[e-med] Plan dUrgence du Pr�sident des Etats Unis contre le SIDA (PEPFAR).

(PEPFAR).
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E-MED: Plan d�Urgence du Pr�sident des Etats Unis contre le SIDA (PEPFAR).
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Le R�seau Pharmaceutique �cum�nique (EPN) aime bien entamer la discussion
sur le Plan d�Urgence du Pr�sident des Etats Unis contre le SIDA (PEPFAR).
Des membres de EPN dans plusieurs pays africains constatent des aspects
positifs et n�gatifs dans ce programme, dont nous allons �laborer
quelques-uns dans l�article au-dessous. Le Conseil d�Administration de EPN a
d�cid� les 29 et 30 juillet 2004 � Abuja au Nigeria d�organiser une journ�e
th�matique sur le PEPFAR au cours de la rencontre annuelle de ses membres.
Cette rencontre se tiendra le 6 octobre 2004 � Moshi en Tanzanie et r�unira
les diff�rents acteurs qui discuteront et apprendront de cette importante
initiative de lutte contre le VIH/SIDA. EPN aimerait partager avec vous la
d�claration suivante qui rassemble des exp�riences de certains membres de
EPN avec le PEPFAR. Nous invitons les lecteurs de E-med � participer � cette
discussion. Quelles sont vos exp�riences ou vos commentaires ? Cela sera
partag� lors des discussions au cours de la journ�e de PEPFAR � Moshi.

Pour plus d�informations sur EPN ou la journ�e PEPFAR, bien vouloir
contacter:

Dr. Eva Ombaka, coordinatrice de EPN � l�adresse suivante: epn@wananchi.com

PREOCCUPATIONS SUSCITEES:
PEPFAR - EST IL UN PRINCE CHARMANT OU UN CHEVAL DE TROIE?

On estime qu�aujourd�hui plus de 38 millions de personnes vivent avec le
VIH/SIDA et que 6 millions d�entre eux ont urgemment besoin de traitement
alors que seulement 400 000 obtiennent les antir�troviraux, un traitement
pour prolonger la vie. Face � ce d�sastre, la r�action du monde, � travers
un certain nombre de m�canismes de financement dont le Plan d�Urgence du
Pr�sident des Etats Unis contre le SIDA (PEPFAR), ne peut qu��tre salu�e.
Cependant, le PEPFAR est-il un prince charmant qui arrive dans ce contexte
de grand besoin ou un cheval de Troie susceptible de causer des dommages �
long terme ? Voici une question qui a pr�occup� le conseil du R�seau
Pharmaceutique �cum�nique (EPN) dont les membres sont issus des services de
sant� confessionnels et leurs unit�s d�approvisionnement en m�dicaments.

Les fonds universels tels le Fonds Mondial pour le VIH/SIDA, la tuberculose
et le paludisme (GFATM) tout en pourvoyant des fonds pour l�
approvisionnement en m�dicaments ont �galement travaill� au renforcement d�
infrastructure et au d�veloppement des plateformes pour les gouvernements et
la soci�t� civile afin de d�finir des priorit�s sp�cifiques aux pays. Tout
ceci vise � parvenir � des syst�mes de soins de sant� durables. Les
inconv�nients y aff�rents �taient les difficult�s � soumettre sa candidature
pour ces fonds et la lenteur dans l�ex�cution des plans dans des situations
d�urgence. Par cons�quent, les partenaires sont d�courag�s puis recherchent
et s�ouvrent � d�autres alternatives.

