[Modératrice : voir aussi cet article qui pose la question de la gratuité des soins contre le paludisme au Cameroun :
http://afriqueactu.net/20082/sante/gratuite-des-soins-contre-le-paludisme-au-cameroun
CB]
Le Cameroun bénéficie d'une subvention de près de 64 milliards du Fonds
mondial de lutte contre le sida
Écrit par Cameroon Tribune
Mardi, 28 Décembre 2010 06:01
http://www.237online.com/201012285251/Actualites/Sante/le-cameroun-beneficie-dune-subvention-de-pres-de-64-milliards-du-fonds-mondial-de-lutte-contre-le-sida.html
Lors du dernier conseil d'administration de cet organisme, notre pays a été
admis au round 10 des financements accordés au pays. Les explications du
Minsanté.
Certains diront que la période des fêtes de fin d'année est bonne pour le
Cameroun. Et que l'année 2011 s'annonce meilleure que 2010, surtout pour les
personnes vivant avec le VIH/Sida (PVVIH), notamment celles sous traitement
antirétroviral (ARV). En effet, la
requête du pays a été retenue pour le round 10 du financement du Fonds
mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
C'était au cours du dernier conseil d'administration de cet organisme, du 13
au 15 décembre dernier à Genève (Suisse). En effet, un accord de don en
faveur du Cameroun, d'un montant de 63 milliards 800 millions F a été signé,
sur une période de cinq ans. Selon la demande faite par les instances
camerounaises, cet argent va servir à renforcer la prévention de la
transmission du VIH de la mère à l'enfant, la prise en charge globale des
PVVIH et la prévention au sein des populations les plus exposées.
Il faut dire que c'est un ouf de soulagement pour le pays, surtout après
l'échec essuyé l'année dernière. Une rupture de financement qui a causé de
nombreux désagréments aux personnes sous ARV, principalement. D'où
l'engouement des associations des PVVIH avant même l'annonce officielle de
l'éligibilité de la soumission du Cameroun à ce nouvel appui. « L'Action
pour l'humanisation des hôpitaux (ACTHU) se réjouit de cette décision du
Fonds Mondial qui vise à soulager les souffrances de milliers de patients du
VIH/Sida dans notre pays », a lancé Christian Locka, président du bureau
exécutif de cette association.
Au ministère de la Santé publique, on se réjouit également de cet apport,
surtout au moment où le pays vient de lancer son 3e plan stratégique
national de lutte contre le VIH/Sida. Une bouffée d'oxygène qui permet
d'avoir une partie des 290 milliards de F nécessaires pour la réalisation de
ce plan quinquennal. D'ailleurs, ce financement couvre une période de 5 ans,
tout comme le plan stratégique national.
« 200 000 personnes sous traitement d'ici 5 ans »
Les précisions de André Mama Fouda, ministre de la Santé publique, sur
l'utilisation du financement accordé au Cameroun par le Fonds mondial.
A quoi va servir l'argent que le Cameroun va à nouveau obtenir du Fonds
mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ?
Il y a quatre axes majeurs que le Cameroun met en ouvre dans la lutte contre
le VIH/Sida. La première composante est la prévention, et un accent sera
particulièrement mis la prévention de la transmission de la mère à l'enfant
(PTME), essentielle pour pouvoir lutter non seulement contre la mortalité
maternelle, mais également contre la mortalité infantile ; le VIH étant une
des causes de la morbidité et de la mortalité dans ces couches vulnérables
que sont la mère et l'enfant. Notre deuxième axe de prévention concerne les
populations à risques (les camionneurs, les transporteurs, les personnes
ayant des relations sexuelles avec les personnes du même sexe, les
professionnels du sexe, etc.). La troisième composante c'est la prise en
charge des personnes éligibles au traitement, sachant que nous finissons
l'année 2010 avec près de 90.000 personnes sous traitement. Et nous pensons
que d'ici 5 ans, nous allons dépasser le cap de 200.000 personnes sous
traitement. Enfin, la quatrième composante c'est le soutien aux orphelins du
VIH/Sida, qui doivent continuer à être encadrés. Mais nous avons encore un
certain nombre d'éclaircissements à donner avant la signature de la
convention, tel que nous avons eu à le faire pour les autres financements.
Peut-on s'attendre à moins de tensions de stock dans les centres de
distribution des ARV?
Il faut déjà se féliciter de ce qu'il n'y a pas eu rupture de stock. On a
travaillé en flux tendu, en fonction de notre trésorerie. Les gens avaient
peur, mais je dis aux personnes vivant avec le VIH et celles sous traitement
d'avoir confiance en l'Etat camerounais qui a pris un engagement et qui
s'organise pour qu'il n'y ait pas de rupture. Nous avons un bon système de
suivi qui permet d'enclencher les achats au bon moment. Surtout que nous
avons un suivi de six protocoles qui rend les choses un peu difficiles,
contrairement au paludisme où on a une seule combinaison de molécules. Nous
nous sommes arrangés à ne plus connaître les ruptures survenues en 2008
parce que là il y avait vraiment rupture.
Cet accord peut donc être considéré comme une bouffée d'oxygène pour le
nouveau plan stratégique national de lutte contre le sida lancé le 1er
décembre...
Par rapport à ce plan dont le montant s'élève à 290 milliards de F, nous
n'avons pas encore la totalité des financements, mais c'est déjà un bon bout
de chemin parcouru. L'année prochaine, il y aura encore un appel à
propositions et rien n'empêche que le Cameroun puisse de nouveau postuler,
surtout que nous devons trouver l'intégralité de l'argent nécessaire pour la
réalisation de ce plan. Nous sommes engagés dans cette voie, tant auprès du
Fonds mondial que d'autres partenaires.
Dans un communiqué que venez de signer, vous parlez des financements obtenus
pour la lutte contre la tuberculose et le paludisme. Où en est-on ?
En effet, l'année dernière, nous avons eu un accord de don de 75 milliards
de F pour le paludisme et un autre de l'ordre de 11 milliards de F pour la
tuberculose. Pour ces deux derniers, nous avons déjà signé les conventions.
On arrive à la phase des premiers décaissements. D'ailleurs, pour le
paludisme, nous avons accéléré l'introduction du traitement des cas simples
et surtout nous nous apprêtons à rendre l'utilisation de la moustiquaire
imprégnée universelle avec de nos jours la distribution gratuite de près de
8 millions de moustiquaires sur l'ensemble du territoire. Nous allons
pratiquement atteindre le ratio d'une moustiquaire pour deux.