[e-med] Les médicaments en Afrique coûtent chers, selon l'OMS

Les médicaments en Afrique coûtent chers, selon l'OMS
http://www.panapress.com/newslat.asp?code=fre007989&dte=20/10/2006

Dakar, Sénégal (PANA) - L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et Health
Action International for Africa (HAI Africa) ont publié différents rapports
sur les conclusions d'une enquête sur les prix des médicaments, révélant des
prix élevés pour les médicaments essentiels dans 11 pays africains.

Un communiqué du bureau de l'OMS/Afrique, publié ce vendredi à Brazzaville
et dont copie est parvenue à la PANA à Dakar, indique que les données de
l'étude réalisée en 2004 et 2005, en utilisant la méthodologie de
recensement des prix OMS/HAI, révèlent que les médicaments recensés étaient
"généralement chers, à peine disponibles dans les infrastructures de santé
publique et, quand ils le sont dans les points de vente privés, ils étaient
vendus à des prix hors de portée de la majorité de la population".

"Les prix des médicaments d'origine trouvés dans les points de vente du
secteur privé étaient sept fois plus chers que les prix de leurs équivalents
génériques", a déclaré Alimata Diarra-Nama, directrice de la Division
chargée du Développement des systèmes et services de santé au Bureau
régional de l'OMS pour l'Afrique.

A titre d'exemple, elle a dit que dans l'un des pays concernés par cette
étude, le fonctionnaire non qualifié et le moins bien payé devrait
travailler plus de quatre jours pour acheter dans les pharmacies privées la
version la moins chère d'un mois de traitement pour soigner l'asthme de
l'enfant.

"Compte tenu du fait que le prix est une barrière majeure pour accéder aux
médicaments, les conclusions de ces différentes enquêtes recommandent la
nécessité d'une plus grande sensibilisation pour améliorer la disponibilité
mais aussi le développement et la mise en oeuvre de stratégies et politiques
nationales du médicament", a dit Mme Diarra-Nama.

Généralement, les conclusions de ces différentes enquêtes montrent un manque
de cohérence dans la fixation des prix des médicaments à l'intérieur des
régions et secteurs des différents pays, et l'existence de variations de
prix considérables à travers les pays concernés.

Les principales conclusions de cette étude ont fait l'objet de discussions
lors de différents ateliers nationaux et inter-pays qui ont fait des
recommandations sur les politiques stratégiques permettant de rendre les
prix des médicaments abordables.

Elles portent, entre autres, sur l'amélioration de la disponibilité des
médicaments dans le secteur public, la promotion des prescriptions de
médicaments génériques et de substitution, l'amélioration de la
disponibilité et l'utilisation appropriée des médicaments génériques, la
mise à disposition d'informations fiables sur les prix des médicaments.

Ces conclusions concernent également l'amélioration de l'efficacité des
systèmes d'acquisition et d'approvisionnement des médicaments, la
surveillance continue des méthodes d'acquisition et des prix payés par les
patients et la mise à jour régulière des informations à l'attention des
gouvernements et consommateurs sur les prix des médicaments, et enfin la
suppression des taxes et droits d'importation sur les médicaments
essentiels.

D'après le communiqué, les différents rapports d'enquête sur les prix des
médicaments pour le Tchad, l'Ethiopie, le Ghana, le Kenya, le Mali, le
Nigeria, le Sénégal, la Tanzanie, l'Ouganda et une comparaison entre les
différents Etats membres de la Communauté est-africaine, sont maintenant
disponibles, tandis que les rapports d'enquête sur les prix des autres pays,
seront publiés sur le site web de l'OMS ultérieurement.

Dakar - 20/10/2006

Les médicaments toujours trop cher: c'est évident. Mais pourquoi en ce cas
avoir fait croire fin 1994-début 1995 que l'on allait financer une partie
de la santé avec les recettes du médicament. Dans la chaine de distribution
publique, les marges sont parfois trop élévés. Au niveau des centrales
d'achats le passage de toutes les aides internationales (ARV, ACT,
Vaccins...) permettrait d'atteindre le seuil critique permettant une baisse
des marges. Au niveau périphérique les recettes du médicament servent à
financer des frais de fonctionnement des centres de santé ou des hôpitaux.
C'est pour cela principalement que les coûts sont élevés en bout de chaine.

Serge Barbereau

Cela est tout à fait juste. Je pense qu'il est temps de s'arrêter un instant pour évaluer l'initiative de Bamako. Certes il ya beaucoup de points positifs, mais certaines mauvaises pratiques en cours au sein de certaines structures et certains comités de santé risquent de nous ramener à la case départ.

Au Senegal, les marges sont clairement définies par arrété interministeriel n°000188 du 15 janvier 2003 cosigné par le ministre de l'économie et des finances, le ministre de la santé et de la prévention médicale et le ministre du ommerce. Cet arrété fixe les marges à tous les niveaux du circuit d'appovisionnement et de distribution autant pour le secteur public que pour le secteur privé. Toutes les régions médicales et districts sanitaires ont connaissance de cet arrété. Mais très peu supervisent son application sur le terrain.

