E-MED: L'OMC prive les pauvres d'un acc�s plus large aux g�n�riques
---------------------------------------------------------------------
Sida, tuberculose, paludisme : L'OMC prive les pauvres d'un acc�s plus large
aux g�n�riques
Le Soleil (Dakar)
24 D�cembre 2002
Publi� sur le web le 24 D�cembre 2002
El Hadji Gorgui Ndoye Correspondant a Geneve
Le paragraphe 6 des Accords de Doha devant permettre aux pays les plus
pauvres d'acc�der aux m�dicaments pour combattre les �pid�mies a �t� rejet�
par l'Organisation mondiale du Commerce. L'OMC a �t� incapable de trouver un
accord � Gen�ve dans la nuit du 20 au 21 d�cembre. L'Am�rique n'a pas voulu
offrir un cadeau de No�l aux sid�ens et autres malades des pays du Sud qui
repr�sentent uniquement 1% du march� mondial des m�dicaments. Le Sud voulait
un champ d'application plus large des g�n�riques qui aurait permis un acc�s
aux soins moins co�teux comme les antir�troviraux pour nombre de malades �
revenus moyens et � des millions d'indigents, contrairement au Nord port�
par l'Am�rique qui a r�ussi � imposer un champs d'application plus strict.
Malgr� la pression des pays pauvres, les Etats-Unis sont rest�s intraitables
pour deux raisons, dit-on : la premi�re puissance mondiale craint que les
pays industrialis�s profitent de l'accord pour importer des g�n�riques
"ill�gaux" et que les g�n�riques autoris�s au Sud reviennent au Nord.
Les pays membres de l'OMC, au nombre de 144, menaient d�j� des n�gociations
pour autoriser les pays sous d�velopp�s ne disposant pas d'une industrie
pharmaceutique digne de ce nom d'importer des m�dicaments g�n�riques
d'autres pays du Sud comme le Br�sil ou l'Inde...
L'intransigeance de l'Oncle Sam n'est pas d�nu�e de sens, car aussi bien le
Nord que certains pays du Sud mieux lotis en mati�re d'industrie
pharmaceutique veulent dominer le march� des g�n�riques. D'ailleurs, Ranbaxy
de l'Inde est le num�ro un mondial des g�n�riques, avec des prix d�fiant
toute concurrence, mettant en mal des industries occidentales comme Novartis
ou Roche.
Cependant, dans cette concurrence qui se m�ne sur la t�te des malades qui
n'ont pas pris place � la discussion, un fonctionnaire du Groupe Africain
d�clare : "Nous nous battrons, lors de la r�union pr�vue en janvier et
pendant le Conseil g�n�ral programm� pour le 13 f�vrier de l'an prochain...
Rien n'est encore jou�, tout peut changer.
Mais la position africaine est claire, nous ne voulons ni faire l'affaire de
certains producteurs de g�n�riques du Sud ni rester les bras crois�s face �
ce coup de force des pays industrialis�s.
L'Afrique souhaite une libre circulation des m�dicaments et la mise sur
place d'une v�ritable industrie pharmaceutique tout en tenant en compte la
dimension r�gionale. La CEDEAO ou l'UEMOA pourraient �tre ainsi des
interlocutrices privil�gi�es". Dans cette guerre des mots que m�nent les
fonctionnaires � Gen�ve entre un Sud d�favoris� et un Nord insensible et
m�me moqueur de ses propres d�clarations (o� sont pass�es toutes ces
intentions ou autres promesses exprim�es � Doha et ailleurs apr�s le 11
septembre ?), des millions d'Africains et d'autres peuples meurent chaque
jour, faute d'acc�der aux m�dicaments. Ne sont-ils pas morts "assassin�s"
pour reprendre le Suisse Jean Zi�gler � propos de la famine ?
--
Adresse pour les messages destin�s au forum E-MED:
<e-med@usa.healthnet.org>
Pour r�pondre � un message envoyer la r�ponse au forum
ou directement � l'auteur.
Pour toutes autres questions addresser vos messages � :
<e-med-help@usa.healthnet.org>