En 2003, le gouvernement des Etats-Unis a commenc� un programme de 15
milliards de dollars dans le cadre de la lutte contre le VIH/SIDA pour une
p�riode de cinq (05) ans (PEPFAR) afin que deux (02) millions de personnes
puissent acc�der aux traitement d�ici � 2008. En 2004, plusieurs contacts et
contrats entre PEPFAR et des h�pitaux, des ONG et des organisations
confessionnelles (FBO) ont �t� d�velopp�s et il semble que la finalit� d�
atteindre 190 000 personnes par le traitement d�ici la fin de cette ann�e
sera atteinte. C�est tr�s encourageant ! Mais cela est possible seulement
parce qu�il s�agit d�un programme enti�rement vertical. Les d�cisions se
prennent aux Etats-Unis et un syst�me tr�s d�taill� conduit essentiellement
par des organisations des Etats-Unis est introduit donnant lieu � une
bureaucratie minimale au niveau national. Cette mani�re de travailler,
pratique et ax�e sur les r�sultats a permit une identification tr�s rapide
des h�pitaux et un approvisionnement imm�diat en m�dicaments dont ils ont
besoin. Un certain nombre des membres de EPN sont impliqu�s dans le syst�me
et plusieurs autres pourraient s�y joindre. Mais quels sont les pi�ges de ce
syst�me ?

Les membres du conseil de EPN, apr�s leur r�union les 29 et 30 juillet 2004
� Abuja au Nigeria et apr�s avoir analys�s les documents disponibles et
appris des exp�riences des autres membres, sugg�rent que plusieurs points du
mod�le PEPFAR soient n�goci�s ou m�me modifi�s si la durabilit� et l�
ind�pendance doivent �tre maintenues. Les partenaires de la mise en �uvre au
niveau local doivent �tre particuli�rement prudent et s�assurer qu�ils
obtiennent un soutien durable pour leurs organisations et les meilleurs
soins et traitements pour les personnes qu�ils servent.

Le conseil a particuli�rement mis l�accent sur les domaines suivants:

Les programmes � un seul bailleur de fonds sont enclin � l�instabilit�
politique:
Le PEPFAR est un programme financ� par les Etats-Unis qui peut �tre
influenc� ou termin� par les changements politiques entre le pays et les
Etats-Unis ou par tout autre changement de politiques aux Etats-Unis. Bien
que l�on souhaite que ce cas ne se pr�sente pas, il est toutefois imp�ratif
pour les pays de continuer � soutenir les programmes qui couvrent plusieurs
pays tels le GFATM dont les d�cisions ne d�pendent pas d�un seul pays.

La d�cision sur les protocoles de traitements doit �tre nationale:
Le PEPFAR exige que les m�dicaments utilis�s dans le programme soient
approuv�s par le FDA (favorisant ainsi les produits des Etats-Unis) ou �un
organe de r�gulation rigoureux� (mais pas le programme pr�-qualification de
l�OMS). Cela signifie que les m�dicaments seront des produits de marques
ch�res qui peuvent ne pas n�cessairement �tre ceux du protocole national de
traitement et qui ne peuvent pas �tre p�rennis�s par le syst�me sanitaire �
la fin du projet.
Il est donc n�cessaire que le programme national contre le SIDA ou un organe
similaire soit consult� et que les protocoles nationaux de traitement par
des m�dicaments inscrits sur la liste des m�dicaments essentiels au niveau
national soient suivis. Cela permettra de s�assurer que les patients
obtiennent les m�dicaments qu�eux et le syst�me sanitaire pourraient se
procurer m�me si le programme PEPFAR arrivait � terme.

Soustraire les m�dicaments contre les infections opportunistes (IO) de l�
approbation de FDA:
La clause de PEPFAR qui exige l�approbation du FDA, s�applique �galement aux
m�dicaments contre les infections opportunistes (IO). Les m�dicaments contre
les infections opportunistes sont pour la plupart produits localement. Les
initiatives locales en vue de construire et de renforcer l�industrie locale
ont permit que la plupart de ces m�dicaments soient aussi disponibles en
g�n�riques de bonne qualit�. Utiliser uniquement les produits approuv�s par
le FDA les rendront tr�s chers et � long terme, cela pourrait mettre en
p�ril les industries locales et partant menacer la p�rennisation des cha�nes
d�approvisionnement existantes. On ne devrait �viter cela.

