Communiqués de presse
La Revue Prescrire Numéro 288, Octobre 2007 p.782-783
Observance : pas si simple
http://www.prescrire.org/bin/cqp/index.php?id=30956
Les patients ont parfois de bonnes raisons d'interrompre leurs traitements,
notamment lorsqu'ils présentent une balance bénéfices-risques défavorable.
Les firmes pharmaceutiques ont présenté en septembre leur plan "consensuel"
d'officialisation de leurs programmes dits d'"aide à l'observance" ou encore
d'"accompagnement des patients".
Dans le débat sur ces programmes, où les firmes semblent dicter la conduite
du gouvernement et des parlementaires, la pertinence de la notion
d'observance d'un traitement a été peu discutée. Il existe pourtant peu de
certitudes sur cette question.
Comme le montre la revue Prescrire dans son numéro d'octobre, de nombreuses
études ont conclu que les programmes d'aide à l'observance étaient peu
efficaces. Et qu'une bonne observance à un traitement à balance
bénéfices-risques défavorable se traduisait par un surcroît de mortalité.
Des études montrent que les patients se méfient souvent des médicaments,
principalement à cause de leurs effets indésirables, ou d'un risque de
dépendance. Beaucoup de patients cherchent à prendre la plus petite quantité
possible de médicaments, expérimentent des arrêts de traitement, cherchent à
ce que la prise des médicaments ne perturbe pas trop leur emploi du temps,
comportements qui relèvent a priori d'une attitude raisonnée.
Une analyse réalisée par la revue Prescrire des programmes d'observance
actuellement en cours en France montre qu'ils concernent des médicaments à
balance bénéfices-risques défavorable, ou insuffisamment évalués, ou pour
lesquels il existe des médicaments qui leurs sont préférables.
La priorité n'est pas de contraindre les patients à poursuivre des
traitements peu efficaces, peu pratiques ou mal tolérés, mais d'améliorer
ces traitements ou d'en choisir de meilleurs.
©LRP