[e-med] Pourquoi les ARV g�n�riques ne sont-ils pas plus utilis�s?

E-MED:Pourquoi les ARV g�n�riques ne sont-ils pas plus utilis�s?
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[Mod�rateur: on remarquera que, comme indiqu� dans le premier article, des
pays africains ont fait le choix de la trith�rapie en g�n�rique... pour un
meilleur acc�s aux ARV. En 2�me article, une action de lobbying de GSK en
RCI!CB]

Des m�dicaments anti-sida indiens cherchent preneurs
mardi 18 mars 2003,
par Rosemary Arackaparambil
(traduction Elisabeth Chamorand pour InfoAction)

Bombay, 18 mars(Reuters) Y.K.Hamied, Pr�sident de la compagnie
pharmaceutique indienne Cipla, est contrari� de voir qu'il y a peu
d'acheteurs de sa combinaison de trois m�dicaments tr�s bon march� destin�e
� combattre les sympt�mes du sida.

Ce qui est triste, c'est qu'en 2001 il y avait 10 000 malades en Afrique qui
prenaient ce m�dicament, mais, deux ans plus tard, ils ne sont que 34 000...
quand, en fait, il y a des millions de malades", a dit Hamied, un homme
auxcheveux gris, � l'agence Reuters.

Hamied a boulevers� l'industrie pharmaceutique en f�vrier 2001 quand il a
commenc� � proposer une combinaison de m�dicaments anti-sida appel�s
antir�troviraux(ARV) pour moins de un dollar par jour.

Mais la demande est limit�e. Les m�dicaments qui ne gu�rissent pas la
maladie, mais ralentissent sa progression, sont trop chers pour la plupart
des malades, particuli�rement dans la r�gion tr�s touch�e de l'Afrique
sub-saharienne. Quant aux gouvernements, soit ils manquent d'argent pour
organiser le traitement des malades � une si grande �chelle, soit ils n'ont
pas la volont� politique.

"Les pays n'ont simplement pas assez de ressources. Beaucoup des pays les
plus touch�s consacrent moins de 2 dollars par habitant par ann�e aux
m�dicaments", selon Hans Hogerzeil, coordinateur de la politique en mati�re
de m�dicaments, dans la section des m�dicaments essentiels de l'Organisation
mondiale de la sant�, � Gen�ve.

En m�me temps, les malades du sida des pays riches ne peuvent pas acheter
les m�dicaments g�n�riques, comme leurs gouvernements d�fendent les brevets
des multinationales pharmaceutiques qui ont invent� les ingr�dients actifs
de la combinaison anti-sida.

N�anmoins, d'autres fabricants indiens de g�n�riques cherchent � faire
homologuer leurs usines par les autorit�s internationales, et des fabricants
indiens comme les laboratoires Ranbaxy, Aurobindo Pharma et Hetero
fournissent d�j� des m�dicaments anti-sida � des prix bas comme Cipla.

Les brevets ralentissent le d�veloppement

Les brevets couvrant les m�dicaments de la combinaison Triomune de Cipla-la
lamivudine, la stavudine et la nevirapine- sont contr�l�s par
GlaxoSmithKline, Bristol-Myers Squibb et Boehringer Ingelheim
respectivement, mais la l�gislation indienne permet de les produire selon
des proc�d�s de fabrication diff�rents.

L'offre d'Hamied de vendre ces m�dicaments � un 13e du prix des
multinationales les a amen�es � baisser leurs prix, bien qu'� contre coeur.
L'OMS estime que les prix ont chut� de 95%, mais ils sont encore loin des
prix des firmes qui vendent des g�n�riques
La fourniture de g�n�riques est entrav�e dans les pays qui d�fendent la
propri�t� intellectuelle si une firme innovante y a d�pos� des brevets pour
ses m�dicaments.

Un compromis permettant aux pays pauvres d'acheter des m�dicaments
g�n�riques � bas prix pour le sida et le paludisme, a �chou� l'an dernier
quand les Etats-Unis ont bloqu� un accord, sous pr�texte qu'il saperait la
protection des brevets des grandes entreprises pharmaceutiques.

"Les compagnies indiennes s'ont bien plac�es pour produire la pluplart des
antir�troviraux disponibles sur le march� international" selon Lanka
Srinivas, directeur de Aurobindo.

Mais les brevets de grandes entreprises innovantes ne permettent pas la
fourniture de m�dicaments anti-sida dans certains des pays les plus touch�s
par l'�pid�mie de sida."

Un probl�me mondial

Un peu plus t�t cette ann�e, le gouvernement am�ricain a annonc� � la
surprise de tous qu'il d�bloquerait 15 milliards de dollars sur 5 ans pour
aider � soigner le sida en Afrique et � Ha�ti, y compris en achetant des
m�dicaments � des fournisseurs indiens comme Cipla.

Il y a environ 40 millions de malades du sida dans le monde et environ un
tiers ont besoin de m�dicaments anti-sida. L'Afrique, qui repr�sente 10% de
la population mondiale, compte 9 sur 10 des nouveaux cas de sida. L'�pid�mie
progresse en Inde et cette derni�re va porter le titre peu enviable de
premier pays du monde pour le sida dans quelques ann�es.

La communaut� internationale s'est fix�e de soigner juste 3 millions de
personnes contamin�es avec des antir�troviraux d'ici 2005.

A la fin du mois dernier, l'OMS et les Nations Unies ont tenu une r�union
avec les firmes de g�n�riques, et les favricants ont accept� d'essayer de
baisser encore plus leurs prix, de simplifier les dosages et de maintenir la
fabrication de m�dicaments cl�s.

"Le Fonds mondial pour le sida tente d'approvisionner les gouvernements,
mais un effort bien plus grand doit �tre entrepris par les pays les plus
riches" a dit Hogerzeil de l'OMS. Id�alement, c'est environ 10 milliards de
dollars qui sont n�cessaires pour faire un travail vraiment effectif. Mais
le Fonds mondial ne dispose que de 2 milliards."

Les autres compagnies indiennes

Des m�dicaments de Cipla et Ranbaxy sont d�j� sur la liste de l'OMS des
m�dicaments pr�qualifi�s et Aurobindo et Hetero � Hyderabad cherchent �
faire homologuer leurs installations.

Les m�dicaments anti-sida repr�sentent moins de 10% des 16 milliards de
roupies du chiffre d'affaires de Cipla cette ann�e.

Les antir�troviraux de Ranbaxy sont actullement vendus dans 13 pays dont le
Br�sil, le Cameroun, le Nig�ria, l'Ethipie, le Cambodge, la Zambie et
l'Inde, et la compagnie se pr�pare � soigner de 500 000 � un million de
malades dans les prochains 18 � 24 mois.

Hetero qui a la capacit� de fabriquer 10 millions de comprim�s et 20
millions de capsules de m�dicaments anti-sida par mois, a commenc� � les
produire il y a quatre ans et les exporte au Br�sil, en Argentine et dans
quelques pays africains.

Cipla a suffisamment de capacit� pour produire les m�dicaments anti-sida,
mais Hamied dit qu'il a d�tourn� une partie de la production vers d'autres
m�dicaments aujourd'hui � cause de la faible demande.

"Ce que nous disons, c'est qu'� moins que les gouvernements prennent leur
part et qu'il y ait une demande garantie, rien ne pousse � produire et
fournir ces m�dicaments, dit Hamied. Si je vends ces m�dicaments � un prix
humanitaire, alors nous devrions obtenir des d�bouch�s et des paiements
garantis".