[e-med] Les donateurs du Fonds mondial promettent 12 milliards de dollars US

(Petit exercice : sachant qu'environ 39% de la somme va sur l'achat de médicaments... et que 80% de ces 39% devrait être acheté par une seule structure.. .je vous laisse calculer les montants en jeu... Quels sont les avantages et les inconvénients de cette éventuelle concentration des achats ?
CB)

Les donateurs du Fonds mondial promettent 12 milliards de dollars US
03 décembre 2013
http://www.theglobalfund.org/fr/mediacenter/newsreleases/2013-12-03_Global_
Fund_Donors_Pledge_USD_12_Billion/

WASHINGTON D.C. ­ Les donateurs rassemblés à la conférence de lancement de
la quatrième reconstitution des ressources du Fonds mondial ont annoncé
aujourd¹hui des promesses de dons à hauteur de 12 milliards de dollars US
pour les trois prochaines années, la somme la plus importante jamais
engagée en faveur de la lutte contre le sida, la tuberculose et le
paludisme.

Ces promesses de dons représentent une progression de 30 pour cent par
rapport aux 9,2 milliards de dollars US qui avaient été promis en 2010
pour la période 2011/2013. Dans leur allocution faite à la conférence des
donateurs aujourd¹hui, plusieurs partenaires ont mis en avant la
détermination du Fonds mondial à attirer de nouveaux engagements pour les
trois prochaines années afin de venir à bout de ces maladies.

« Les choses ont débuté sous les meilleurs auspices », a déclaré Mme
Nafsiah Mboi, la Présidente du Conseil d¹administration du Fonds mondial,
qui présidait la séance de promesses de dons. « Je remercie tous nos
partenaires du fond du c¦ur pour ces efforts. Maintenant, il ne nous reste
plus qu¹à nous mettre au travail. »

Mark Dybul, le Directeur exécutif du Fonds mondial, a déclaré en clôture
de la conférence de lancement de la reconstitution des ressources : « Les
idéaux du 21e siècle qui ont présidé à la création du Fonds mondial n¹ont
jamais été plus vivants : partenariat, partage des responsabilités et
obligation mutuelle de rendre des comptes. Il s¹agit, à bien des égards,
d¹une reconstitution de l¹espoir, d¹une élévation de l¹esprit humain. »

L¹ambiance de détermination optimiste lors de la séance de promesses de
dons transparaissait parfaitement dans le discours d¹ouverture prononcée
par l¹ambassadrice Samantha Power, la représentante permanente auprès des
Nations Unis du Gouvernement des États-Unis, l¹hôte de cette quatrième
conférence de reconstitution des ressources.

« Nous pouvons en venir à bout, a-t-elle déclaré. De bonnes choses voient
le jour lorsque des organisations multilatérales et des gouvernements
nationaux travaillent en collaboration avec des scientifiques, des
philanthropes et la société civile. De bonnes choses voient le jour
lorsque nous partageons les responsabilités et que nous refusons
d¹abandonner. Mais surtout, de bonnes choses voient le jour lorsque nous
accordons toute sa valeur à chaque vie humaine et que nous respectons les
droits et la dignité de chaque être humain. »

Les contributions annoncées aujourd¹hui viennent de 25 pays, de la
Commission européenne, de fondations et d¹entreprises privées, ou encore,
d¹organisations confessionnelles.

Lundi, le Président Barack Obama a exhorté les autres pays à faire le
pendant de la contribution des États-Unis, de manière à dégager les moyens
nécessaires. Il a ajouté que les États-Unis ­ le principal donateur du
Fonds mondial ­ tiendraient leur promesse de verser un dollar chaque fois
qu¹un autre bailleur de fonds en verserait deux d¹ici septembre 2014.

Lors de la conférence des donateurs de ce jour, les États-Unis ont annoncé
le chiffre de 4 milliards de dollars US, étant entendu que ce montant
serait revu à la hausse à mesure que de nouvelles promesses arriveront,
jusqu¹à un maximum de 5 milliards de dollars US. Certains pays
participants qui ne pouvaient pas faire de promesse aujourd¹hui ont
indiqué qu¹ils prévoyaient de le faire dans les prochains mois. Plusieurs
donateurs de premier plan ont annoncé leurs promesses ces derniers mois,
dont quelques-uns juste avant le lancement de la reconstitution des
ressources.

Le Gouvernement du Japon a annoncé aujourd¹hui une contribution de 800
millions de dollars US, soulignant ainsi son engagement solide et durable
à l¹égard du Fonds mondial. Le Canada a, pour sa part, indiqué qu¹il
allait verser 612 millions de dollars US pour la période 2014/2016.

L¹Allemagne a également annoncé la signature d¹un accord contraignant
portant sur une contribution de 600 millions d¹euros pour la période
2014/2016, ce qui s¹inscrit dans la logique d¹une promesse antérieure. La
chancelière Angela Merkel a affirmé cette semaine dans un message vidéo
que l¹appui de longue date de l¹Allemagne ne faiblirait jamais.
Ces derniers mois, la France, le Royaume-Uni et les pays nordiques avaient
également annoncé de nouveaux engagements majeurs en faveur du Fonds
mondial.

