[e-med] Le projet de nouveau traitement de la malaria arrêté à cause d'une dispute sur son financement

[remerciements à CR pour la traduction de cet article de e-drug.CB]

Le projet de nouveau traitement de la malaria arrêté à cause d'une
dispute sur son financement

Le manque d'artémisine préqualifiée par l'Oms continue.

Novartis, le seul possesseur de l'association ACT (Coartem ®) demande plus
de garanties financières. Ce que cette histoire financière (à utiliser à bon
escient) ne dit pas est que Novartis ne semble pas avoir le contrôle de ses
propres activités : le site de l'OMS sur la qualité dit que l'usine où est
produit le Coartem de Novartis en Chine n'est pas à 100% aux normes BPF
(voir
http://mednet3.who.int/prequal/WHOPARPIR/WHOPIR/NovartisBeijingWHOPIR.pdf

De Andrew Jack à Londres

Publié dans le Financial Times le 19 février 2005.

Le projet de nouveau traitement de la malaria arrêté à cause d'une dispute
sur son financement

Des plans ambitieux d'épargner des centaines de milliers de vies chaque
année grâce aux nouveaux traitements de la malaria sont en suspends à cause
d'un désaccord sur le financement de leur production.

Novartis, le labo suisse producteur du Coartem a demandé à l'OMS un
engagement de trois ans d'achat de son produit.

La nouvelle approche de Novartis s'avère plus délicate que celle de 2001,
quand il prétendait pouvoir fournir le Coartem à un bon prix aux malades de
la malaria, signe de son engagement à aider les victimes de cette maladie
dans les pays en développement.

Mais le labo déclare que les prévisions de la demande pour ce produit
excèdent les premières prévisions faites par l'OMS, et que par conséquent il
ne peut pas garder son engagement sans une certaine assurance financière sur
les achats pour justifier les investissements à faire.

Novartis a rappelé être prêt à fournir à prix coûtant, mais il demande des
garanties d'achat et une augmentation du prix en rapport avec la nécessité
de créer deux sites de production pour satisfaire la demande.

Dan Vasella, le PDG de Novartis, a dit qu'il n'y a rien de plus sûr que
l'engagement
à fournir l'artémisine à prix coûtant, mais que de nombreuses incertitudes
entourent le projet.

Depuis la première annonce de partenariat entre l'OMS et Novartis, plus de
40 pays ont modifié leurs politiques de santé, abandonnant les traitements
anciens de la malaria, moins efficaces, pour l'artemisine, dérivée d'une
plante cultivée en Chine.

Il en est résulté un accroissement très rapide de la demande de quelques
centaines de doses par an à près de 200 millions en 2008.

Ce qui a déjà créé des ruptures dans les approvisionnements des éleveurs
chinois et parallèlement a généré des cultures expérimentales en Afrique
pour améliorer l'approvisionnement en matière première.

Novartis qui s'est efforcé d'atteindre son objectif de fournir 30 millions
de doses cette année déclare subventionner la production à hauteur de 15
millions de dollars par an et contrôler 60% de la production globale.

De nombreuses associations à base de ce produit existent, dont une par
Sanofi, et d'autres sont en développement.

Richard Feacham, le Directeur du Fonds Mondial, l'agence internationale
coordonnant les traitements contre le SIDA, la malaria et la TB, a déclaré
de son côté être en pourparlers avec des fabricants sur un mécanisme
garantissant les fournitures. Ce mécanisme sera révélé dans deux mois.

"Notre objectif est de créer un marché concurrentiel où l'offre et la
demande se rejoignent aux meilleurs prix possible » a-t-il annoncé.

Plus de 200 millions de dollars sont déjà alloués par le Fonds pour la
malaria. On pense à recentraliser et réallouer certaines de ces sommes qui
ne se dépensent que lentement.

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