transparence et la préparation en sont les nouveaux mots
d'ordre. »
La nécessité de la solidarité mondiale est en particulier une évidence
lorsqu'il faut réagir à des épidémies de maladies infectieuses. Ce mois-ci,
l'OMS s'est fortement impliquée dans l'action contre une épidémie de fièvre
de Marburg en Ouganda. Avec ses partenaires du Réseau mondial d'alerte et
d'action en cas d'épidémie (GOARN) dont les Centers for Disease Control and
Prevention (CDC) (des Etats-Unis d'Amérique), Médecins sans Frontières,
l'Uganda Virus Research Institute, l'African Field Epidemiology Network et
des ONG locales, l'OMS aide le Ministère de la Santé à renforcer la
surveillance active, la recherche des contacts, la lutte contre l'infection,
la logistique et les activités de mobilisation sociale pour endiguer
l'épidémie.
L'équipe étudie attentivement les conditions autour de la transmission
initiale, dans l'espoir d'améliorer nos connaissances sur la présence du
virus dans la nature et la manière dont il se transmet à l'homme, ce qui
améliorerait notre capacité à prédire et même à éviter de nouvelles
épidémies à l'avenir.
L'OMS et ses partenaires participent activement à l'action mondiale contre
la grippe aviaire H5N1, à l'origine d'épidémies massives chez les volailles
et d'au moins 308 décès humains depuis que le virus a été isolé pour la
première fois en 1997.
On trouve dans ce Rapport sur la Santé dans le Monde un historique des
efforts faits pour endiguer les maladies infectieuses (dont la peste, le
choléra et la variole). Il décrit l'évolution des activités de surveillance
et d'action en cas d'épidémie dans le cadre de partenariats liant des
organismes et des institutions techniques, comme le GOARN, le système
dalerte et dintervention en cas dincident chimique ou touchant
l'environnement et l'initiative mondiale pour l'éradication de la
poliomyélite, qui contribue à la surveillance de nombreuses autres maladies
à prévention vaccinale.
Ce rapport montre comment et pourquoi les maladies menacent de plus en plus
la sécurité sanitaire mondiale. Un des facteurs en est la grande mobilité
des populations. Les compagnies aériennes transportent désormais plus de 2
milliards de passagers par an, ce qui permet aux porteurs de maladies de les
passer d'un pays à l'autre en quelques heures. Les conséquences potentielles
pour la santé et l'économie ont été manifestes en 2003 avec l'exemple du
SRAS qui, selon les estimations, a coûté aux pays asiatiques US $60
milliards en dépenses brutes et perte d'activité.
Le rapport décrit certains des facteurs humains responsables des problèmes
de sécurité sanitaire :
* l'insuffisance des investissements dans la santé publique en raison
d'un faux sentiment de sécurité, lui-même dû à l'absence d'épidémies de
maladies infectieuses ;
* les changements inattendus de politique, comme la décision
d'interrompre temporairement la vaccination au Nigéria, ce qui a provoqué la
résurgence de cas de poliomyélite ;
* les situations de conflits obligeant des populations à vivre dans
des conditions de promiscuité, de manque d'hygiène et de pauvreté qui
accroissent le risque épidémique ;
* l'évolution des micro-organismes et des résistances aux
antibiotiques ;
* les menaces sur l'élevage et la transformation des denrées
alimentaires, comme la forme humaine de l'encéphalopathie spongiforme bovine
(ESB) ou l'infection à virus Nipah.
On dit de la grippe pandémique qu'elle est la menace actuelle la plus
redoutée pour la sécurité sanitaire. Le rapport décrit le plan stratégique
de l'OMS pour lutter contre une pandémie, attire l'attention sur la
nécessité de renforcer les systèmes de santé et d'exercer une vigilance
permanente pour gérer les risques et les conséquences de la propagation
internationale de nouvelles souches ultrarésistantes du bacille tuberculeux
(tuberculose UR). De nouvelles menaces ont également vu le jour avec les
risques potentiels d'attaques terroristes, d'incidents chimiques ou
d'accidents nucléaires.
La révision du Règlement sanitaire international (2005) part du principe
qu'aucun pays ne peut pleinement protéger ses citoyens seul ou en se
contentant de prendre des mesures classiques de contrôle aux frontières. Le
RSI de 2005 établit un ensemble de règles stipulant comment les pays doivent
évaluer et notifier à lOMS les urgences de santé publique de portée
internationale. Les définitions au sens large des termes « risque pour la
santé publique », « maladie » et « évènement » permettent au Règlement de
couvrir les risques posés par la libération accidentelle ou intentionnelle
d'agents pathogènes, chimiques ou radioactifs.
Depuis l'entrée en vigueur du RSI 2005 et avec 179 désignations, presque
tous les 193 membres ont établi leur point focal national RSI. Depuis lors,
l'OMS a reçu régulièrement des alertes portant sur des évènements
sanitaires, a fait des évaluations des risques conjointement avec les Etats
concernés et a communiqué en temps réel les informations aux autres Etats
Membres.
Pour en savoir plus, veuillez contacter :
Fadéla Chaib
Département OMS Communications
Genève
Tel.: +41 22 791 32 28
Mobile: +41 79 475 55 56
Courriel: chaibf@who.int
Iain Simpson
Département OMS Communications
Genève
Tel.: +41 22 791 32 15
Mobile: +41 79 475 55 34
Courriel: simpsoni@who.int
Thomson Prentice
Rédacteur du Rapport sur la Santé dans le Monde
Genève
Tel.: + 41 22 791 4224
Mobile: + 41 79 244 60 30
Courriel: prenticet@who.int