Ainsi, en juillet, le Président François Hollande avait indiqué que la
France verserait 1,08 milliard d¹euros (1,5 milliard de dollars US) au
Fonds mondial pour la période 2014/2016, réaffirmant par-là son solide
engagement en dépit d¹un climat financier des plus tendus. La France est
le deuxième donateur du Fonds mondial depuis la création de ce dernier en
2002.
En septembre, le Royaume-Uni a annoncé à l¹Assemblée générale des Nations
Unies qu¹il apporterait un milliard de livres sterling (1,6 milliard de
dollars US) au Fonds mondial pour la période 2014/2016, ce qui constitue
la deuxième promesse de dons faite par un gouvernement à ce jour après
celle des États-Unis.

L¹engagement britannique vise à encourager d¹autres donateurs à revoir à
la hausse leurs propres promesses, puisque le pays entend débloquer des
crédits supplémentaires pour chaque contribution reçue par le Fond
mondial. Dans cette optique, la contribution du Royaume-Uni atteindra au
maximum dix pour cent du total recueilli par le Fonds mondial.

De leur côté, les partenaires issus des fondations et des entreprises du
secteur privé ont aussi dévoilé une révision à la hausse des moyens qu¹ils
entendent allouer à la lutte contre ces trois maladies.

Lundi, Bill Gates a annoncé que la Fondation Bill et Melinda Gates donnera
jusqu¹à 500 millions de dollars US au Fonds mondial pour la période
2014/2016. Cette somme reprend les 300 millions de dollars US annoncés
précédemment auxquels viennent s¹ajouter jusqu¹à 200 millions
supplémentaires qui seront dégagés à proportion des engagements pris par
les autres donateurs.

(RED) a indiqué que sa contribution se monterait à 40 millions de dollars
US pour les deux prochaines années. D¹autres entreprises et des
organisations confessionnelles ont également fait des promesses
importantes, à l¹instar de Chevron, BHP Billiton, Vale, Ecobank, Takeda
Pharmaceutical Company, ou encore de l¹Église méthodiste unie et du
Secours luthérien mondial.

Dégager de nouveaux moyens pour les trois prochaines années aidera le
Fonds mondial, aux côtés de ses partenaires, à approcher du moment où ces
épidémies seront maîtrisées. Celles que les scientifiques qualifient
d¹épidémies à grande échelle deviendront alors des endémies de faible
intensité et passeront du statut d¹urgences sanitaires mondiales à celui
de problèmes de santé gérables.

« Nous devons adopter une démarche globale, a déclaré l¹ambassadrice
Power. La tuberculose est la principale cause de mortalité parmi les
personnes vivant avec le sida et 80 pour cent des décès dus au paludisme
interviennent dans à peine 14 pays. »

Avant de conclure : « Nous sommes enfin arrivés au point où nous pouvons
entrevoir un avenir dans lequel le sida, la tuberculose et le paludisme ne
prélèveront plus leur tribu en millions de vies chaque année ».

Bonjour,

Je me permets de faire suivre cet article qui s'interroge sur l'Aide :

http://www.libreafrique.org/Ndungu_Njeru_aide_capacite_191113

Deuxièmement, je fais suivre cet article relatif aux recentes declarations de Barack Obama :

http://www.lavoixdelamerique.com/content/etats-unis-le-president-obama-denonce-les-inegalites-economiques/1803731.html

C'est toujours assez etonnant de ne parler que de volumetrie lorsqu'on parle d'aide, et jamais de la maniere dont cet aide est dispensee et quel est son impact.

Il est heureux que Barack Obama fasse le constat que les inegalites sont un gros probleme aux USA. Il pourrait egalement pousser l'auto-critique plus loin, en disant que les USA ont pousse depuis plus de 20 ans à la liberation des economies, notamment en Afrique, avec toutes ces consequences sur les inegalites.

Ce que ne dit pas Obama c'est que les USA ont ete tres sous-performants entre 1990 et 2011, comme le Canada, dans la baisse de la mortalite infanto-juvenile par rapport aux principaux pays europeens, ou pourtant les inegalites ont aussi augmente mais dans de moindres proportions.

Je suis frappe par le discours apolitique, techniciste et gestionnaire de l'aide internationale dans la sante. Les grands bailleurs, activistes, et autres se sont point emus de l'augmentation enorme des inegalites en Afrique alors que c'est un determinant fondamental pour la performance dans la sante (sans parler des troubles sociaux que cela genere). Les volumes de dons ne sont pas des criteres de performances, les statistiques de sante dans la duree oui.

Il serait peut etre temps de remettre un peu de politique dans la sante, l'expertise technique c'est tres bien mais ce n'est pas le noeud du probleme. Comme pour Barack Obama, j'attends aussi des presidents africains qu'ils disent publiquement que les inegalites ont tres fortement augmente dans leurs pays ce qui geve les progres dans la sante et qu'il serait temps de reviser les politiques fiscales et de redistribution.

