L'OMS vise l'élimination de la tuberculose dans plus de 30 pays
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=32914&Cr=tuberculose&Cr1=#.
U7bDjfkhAk0
3 juillet 2014 L'Organisation mondiale de la Santé (OMS
<http://www.who.int/fr/> <http://www.who.int/fr/>>\) a présenté jeudi un
nouveau cadre pour éliminer
la tuberculose dans les pays où cette maladie est peu répandue.
Actuellement, 33 pays et territoires enregistrent moins de 100 cas de
tuberculose pour un million d'habitants.
Le cadre, que l'OMS a présenté de concert avec la European Respiratory
Society (ERS), définit une phase initiale de « pré-élimination »,
consistant à ramener le nombre annuel de nouveaux cas de tuberculose dans
ces pays à moins de 10 pour un million d'habitants d'ici 2035. Le but est
ensuite l'élimination complète de la tuberculose à l'horizon 2050, soit
moins d'un cas par an pour un million d'habitants.
« Alors qu'on peut prévenir et guérir la tuberculose, 155.000 personnes
contractent encore la maladie et 10.000 en meurent chaque année dans ces 33
pays. Des millions de personnes sont porteuses du bacille tuberculeux et
risquent de tomber malades », souligne l'OMS dans un communiqué de presse.
Le cadre proposé s'appuie sur des méthodes qui font déjà leurs preuves. Il
a été élaboré avec des experts des pays à faible charge de morbidité et
s'inspire de la nouvelle stratégie mondiale OMS de lutte contre la
tuberculose, 2016-2035, approuvée par l'Assemblée mondiale de la Santé en
mai 2014.
Au nombre des 33 pays, territoires et zones concernés, il y a 21 pays
européens, sept pays des Amériques, trois de la Région OMS de la
Méditerranée orientale et deux de la Région OMS du Pacifique occidental.
Les 33 pays sont les suivants : Allemagne, Australie, Autriche, Bahamas,
Belgique, Canada, Chypre, Cisjordanie et Bande de Gaza, Costa Rica, Cuba,
Danemark, Émirats arabes unis, États-Unis d'Amérique, Finlande, France,
Grèce, Irlande, Islande, Israël, Italie, Jamaïque, Jordanie, Luxembourg,
Malte, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Puerto Rico, République
tchèque, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse.
Selon l'OMS, les pays sont conscients qu'ils doivent ensemble redoubler
d'efforts pour éliminer la tuberculose en tant que problème de santé
publique et éviter sa recrudescence. La tuberculose ayant reculé dans
beaucoup de ces pays, l'attention accordée à ce problème de santé publique
s'est relâchée et la capacité à le combattre pourrait s'en trouver
diminuée.
« Les pays à faible charge de morbidité ont déjà les moyens de faire
énormément baisser le nombre de cas de tuberculose d'ici 2035 », constate
le Dr Hiroki Nakatani, Sous-Directeur général de l'OMS. « La couverture
sanitaire universelle, grâce à laquelle chacun a accès aux services de
santé dont il a besoin sans pour autant s'exposer à des difficultés
financières, est la base. Il reste à faire en sorte que les interventions
bien pensées visent les gens qui en ont le plus besoin. »
Le nouveau cadre de l'OMS met en avant l'efficacité de huit interventions
essentielles : assurer un financement et une tutelle garantissant une
planification et des services de grande qualité ; prendre en compte les
groupes les plus vulnérables et les plus difficiles à atteindre ; prendre
en compte les besoins particuliers des populations migrantes et les
problèmes transfrontières ; dépister la tuberculose évolutive et
l'infection tuberculeuse latente dans les groupes à haut risque et fournir
un traitement adéquat ; juguler les flambées ; optimiser la prévention et
la prise en charge de la tuberculose multi-résistante ; assurer une
surveillance continue et procéder au suivi et à l'évaluation des programmes
; investir dans la recherche et dans de nouveaux outils ; soutenir la lutte
contre la tuberculose à l'échelle mondiale.
Au nombre des groupes les plus vulnérables figurent les personnes démunies
ou sans abri, les migrants et les membres de minorités ethniques. En outre,
les toxicomanes et les détenus, de même que les personnes immunodéprimées
(personnes vivant avec le VIH, souffrant de malnutrition ou de diabète,
fumeurs et gros buveurs) risquent bien plus que les autres de contracter la
tuberculose. Pour beaucoup de ces groupes vulnérables, l'accès aux services
de santé est difficile.
La lutte contre la tuberculose dans le contexte des migrations
transfrontalières peut aussi poser de sérieuses difficultés aux
dispensateurs de soins de santé. Nombre de personnes sous traitement
antituberculeux n'ont parfois pas d'autre choix que de changer de lieu pour
travailler, même si elles n'ont pas fini leur traitement. « Les pays à
faible charge de morbidité sont idéalement placés pour faire tomber les
taux à un niveau encore jamais atteint », ajoute le Dr Mario Raviglione,
Directeur du Programme mondial OMS de lutte contre la tuberculose. « Ils
peuvent faire figure de précurseurs à l'échelle mondiale. ».
La mondialisation et l'intensification des mouvements de population
favorisent la propagation de la tuberculose maladie infectieuse à
transmission aérienne d'une communauté à une autre et d'un pays à un
autre. Pour éliminer la maladie dans les pays à faible charge de morbidité,
il faudra considérablement étendre les services de prévention et de prise
en charge de la tuberculose dans les pays à forte incidence. Cette
interdépendance appelle une action concertée et une proche collaboration
entre les pays lourdement et faiblement touchés.
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Simon KABORE
Directeur Exécutif du Réseau Accès aux Médicaments Essentiels (RAME)
04 BP: 8038 Ouagadougou 04 Burkina Faso
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