Santé : ONUSIDA : Il faut plus d'argent à la médecine traditionnelle pour la lutte contre le SIDA selon Michel Sidibé
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En visite au Cameroun lors d'une conférence internationale sur le thème " L'Afrique, une chance pour le monde. Réalités et défis" tenue mardi et mercredi à Yaoundé en marge des 50 ans d'indépendance de ce pays, le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a recommandé de fournir plus d'argent à la médecine traditionnelle pour la lutte contre le SIDA.
"Bien sûr, la science commence par l'empirisme. Rejeter l'aspect empirique de la recherche, ce serait nier la science. Donc, pour moi, la médecine traditionnelle doit être mieux organisée, appuyée, on doit y mettre plus de ressources pour voir comment on peut la faire progresser", a-t-il affirmé dans un entretien à Xinhua.
"Déjà, il y a tellement d'aspects de la médecine traditionnelle qui sont utilisées pour lutter contre les maladies opportunistes telles que la diarrhée, les infections primaires. Il faut que cela continue", a-t-il ajouté. Aussi a-t-il recommandé de mobiliser toutes les formes d'énergie et associer toutes les formes de recherche pour rendre plus efficaces les stratégies de prévention et de traitement du SIDA.
Les statistiques publiées par l'ONUSIDA, programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA basé à Genève en Suisse, révèle que 33,4 millions de personnes vivent avec le VIH (virus du SIDA) dans le monde, parmi lesquelles 22,4 millions en Afrique subsaharienne. 2,7 millions de nouvelles infections ont été enregistrées contre 2 millions de décès.
Dr. Sidibé insiste sur la sécurité humaine qui implique par exemple de rendre les femmes, couche plus vulnérable, économiquement et socialement autonomes en leur garantissant l'accès à l'éducation, des conditions de vie meilleures et en veillant sur la protection de leur sexualité.
Il a reconnu le rôle et les efforts des chercheurs africains pour trouver des traitements visant à soulager la souffrance des malades, à l'instar du Camerounais Victor Anomah Ngu, professeur de médecine, qui annonce avoir mis au point depuis des années une thérapie qui n'arrive pas à être validée par les autorités scientifiques mondiales.
"Il faut les intégrer, dit-il, dans l'approche qui existe au niveau global aujourd'hui. L'OMS (Organisation mondiale de la santé) a des mécanismes de validation. Je ne crois pas qu'elle bloquerait un médicament qui, aujourd'hui, pourrait sauver le monde sous prétexte de contrôle de médicaments, parce que l'OMS ne produit pas de médicaments".
Il a salué des progrès accomplis par le Botswana qui "a démontré qu'avec une mobilisation interne de pratiquement tout le monde, il peut faire mieux que les pays développés", alors qu'il y a quelques années, il était menacé de disparaître de la carte de l'Afrique.
" Aujourd'hui, le Botswana a atteint l'accès universel aux soins, a pratiquement éliminé la transmission de la mère à l'enfant. Donc, le Botswana est en train de démontrer que l'espoir doit exister", s'est-il félicité.
145ème sur 177 pays au classement de l'indice de développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Botswana, avec une population d'environ 1,8 million d'habitants répartis sur une superficie de 581.726 km2, se distingue par un taux de prévalence du SIDA de 25% en 2008 contre 25,2% en 2004, d'après l'ONUSIDA.
Le taux de couverture du traitement y atteint 80%, les décès liés à la maladie ont chuté de 50% au cours des 5 dernières années et le nombre d'enfants nouvellement orphelins est également en baisse.