(Un appel pour tous les soignants, au nord comme au sud.CB)
Pour mieux soigner : des médicaments à écarter
VIDÉO Trop de médicaments à balance bénéfices-risques défavorable sont
commercialisés.
http://www.prescrire.org/Fr/109/442/48259/2479/ReportDetails.aspx
Prescrire publie une série de médicaments à écarter des soins, et à
remplacer par de meilleures solutions, en attendant que les autorités de
santé les retirent du marché.
http://www.prescrire.org/fr/3/31/48400/0/NewsDetails.aspx
Au moment de choisir parmi les médicaments pour tel ou tel problème de
santé, la prudence est de préférer les plus éprouvés, ceux dont les effets
nocifs sont rendus acceptables par une efficacité démontrée sur des
conséquences concrètes.
Mais chaque année, de nombreux nouveaux médicaments sont autorisés, malgré
l'absence de preuve d'un progrès par rapport aux médicaments de référence.
Parfois, ils sont en pratique moins efficaces ou plus nocifs. Mais en
général, une promotion massive leur assure quand même une image positive
aux yeux des soignants et des patients.
Pour d'autres médicaments, plus anciens, les espoirs initiaux d'efficacité
sont déçus par les avancées de l'évaluation. Ou bien leurs effets
indésirables s'avèrent plus importants qu'on ne le pensait.
Au final, pour ces divers motifs, de nombreux médicaments sont utilisés,
alors qu'ils sont plus dangereux qu'utiles, ou que d'autres médicaments
leur sont préférables.
Malheureusement, les données en défaveur des médicaments et les mises en
garde contre les médicaments dépassés sont peu audibles, noyées dans le
flot de la promotion, comme le montre l'exemple des pilules
estroprogestatives de troisième génération.
Les soignants de première ligne qui veulent agir dans l'intérêt premier
des patients se retrouvent en difficulté, à contrecourant de l'opinion de
nombreux spécialistes, des autorisations de mise sur le marché, des
décisions de remboursement des assureurs maladies, et de certains articles
de la presse grand public.
En agissant par demi-mesures et en laissant des médicaments plus dangereux
qu'utiles sur le marché, les autorités de santé ne font pas leur travail
de protection des patients.
En pratique, dans de nombreux domaines, bien au-delà de celui des pilules
contraceptives, un trop grand nombre de personnes prennent des médicaments
qui ne sont pas les meilleurs choix possibles, parce qu'il existe des
médicaments aussi efficaces et avec moins d'effets indésirables, ou parce
que des solutions non médicamenteuses sont disponibles et préférables.
Sur la base des analyses publiées dans Prescrire de 2010 à 2012
(concernant les nouveaux médicaments, mais aussi d'anciens), Prescrire
rassemble dans son numéro de février (et en accès libre en cliquant le
lien ci-dessous) une série de plusieurs dizaines de médicaments plus
dangereux qu'utiles, à écarter des soins et à retirer du marché.
Les patients et les soignants ont intérêt à réviser les traitements en
cours pour écarter ces médicaments plus dangereux qu'utiles, et à préférer
les traitements éprouvés. Sans attendre que les autorités décident enfin
les retraits du marché qui s'imposent au vu des données d'évaluation.
Dans cette série, il s'agit :
* de médicaments qui exposent à des risques disproportionnés par rapport
aux bénéfices qu'ils apportent ;
* de médicaments anciens dont l'utilisation est dépassée, car d'autres ont
une balance bénéfices-risques plus favorable ;
* de médicaments récents dont la balance bénéfices-risques s'avère moins
favorable que celle de médicaments plus anciens ;
* de médicaments dont l'efficacité n'est pas prouvée au-delà d'un effet
placebo, et qui exposent à des dommages disproportionnés ;
* d'associations à doses fixes, qui cumulent l'exposition aux effets
indésirables et aux interactions des médicaments qui les composent, sans
apporter de gain notable d'efficacité.
Dans tous les cas, Prescrire signale une meilleure option disponible.
Ce dossier a pour objectif d'aider les soignants à mieux soigner les
patients, en prenant en compte les résultats d'une évaluation clinique des
médicaments rigoureuse et indépendante. Il a aussi pour but d'interpeller
les autorités pour prioriser leurs efforts au service de la santé
publique. Et les inciter à prendre les mesures qui protègeront vraiment
les patients.
©Prescrire 1er février 2013
"Pour mieux soigner : des médicaments à écarter" Rev Prescrire 2013 ; 33
(352) : 138-142. (pdf, accès libre)
<http://www.prescrire.org/Fr/722F7CE945E0D9E0CDF35ECA4027B2D5/Download.aspx