Et pour les activistes qui organisent le concours de celui qui donnera le plus, je suggere qu'ils organisent aussi le concours de celui qui distribuera le mieux; c'est a dire comme pour le premier concours de donner de maniere nominative le nom des presidents qui obtiennent les meilleurs resultats en matiere de sante pour leurs populations pendant la durée de leurs mandats (et aussi bien entendu les moins performants).

Bonne journee,
Bertrand

(parmi les donateurs il y a des pays africains)

Les pays africains font de nouveaux investissements dans la santé
06 décembre 2013
http://www.theglobalfund.org/fr/mediacenter/newsreleases/2013-12-06_African_Countries_Make_New_Investments_in_Health/

GENÈVE – Plusieurs pays africains revoient à la hausse leurs investissements dans la santé, ce qui constitue une tendance majeure mettant en évidence les efforts déployés pour lutter contre le sida, la tuberculose et le paludisme, sans oublier de nouvelles contributions en faveur du Fonds mondial.

Ainsi, le Nigeria a engagé un milliard de dollars US pour des investissements dans le traitement, la prise en charge et la prévention en faveur des personnes touchées par les maladies, dans le cadre de la campagne « Sauver un million de vies » lancée l’année dernière par le Président Goodluck Jonathan.

Lors du lancement de la quatrième reconstitution des ressources du Fonds mondial à Washington, au début de cette semaine, le ministre nigérian des Finances et ministre coordonnateur de l’Économie, Ngozi Okonjo-Iweala, a annoncé une nouvelle promesse de 150 millions de dollars US destinés à des investissements dans la prévention et le traitement du VIH.

Selon un rapport de l’ONUSIDA, les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire ont apporté cette année, et pour la première fois, plus de fonds pour la lutte contre le VIH qu’ils n’en ont reçu des donateurs extérieurs.

Le ministre Ngozi a de surcroît annoncé une contribution de 30 millions de dollars US en faveur du Fonds mondial.

Quatre autres pays africains ont, eux aussi, fait des promesses de dons pour le Fonds mondial. Le Kenya, le Zimbabwe et le Malawi ont ainsi promis respectivement deux millions, un million et 500 000 dollars US. De son côté, la Côte d’Ivoire a annoncé une contribution de 6,4 millions de dollars US sous la forme d’une remise de dette dans le cadre de l’initiative Debt2Health du Fonds mondial.

« Ces promesses marquent l’engagement des pays africains à lutter contre ces trois maladies non seulement au travers des financements nationaux et internationaux, mais également en contribuant directement à l’action du Fonds mondial », a déclaré Mark Dybul, le Directeur exécutif. « Au travers de ces promesses, l’Afrique montre que les contributions ne sont pas le seul fait des pays à haut revenu. Aucune somme n’est insignifiante. Ce combat est l’affaire de tous. »

Plus tôt cette semaine, le Fonds mondial a annoncé que la réunion organisée pour lancer la reconstitution de ses ressources avait permis de recueillir 12 milliards de dollars US, soit une hausse de 30 pour cent par rapport aux 9,2 milliards de promesses de dons obtenues en 2010 pour la période 2011/2013.

Au Zimbabwe, les recettes d’une « taxe sida » ont considérablement augmenté depuis l’adoption du système à monnaies multiples en 2009, passant de 5,7 millions de dollars US en 2009 à 26,5 millions en 2012. Selon les projections, ces recettes devraient passer à 33 millions de dollars en 2013 et 47 millions en 2016. D’autres pays de la région envisagent de suivre le modèle zimbabwéen.

En 2010, la Côte d’Ivoire est devenue le premier pays africain à profiter de l’initiative Debt2Health, lancée par le Fonds mondial pour dégager des ressources nationales supplémentaires pour le financement de la santé au travers de remises de dettes. À ce jour, les accords conclus entre pays créditeurs et débiteurs ont permis d’annuler 163 millions d’euros de dettes (212,5 millions de dollars US).

Le Gouvernement kényan travaille en étroite collaboration avec l’ONUSIDA, le Fonds mondial et le PEPFAR en vue d’éliminer les nouvelles infections chez les enfants et de maintenir leurs mères en vie. Depuis 2009, le Kenya est parvenu à réduire les nouvelles infections chez les enfants de 44 pour cent.

En collaboration avec des partenaires, le ministère de la Santé du Malawi a développé une nouvelle stratégie de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant appelée « Option B+ ». Dans le cadre de ce programme, toute femme enceinte séropositive, indépendamment de la numération de ses cellules CD4, a été mise sous traitement antirétroviral à vie. Au moment où l’Option B+ a été lancée, au premier trimestre de 2011, 1 257 femmes avaient débuté leur traitement. Fin 2012, elles étaient 10 882.

Toutes ces avancées sont les pièces isolées d’une tendance qui se dégage à voir des investissements plus importants dans la santé, ce qui va de pair avec l’accélération de la croissance économique de nombreux pays de ce continent qui est aujourd’hui celui qui se développe le plus rapidement de la planète.