[e-med] Oxfam critique les bailleurs à propos des programmes de santé privés

Oxfam critique les bailleurs à propos des programmes de santé privés
http://www.panapress.com/rubindexlat.asp?code=fre003

Washington DC, Etats-Unis (PANA) – Les bailleurs d e fonds et la Banque
mondiale gaspillent de l'argent et mettent en danger des vies en continuant
d'appuyer des programmes de soins de santé privés discrédités et qui n'ont
pas fait leurs preuves dans les pays pauvres, a dénoncé, jeudi, l'ONG
internationale Oxfam dans un nouveau rapport intitulé "Optimisme aveugle:
Casser le mythe sur les soins de santé privés dans les pays pauvres"
http://www.oxfam.org/files/bp125-optimisme-aveugle-0902.pdf

Dans un communiqué rendu public à Washington, l'ONG indique que ce rapport
apporte des preuves accablantes sur les contre-performances des initiatives
de soins de santé privés dans le monde.

"En Chine, par exemple, un tiers des médicaments distribués par des vendeurs
privés sont contrefaits, tandis que dans sept pays d'Afrique sub-saharienne
l'OMS a établi que la plupart des médicaments contre le paludisme dans les
structures de Santé privées n'ont pas passé avec succès les tests de
qualité. La Banque mondiale elle-même a indiqué que le secteur privé est
généralement moins performant sur le plan de la qualité technique que le
secteur public", ajoute le communiqué.

Anna Marriot, l'auteure du rapport, déclare: "La vision romantique qu'ont
les bailleurs de fonds des acteurs privés du secteur de la Santé est
complètement différente de la réalité. Au Malawi, 70 pour cent des
fournisseurs privés sont des boutiques. Pour la plupart du temps, la
distribution des médicaments par des acteurs privés dans les pauvres sont
entre les mains de commerçants sans qualifications qui vendent des
médicaments périmés. C'est ce que vous voudriez pour vos enfants malades?"

Le communiqué souligne qu'Oxfam a établi que la Banque mondiale a usé de
"son influence politique inégalée à travers le monde" pour promouvoir une
Santé privatisée malgré le manque de recul sur ses résultats.

"Dans le même temps, sa filiale pour le secteur privé, la Société financière
internationale, a récemment annoncé qu'elle va mobiliser 1 milliard de
dollars pour financer la croissance du rôle du secteur privé dans la prise
en charge médicale en Afrique".

D'après le rapport, plusieurs autres bailleurs de fonds et organisations
influentes ont également encouragé et financé une plus grande expansion des
projets de santé initiés par le secteur privé.

"L'Agence américaine pour le développement international (USAID), le
Département pour le développement international du Royaume-Uni (DFID) et la
Banque asiatique de développement ont suivi l'exemple de la Banque mondiale
et investi des millions de dollars dans des programmes à grande échelle
donnés en sous-traitance au secteur privé".

Le communiqué ajoute que dans le même temps, l'aide aux services de santé
primaires dans les pays pauvres a diminué de moitié cette dernière décennie.

Oxfam a averti que cette réduction de l'aide aux services de santé publics
condamnaient des centaines de millions de personnes à une mort prématurée ou
à des souffrances inutiles - et qu'il était nécessaire d'augmenter
considérablement les intvesissements dans la Santé publique.

D'après Oxfam, des années de désinvestissement et la réduction de moitié de
l'aide aux services de Santé publique dans les pays pauvres, le secteur
public était moribond et mal géré.

"Après des années de désinvestissement des bailleurs de fonds dans les
programmes de Santé gouvernementaux, dénoncer l'incompétence des
gouvernements équivaut à attacher les lacets d'un joueur de football puis
lui reprocher d'avoir perdu le match", a déclaré Mme Marriot.

"La leçon que l'on peut tirer des mois écoulés est que le marché a ses
limites et que le gouvernement doit prendre la direction des opérations.
C'est la raison pour laquelle le président Obama prévoit d'augmenter les
investissements américains dans les soins de Santé pour tous, tandis que la
Chine a annoncé un investissement de 124 milliards de dollars dans les
programmes de Santé publique pour protéger ses citoyens et stimuler la
croissance économique".

Les travaux d'Oxfam ont démontré que renforcer la prise en charge des soins
de santé par les gouvernement est essentiel pour améliorer les chances de
survie dans les pays pauvres.

"Grâce à des dépenses accrues dans le secteur de la Santé au Sri Lanka, par
exemple, les femmes ont une longévité presque égale à celle des Allemandes,
malgré des revenus dix fois moins importants", a souligné Mme Marriott.

"La Banque mondiale et les autres bailleurs de fonds doivent se départir de
leur optimisme aveugle concernant le marché. La santé pour tous ne peut
devenir une réalité sans l'intervention du gouvernement. "Le président de la
Banque mondiale>, M. Zoellick, a, à juste titre, préconisé une politique de
relance budgétaire pour venir en aide aux pays pauvres. Il faut dans le
cadre de cette politique augmenter rapidement les dépenses du gouvernement
dans les soins de santé publique pour pouvoir sauver des vies et permettre
aux économies de redémarrer".

Washington DC - 12/02/2009