[e-med] Médicaments falsifiés en Afrique, beaucoup de blablabla et peu d'action

Falsified medicines in Africa: all talk, no action
Paul N Newton and al

The Lancet Global Health, Volume 2, Issue 9
Pages e509 - e510, September 2014
http://www.thelancet.com/journals/langlo/article/PIIS2214-109X(14)70279-7/f
ulltext#aff2

Extrait traduit par CB : Des comprimés ont été saisis dans les docks de Luanda en
Juin 2012, et ont été testé avec le Minilab. La quantité saisie était énorme
(1 · 4 millions de boites), et les produits étaient cachés dans les
haut-parleurs dans un container en provenance de Chine.

Un échantillon était étiqueté comme un du médicament antipaludique
pour adulte artéméther-luméfantrine, et comme étant fabriqués par
"Novartis Pharmaceutical Corporation"; il portait aussi un logo
Affordable Medicines Facility (figure). Un autre échantillon a été
étiqueté comme mébendazole, un vermifuge de large spectre, et comme étant
fabriqués par "Janssen-Cilag SpA ».

Nous avons analysé les comprimés avec un éventail de plate-formes
analytiques, notamment la chromatographie liquide à haute performance, la
spectrométrie de masse, la spectroscopie Raman, Xray poudre (XRD) analyse,
la spectroscopie par résonance magnétique nucléaire, le rapport isotopique
par spectrométrie de masse (IRMS), et des dosages botanique. L¹emballage a
été analysé avec le dispositif de détection de la contrefaçon portable
CD-3 (voir l'annexe pour des méthodes détaillées).

Aucun artéméther, luméfantrine, ou autres principes actifs
pharmaceutiques ont été détectés dans les comprimés
"artéméther-luméfantrine" par n'importe laquelle des techniques d'analyse
chimique. De la Brushite(?) et trois colorants jaunes différents (pigment jaune 3,
pigment jaune 81, pigment jaune et 151) ont été détectés.

La mébendazole n'a pas été détectée dans les comprimés de "mébendazole",
mais l'ingrédient actif lévamisole (270 mg / comprimé) l'a été. L'analyse
de diffraction des rayons X a révélé la présence de calcite (CaCO3), avec
données IRMS indiquant qu'il n'était ni hydrothermal ou médical à
l'origine.

Les images de CD-3 ultraviolet-visible et infrarouge de l'emballage
falsifié et véritable révèlent facilement des différences importantes
entre eux. Les erreurs de traduction sur les boites "mébendazole" étaient
monnaie courante, ce qui suggère que le faussaire a peut-être eu une
certaine connaissance de l'anglais, mais peu de français et espagnol.

La suite, c'est ici et en anglais :

http://www.thelancet.com/journals/langlo/article/PIIS2214-109X(14)70279-7/f
ulltext#aff2

All talk, no action... tout est dit.

Arsène.

Chers émediens,

Nous devons reconnaître que dans le dossier des médicaments falsifiés, il faudra des actions musclées et même le sacrifice de la part des volontaires qui font de la lutte leur cheval de bataille. Je parle des volontaires car sans le volontariat, nous ne verrons jamais le bout du tunnel.
En dehors ce cas qui nous est présenté, il faut signaler que les exemples sont légion et ce sont les populations d'Afrique qui sont victimes dans la majorité des cas.
Nous ne pouvons pas nous voiler la face pour insister sur le fait que certains tenants des pouvoirs publics sont souvent de mèche avec ces faussaires et une action musclée comme je le disais précédemment est impérative.
Pour ma part, seul l'esprit volontariste des pharmaciens dans les différents pays d'Afrique peuvent faire bouger les choses. Tout a déjà été dit sur ce dossier mais les actions sont mitigées car nous, Pharmaciens, ne consacrons pas suffisamment du temps pour faire le lobbying afin de faire bouger les choses du côté des pouvoirs publics.
Esprit volontariste pour des actions musclées nous semblent impératifs à l'heure actuelle.

Merci,

Gabriel Bukasa Kaleka
B.Pharm., MPH
Kinshasa - DRC

Arsène, oui tout est dit !!!!!

MAIS cet échange sur le sujet des médicaments falsifiés, pourrait il être l'occasion :

1. de faire le point sur qq projets en cours, je pense inévitablement au projet TRACMED, porté par PAH et la CHMP, sur financement I5PC, mis en oeuvre dans qq pays de notre région. Je ne sais si parmi les lecteurs de e-med, qqun serait en mesure de nous informer sur la mise en oeuvre de ce projet ?

2. de plaider en faveur de la création d'un pool de pharmaciens inspecteurs, qualifiés (cf ISMED et son Master), assermentés, pour l'Afrique de l'ouest, et le renforcement d'une stratégie telle que celle portée par la CHRCP/UEMOA, à savoir le développement de pôles d'excellence, y compris pour le contrôle qualité (identification d'un ou deux LCQ pour la sous région).

Agréable journée aux lecteurs de e-med
très confraternellement
Christophe

Christophe ROCHIGNEUX
Docteur en Pharmacie - Assistant Technique OMS / GFATM
Ministère de la Santé
Cotonou - BENIN
Tel : 00 229 61 20 46 16
courriel : christopherochigneux@yahoo.fr