Médicaments du paludisme : lANSM met au point une nouvelle méthode de
contrôle de leur qualité et organise une étude collaborative impliquant 7
laboratoires africains - Point d'information
20/06/2012
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Pour lutter contre la qualité insuffisante des médicaments qui peuvent
circuler dans les pays dAfrique subsaharienne, lAgence a mis au point et
validé une méthodologie simple, rapide et peu coûteuse de contrôle de la
composition des comprimés parmi les plus utilisés dans le traitement du
paludisme. Une étude collaborative portant sur cette méthode et impliquant 7
laboratoires africains membres du réseau franco-africain des laboratoires de
contrôle de la qualité (LNCQ) a été réalisée.
Avec plus de 200 millions de cas de paludisme chaque année, à lorigine de
plus de 600 000 décès, essentiellement chez les enfants de moins de 5 ans
vivant en Afrique, cette maladie reste lun des principaux défis de santé
publique des pays dAfrique subsaharienne. Laugmentation des phénomènes de
résistance au traitement conventionnel (chloroquine), a conduit lOMS à
recommander dutiliser des associations à base dartésunate et damodiaquine
pour le traitement des cas de paludisme simple à P. falciparum. En 2009,
cette association était le traitement standard de première ligne le plus
utilisé dans une vingtaine de pays dAfrique, elle figure sur la liste des «
médicaments essentiels » de lOMS.
Toutefois, de récentes études1 ayant montré la présence dune proportion
importante de produits contrefaits ou sous-dosés en Afrique subsaharienne,
le contrôle de qualité devient un paramètre essentiel du succès du
traitement.
Une nouvelle méthode analytique (CLHP en phase inverse avec double détection
UV) permettant de doser simultanément les deux substances actives
(lartésunate et lamodiaquine) contenues dans les comprimés utilisés pour
le traitement des patients atteints de paludisme, et didentifier les
médicaments de qualité insuffisante, notamment sous-dosés, a été développée
et validée par lAgence. Elle a ensuite été mise à disposition des 7 LNCQ
implantés au Cameroun, à Madagascar, au Mali, au Maroc, au Niger, au Sénégal
et en Tunisie.
Cette méthode permet notamment une détermination simultanée des deux
composés malgré leurs caractéristiques physico-chimiques différentes. Les
autres avantages de cette méthode sont sa fiabilité, sa simplicité, son coût
peu élevé et la rapidité dobtention des résultats.
Ces travaux, qui ont fait lobjet dune publication dans la revue
Chromatographia2 , illustrent la volonté de lAgence de faire progresser la
sécurité des produits de santé, y compris hors de France, en collaboration
étroite avec les acteurs locaux.
1 - Gaurvika ML Nayyar. et al. Poor-quality antimalarial drugs in southeast
Asia and sub-Saharan Africa. The Lancet Infectious Diseases, Volume 12,
Issue 6, Pages 488 - 496, June 2012. DOI 10.1016/S1473-3099(12)70064-6
2 - Le Vaillant Y. et al. Simultaneous Determination of Artesunate and
Amodiaquine in Fixed-Dose Combination by a RP-HPLC Method with Double UV
Detection: Implementation in Interlaboratory Study Involving Seven African
National Quality Control Laboratories. Chromatographia. DOI 10.1007/s
10337-012-2241-5