[e-med] L'OMS se refuse à recommander une pré-vaccination contre la grippe aviaire

L'OMS se refuse à recommander une pré-vaccination contre la grippe aviaire
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Il y a 17 heures

GENEVE (AFP) — L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est refusée
vendredi à recommander à ses Etats membres des vaccinations massives contre
le virus H5N1 de la grippe aviaire, expliquant que rien ne prouve que ce
virus puisse causer une pandémie.

"Aucun élément ne permet de dire que nous devrions commencer dès à présent à
vacciner massivement les populations contre le H5N1 afin d'empêcher une
pandémie, car on ne sait pas ce qui pourrait la déclencher", a déclaré
devant la presse le principal responsable de l'OMS pour la sécurité
sanitaire, David Heymann.

Le H5N1, qui a causé la mort depuis 2003 de 209 personnes sur 340 malades,
n'est pas le seul virus menaçant de provoquer une pandémie de grippe, a
souligné le spécialiste. D'autres virus, comme le H5, le H7 ou le H9, posent
la même menace, selon lui.

Beaucoup de pays songent à lancer des campagnes de vaccination massives à
l'aide de pré-vaccins destinés à fournir un bas niveau d'immunisation aux
populations, a indiqué le Dr Heymann.

Ces vaccins pré-pandémiques offrent une première protection à la population
en attendant un vaccin pandémique, qui ne pourra être fabriqué qu'après
l'apparition d'un nouveau virus transmissible de l'homme à l'homme. Le délai
serait d'au mieux trois mois entre l'apparition du virus et la fabrication
du vaccin.

En attendant, un recours aux pré-vaccins équivaudrait à prendre "une
assurance" contre le virus, a estimé le Dr Heymann.

L'expert de l'OMS a rappelé que lors de l'épidémie de fièvre porcine de 1976
aux Etats-Unis, beaucoup d'effets secondaires avaient été signalés après la
vaccination de la population.

"Les Etats devront déterminer si cela vaut le coup de prendre une assurance
consistant à fournir une immunisation faible contre un virus qui pourrait
entraîner une pandémie, face aux effets secondaires qui risquent d'être
provoqués par le vaccin", a-t-il souligné.

Les scientifiques craignent que le virus H5N1 ne mute en une forme plus
virulente et ne se transmette entre humains, provoquant une pandémie comme
celle de la grippe espagnole qui a tué des dizaines de millions de gens en
1918.

L'OMS a donné pour objectif à l'industrie pharmaceutique mondiale une
capacité de production de vaccins contre une éventuelle pandémie de 4,5
milliards de doses par an d'ici 2010.