Les dépôts de district s'approvisionnent directement à la Pharmacie Régionale d'Approvisionnement (PRA) qui est le prolongement de la Pharmacie Nationale d'Approvisionnement (PNA) dans la région. Dans l'arrêté on parle de taux de marque, mais on peut aussi le traduire en marge par simple opération mathématique.

Pour les dépôts communautaires de district, une marge maximale de 15% est appliqué sur le prix de cession aux dépôts communautaires de centres et postes de santé.
Et à ce niveau, une marge maximale de 50% est appliquée au prix d'achat à la PRA.

Mais ce que l'on constate est parfois ahurissant et révoltant. A la limite c'est du vol organisé à l'encontre du malade.
A titre d'exemple: la Boîte de 1000cp de Paracetamol 500mg est vendu par la PNA à 3900 FCFA au dépôt de district. Celui ci doit le revendre au maximum à 4485 FCFA au dêpot de centre et poste de santé. Et ces derniers doivent le revendre au maximum à 5850 FCFA la bôite soit au maximum 58,5 FCFA la plaquette de 10cp au malade. Lors de la formation des dépositaires de postes et centre de santé de la région médicale de Diourbel (centre du Senegal), nous avons constaté que les prix de vente au public étaient trés supérieurs aux limites maximales recommandées. Le prix de la plaquette variait de 60 à 200FCFA !!! Ce constat est également vérifiable au niveau des officines privées qui ne respectent pas en majorité les marges..

Les exemples sont nombreux.
Et à ce niveau, les responsabilités sont partagées. Nous ne sentons pas la présence de la Direction de la Pharmacie et des Laboratoire (DPL) au niveau des Régions Médicales. Si les supervisions étaient réguliérement effectuées, on en serait pas là. Egalement si les responsables de comités de santé de même que les dépositaires étaient réguliérement formés on n'en serait pas là.

Ce que l'on a fait, au niveau de la Région Médicale de Diourbel, c'est que l'on a directement appliqué les marges maximales recommandées et par niveau tout en respectant les listes par niveau. Nous leur avons demandé d'afficher directement ces prix. Pour certains produits sensibles, mais relativement chers, nous avons proposé des prix en appliquant des marges raisonnables, pour une meilleure accessibilité.

Les comités de santé pensent plus à faire des bénéfices et se préoccupent peu de l'accéssibilité financière pour les populations. C'est à nous responsables de structures et techniciens de veiller en l'application des textes.
Des supervisions réguliéres nous permettent de suivre tout cela.

Dr Talla Diop, Pharmacien
CES Contrôle Qualité des Médicaments
Région Médicale de Diourbel
Mail:dertalla@yahoo.fr
mobile:655 76 60
Diourbel-SENEGAL

J'ajoute à la suite de M. Barbereau, que ces memes reçettes du medicaments
permettent de payer des primes d'interressement aux agents des structures
sanitaires. Il en resulte des prescriptions irrationnelles dans le seul but
d'augmenter les recettes de l'IB.
Malheureusement c'est ce qu'on constate au Senegal

Amadou Moctar Ba
salamphie@sentoo.sn

L'évaluation de l'IB: la plupart des économistes la condamne en considérant
que c'est un echec. On reparle surtout avec les ARV de gratuité. Mais comme
la non application des marges qui font que les tarifs sont trop élevés pour
les malades est ce que la gratuité existe ? Les anti tuberculeux sont vendus
dans les hôpitaux guinéens.... au profit de qui? Qu'en est-il réellement de
la gratuité des ARV au Sénégal ? Voila les questions qu'il faut se poser.
Proner la gratuité c'est probablement bien. Mais qui vérifie qu'elle
s'applique ?
Les centrales d'achats font de gros efforts pour abaisser les prix. Elles
pourraient être aidées par les aides internationales (Fond mondial, Banque
mondiale, Gavi) Elles sont souvent court circuitées. Cela a un coût.
Le principal problème n'est pas la distribution, mais le circuit financier.
Chaque niveau prélève pour son fonctionnement, sinon pour ses propres poches
au détriment des malades qui payent toujours le prix fort même quand c'est
sensé être gratuit.

Serge Barbereau
serge.barbereau@wanadoo.fr

Bonjour,

La Guinée Conakry est un bon exemple, la mise en place d'associations de
patients/clients participant à des "comités de transparence" au sein des
pharmacies centrales pourrait permettre un contrôle plus efficace sur des
pratiques douteuses. Ces comités de transparence pourraient intégrer dans le
fonctionnement un observateur (externe) des bonnes pratiques de dispensation
et de contrôle tarifaire.
Qu'en pensez-vous?

José Manuel BOUDEY
MobileTunisie + (216 )21 43 26 62
Mobile +33 (0) 6 84 528 550
jose.boudey@libertysurf.fr
askboudey@yahoo.fr

[commentaire au sujet du message reproduit à la suite]

Ce sont des pratiques qui peuvent rapidement montrer leur limite, parce que la partipation de non professionnels peut aussi créer et entretenir de graves conflits d'intérêts.Informez-vous sur les comitée de gestions au Bénin qui a une très longue expérience de ces formes de participations communautaires.

Soulé Daouda
souledaouda@yahoo.fr