Bonjour à tous,
Oui, bien sûr j'adhère aux propositions du précédent intervenant, comme j'adhère totalement à la réduction des gaz à effet de serre, comme je lutte activement contre le réchauffement de la planète et je rend efficace ma gestion des déchets (j'ai compté : j'ai 5 poubelles différentes chez moi dans ce but, et un machin à compost dans le jardin pour faire de l'engrais écologique pour mes plantes vertes!!!!) , et je vais suivre attentivement la position de la Chine et des Etats Unis au Sommet de Copenhague, etc.. etc.;
Bref je milite activement pour un monde idéal.
Un monde dans lequel les pratiques anticoncurrentielles et antisanitaires seraient interdites : comme par exemple
- la cession d'unités gratuites par les laboratoires vendeurs de marque, dont les UG se retouvent sur le marché illicite car vendues par les uns et les autres (et en premier les délégués médicaux) et qui permettent aux pharmaciens d'officine de vendre des produits hors comptabilité fournisseur et payer moins d'impôts;
- la vente dans les circuits licites et illicites des génériques vendus dans de belles boites par des laboratoires dits "génériqueurs" , et qui sous le prétexte d'être moins chers que les producteurs de produits de marque ont comme seul argument de vente "c'est du générique donc c'est aussi bon et moins cher", alors que les contrôles de qualité post production sont inexistants et les échantillons envoyés pour analyse lors des demandes d'AMM n'ont rien à voir avec les médicaments effectivement vendus après,
- des prescripteurs, qui, pour obtenir dans leurs cabinet médicaux des "échantillons gratuits" dont la distribution est maintenant interdite dans de nombreux pays, mais pas dans les pays du Sud, rempliraient leurs ordonnances avec 1 ou 2 médicaments (dans 80% des cas de consultation) au lieu des 5 ou 6 références dont deux produits actifs et le reste en produits sans service médical rendu : par conséquent, le patient qui n'a pas d'argent achète systématiquement le sirop contre la toux au lieu de l'antibiotique ;
- des organisations internationales, qui au lieu de faire des doubles circuits d'achat et de distribution, mettraient leurs fonds à disposition des opérateurs locaux comme les centrales d'achat nationales, avec des contrôles à postériori opérants, au lieu de multiplier les points d'entrées, hors taxes hors douane, hors toute contrainte règlementaire (c'est normal eux, ils savent mieux que les autres !). Parfois, ils ont même comme objectif de monter des structures de grossistes répartiteurs parallèles (et bien sûr hors taxes, hors impôts etc..) et des points de distribution en dehors des centres de santé nationaux de façon à entretenir et renforcer la confusion totale des acteurs de santé et des patients. Je n'ai jamais rien vu de plus ... que de mettre à la disposition des chefs de village des antipaludéens extrêmement complexes à administrer, ce qui a pour conséquence de rendre exponentielle la consommation de quinine
injectable, car ça, au moins, les acteurs de santé et les patients savent ce que c'est et comment s'en servir !
- des Etats (et des Parlements), qui compte tenu des fonds internationaux, rationaliseraient les budgets alloués aux achats de médicaments, en tenant compte des projections d'approvisionnement de leur propres services, au lieu de continuer à voter (pour les uns) et exécuter (pour les autres) des budgets nationaux faisant doublon avec les médicaments de l'aide internationale. Et encore, si ces achats sur budgets nationaux étaient exécutés proprement, avec de vraies procédures et de vrais contrôles de qualité, comme il est d'usage aujourd'hui pour les acheteurs sérieux de produits pharmaceutiques, et non pas à la va-comme-je-te-pousse, pour aller vite et faire la promotion de tel ou tel programme (quand ce n'est pas pour telle ou telle personnalité, genre notre ministre de la santé à nous qui veut à toute force vacciner tout le monde !!), ce ne serait pas si catastrophique que ça ;
-etc.;
-etc...
Bref, un monde idéal, comme décrit par notre ami,
- avec des laboratoires sérieux, qui feraient de la recherche, de la belle promotion éthique et de la formation continue des prescripteurs,
- des génériqueurs qui fabriqueraient de beaux produits, bien propres et uniquement dans de beaux circuits bien protégés avec des pharmaciens derrière leur comptoir, et des préparateurs en pharmacie formés à leur métier,
- et enfin, un circuit public pour les plus nécessiteux, qui dispenseraient pour chaque traitement, des produits en DCI conformes aux normes de qualité internationales, moins chers parce que dans des boites moins jolies, avec des agents de santé compréhensifs et bien rémunérés pour faire un vrai travail d'éducation sanitaire et faire comprendre aux patients leur maladie et leur traitement.
Je suis absolument pour, et y compris pour la survie des délégués médicaux sérieux et des professionnels du marketing éthiques !
Mais je crains que cette position ne change pas grand chose au monde réel. En tous cas merci de m'avoir fait rêver quelques minutes.
Hélène DEGUI, hdeguifr@yahoo.fr
tel : 06 62 40 29 84