En outre, contrairement aux ARV, ces m�dicaments ne sont pas utilis�s
exclusivement pour les malades du VIH/SIDA et ce ne sont pas non plus tous
les malades du VIH/SIDA qui ont besoin des m�dicaments contre les IO qui
b�n�ficieront des ARV financ�s par le PEPFAR.

Une condition o� certains patients re�oivent diff�rentes marques des m�mes
m�dicaments cr�era donc au sein d�une institution un syst�me pour plusieurs
groupes de malade, conduisant non pas seulement � des incompr�hensions mais
�galement � du travail suppl�mentaire pour un personnel de sant� d�j�
surcharg�. On ne devrait pas non plus permettre que cela se produise.

Soutenir le syst�me de pr�-qualification de l�OMS:
Le PEPFAR ignore aujourd�hui le syst�me de pr�-qualification de l�OMS, un
syst�me qui a permit que les alternatives de g�n�riques de bonne qualit� et
moins chers soient disponibles pour beaucoup de personnes ayant besoin du
traitement. De plus, les campagnes d�acc�s soutenues par les gouvernements,
les agences des Nations Unies y compris l�OMS, les ONG et plusieurs groupes
de la soci�t� civile ont r�ussi � encourager la fabrication des g�n�riques.
La concurrence qui en a r�sult�, a entra�n� la baisse des prix des ARV aussi
bien g�n�riques que sp�cialis�s. La poursuite de cette concurrence et l�
incitation � produire d�autres formes de dosages facilement utilisables
pourraient �tre entrav�es si le programme PEPFAR doit continuer � ignorer ce
processus mondial essentiel. On doit y r�sister tant au niveau local qu�
international.
Cela signifie aussi, qu�il faut encourager et soutenir les industries
locales au niveau national afin d�am�liorer la qualit� pour rechercher la
pr�-qualification de l�OMS.

Syst�mes de gestion des cha�nes d�approvisionnement:
Le PEPFAR est dans un processus d��laboration de plans pour des contrats de
gestion de cha�ne d�approvisionnement qui offriront un syst�me de
distribution des m�dicaments n�cessaires. Alors que les termes du contrat
d�finitif sont toujours en cours de n�gociation, le contrat provisoire
pr�sente certaines clauses qui suscitent des pr�occupations. Cela inclut
�galement le manque de pr�cision sur le renforcement des capacit�s locales
l� o� il y a d�j� un afflux d�expatri�s et d�organisations �trang�res dans
les pays d�sign�s pour b�n�ficier du soutien de PEPFAR. En autres, il y a la
restriction dans l�utilisation des �quipements financ�s par le PEPFAR, l�
exclusivit� des donn�es au gouvernement des Etats-Unis et l�engagement des
partenaires en faveur des objectifs non sp�cifi�s du gouvernement des
Etats-Unis en mati�re de sant� et de d�veloppement. Des efforts doivent �tre
faits afin de s�assurer que ces pr�occupations sont prises en compte d�s le
d�but.

Le PEPFAR a le potentiel pour faire la diff�rence. Cependant, afin de
garantir la durabilit� des programmes et briser le joug de la d�pendance et
construire la dignit� nationale, le soutien devrait assurer la pleine
participation et le renforcement de capacit� des partenaires locaux et des
infrastructures existantes. Pendant que le PEPFAR met l�accent sur l�acc�s
au traitement d�s que possible pour les malades, son approche verticale avec
un seul bailleur de fonds pourrait mettre en p�ril le syst�me qu�il doit
consolider.

Actuellement les options pour le traitement du VIH/SIDA exigent la prise des
m�dicaments toute la vie. Pour ce faire, la r�flexion sur le long terme
devrait �tre une composante essentielle de tout programme de financement.

Eva M A Ombaka, Coordinatrice de EPN; Albert Petersen, Pr�sident du Conseil
de EPN

Note du mod�rateur : merci beaucoup, Hans Peter Bollinger, pour la
traduction

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