Chers e-médiens bonsoir,
A la suite du président Ndiadé que nous félicitons au passage pour son analyse pertinente, je dirai également que l'appel de Cotonou est bénéfique à plus d'un titre mais aussi historique.
Ayant à la rencontre( comme presque tous les présidents des ordres et des syndicats de pharmaciens africains), on peut être amené à penser qu'il s'agir d'une bataille pour une même cause à savoir la lutte contre les faux médicaments et son corolaire, la vente illégale des médicaments, mais avec des intérêts différents.
Cependant, pour nous pharmaciens et autres professionnels de la santé qui appelions depuis à la vigilance, à la prise de conscience des effets néfastes de ce trafic dangereux pour la santé des populations et ces retombées économiques pour nos états, cet appel de Cotonou constitue indiscutablement un engagement solennel historique de nos politiques derrière lequel nous courrions depuis toujours.
Nous avons dés lors le devoir et même l'obligation( pour les responsables de structures) au niveau national d'abord( ordre, syndicat DPM...) et au plan communautaire ensuite (UEMOA,CAMAC,CEDAC, CDEAO...) de faire de sorte que cette volonté politique soit manifestée par des engagements au plan structurel et institutionnel et surtout matérialisée par des actes concrets sur le terrain communautaire, à court, moyen et long terme selon les priorités et une ligne directrice concertée et partagée.
La présence effective à cet appel des représentants des instances internationales comme: UA, UE et les engagements pris (voir les discours de Mr Borloo ministre français du développement durable, du représentant de Mr Jean PING de l'UA, du commissaire européen Louis MICHEL...), devrait à notre avis déboucher sur la mise en place de mécanismes internationaux institutionnalisés, de dispositions règlementaires et autres cadre d'expression plurielle pour lutter véritablement contre ces faux médicaments et le développement exponentiel du marché illicite des médicaments partout dans le monde sans exception.
Sous ce rapport je demanderai d'abord aux ordres et syndicats nationaux de produire des propositions concrètes et alternatives aux décideurs de leurs pays respectifs et de s'engager à leur côté dans la lutte à tous les niveaux.
Les instances africaines comme l'IOPA (Inter ordre des pharmaciens africains), ISPHARMA( Intersyndicale des pharmaciens africains) l'ACAME (Association des centrales d'achat de médicaments essentiels) et les DPM/DPL devraient au plus vite saisir l'opportunité de la table ronde de REMED (réseau médicaments et développement) prévue les 09 et 10 Novembre 2009 à Paris (je propose toute la journée du 10 prévue préalablement une discussion autour de la problématique des antipaludéens) pour faire l'état des lieux dans le continent, élaborer un cahier de doléances et faire des propositions concrètes et réalistes pour : intégrer le comité scientifique mise en place au niveau de la Fondation Jacques CHIRAC. Elles pourront ainsi participer à la préparation de la conférence de Genève de 2010, mais aussi amener nos instances communautaires(uemoa, ua cema cedac...) à mettre en place à côté des structures nationales de surveillance et de suivi, des mécanismes communautaires de formation, d'alerte, d'information, d'éducation, de promotion......
On pourrait également utiliser d'autre cadres comme la CIOFP, la réunion des DPM... pour affuter nos armes par une harmonisation des droits d'enregistrement, de mode de fixation de prix à l'importation, une promotion concertée de l'industrie locale pour des médicaments génériques de qualité et de coût moindre et accessible à nos populations....
Dr Abou SARR: Président du Syndicat des Pharmaciens privés du Sénégal. S.G de l'ISPHARMA