[e-med] Présélection des fournisseurs de la centrale d'achat en médicaments essentiels du Tchad

Bonjour,

La Centrale Pharmaceutique d'achats du Tchad viens de lancer un Appel d'offre international ouvert pour preselectionner ses fournisseurs pour une periode de quatre ans.
l'achat du dossier se fait au secretariat ou par internet.
Pour toute information supplementaire, merci de nous contacter sur cette adresse

Dr Haroun Badawi Mahamat
Pharmacien Responsablet
CPA-Box 1517
Phone: (00235) 2518624/2518057
portable: (00235) 66654390/95265956
N'Djamena
Tchad

(Qu'en pensent les autres experts dans ce domaine ? CB)

Bonjour à Tous,

Je reprendrais ci après le même message que le 8 mai dernier, a savoir a t'on déjà vu un fournisseur PAYE pour fournir des produits de qualité à un prix le plus bas possible ?
S'il y a paiement de quelque chose, ce règlrmrnt se retrouvera dans le prix de vente finaux des produits.

POURQUOI FAIRE PAYER les dossiers d'appel d'offres concernant des Médicaments et/ou de produits connexes alors que l'objectif de la consultation est d'avoir :
- des produits de BONNE QUALITE, (sous blister pour les comprimés et les formes sèches)
- au meilleur PRIX,
- livré au bon MOMENT,
- au bon ENDROIT
- dans la QUANTITE que j'ai demandé,
- et accompagné du meilleur service possible
- .../...

Je suis encore et toujours surpris, alors que je fais des appels d'offres en Afrique depuis de nombreuses années, de voir que la plupart des autorités lancant l'AOI demande une somme (de 100 us$ dans le cas présent mais cela peut varier), alors que l'objectif d'une diffusion, la plus large possible, des dossiers d'AOI est d'obtenir :
- une plus grande TRANSPARENCE
- une plus grande CONCURRENCE
- une OFFRE la plus large possible
- un SERVICE pharmaceutique le meilleur possible (Recevoir le Bon produit, de qualité requise, au bon moment que J'AI choisi, a l'endroit qui est convenu dans le contrat, ...)
- des PRIX les plus bas possibles
- et une QUALITE la meilleure (en fait, le rapport QUALITE/PRIX le meilleur possible)
et non de limiter la diffusion du DOSSIER d'AOI (d'autant plus limité que la somme demandé est importante) et de récupérer , "pour le principe" quelques sous (pour quoi faire puisque les divers frais sont pris en charge par le bailleur).

Je rappellerai que la SELECTION du ou des Fournisseurs doit se faire sur le dossier présenté par les soumissionnaires qui est présenté et détaillé
(1) dans les spécifications administratives et financières qui doivent etre precises, claires et detaillees, et
(2) dans les spécifications techniques des produits recherchés qui doivent etre precises, claires et detaillees.

Alors que le fait de faire payer le DOSSIER d'AOI ne peut que, au minimum limiter la concurence, voire faciliter les "situationa acquises", "copinages" et/ou "ententes"

Par contre, la caution de soumission et de bonne execution sont indispensables au bon déroulement de l'AOI.

Il me parait important de préciser le montant maximum prévu pour chaque lot afin que le soumissionnaire puisse connaitre l'importance du marché.

Je ne développerais pas ici la question des LOTS pour les produits pharmaceutiques qui réserve aux regroupeurs les soumissions avec bien entendu des prix unitaires plus chers puisqu'il y a un intermédiaire de plus et donc moins de médicaments pour les patients qui en ont besoin sur le terrain.

Je rappellerai également que, concernant les informations fournies à tel ou tel, ces informations doivent etre fournies par écrit et adressé à tous (equité de l'information pour chaque futur soumissionnaire).

Et enfin, pour que le dossier d'AOI ne coute pas cher en photocopie, pourquoi de pas le diffuser SOUS FORMAT PDF par Email.

Bien cordialement à Tous

---
Docteur Alain GUY
Pharmacien

Consultant
Expert Senior PSM/GAS et AQ
Approv Produits Pharmaceutiques

Skype : alainguy.bx
alainguy.bx@wanadoo.fr
Tél Fr : +33 6 13 34 52 10

Bonjour à ,tous,

Pour moi, il me semble que c'est lié aux conditions des marchés publics.
Certaines ASBL y sont soumises car reçevant un volume important de
subvention.Mais il semble y avoir possibilité de dérogation .....; Voir ci
dessous.

Le dossier d’appel d’offres est, après publication de l’avis d’appel d’offres,
mis à la disposition de chaque candidat qui en fait la demande contre
paiement des frais y afférents dont le barème est fixé par l’Autorité de
Régulation des Marchés Publics qui peut, à la demande de l’Autorité
Contractante, autoriser sa délivrance à titre gratuit. Sa consultation est
libre.

Serge Barbereau

Personnellement, je ne pense pas que cela soit une limite a la mise en concurrence... Les frais de dossier restent relativement faibles... Devrions nous remettre également en cause les frais lies a une demande d AMM ?
Agréable week end a toutes et tous

Christophe ROCHIGNEUX

Chères e-mediennes, chers e-mediens,

Je me permets de lancer un débat sensible et qui, j espère, éveillera débats, discussions, dans un esprit cordial :
Selon vous, quelle place doit avoir la production locale dans le secteur pharmaceutique en Afrique subsaharienne ?
Merci d argumenter vos réponses et surtout d apporter des éléments qui permettraient de lever certains freins au développement de la production locale.
Agréable week end a toutes et tous
Très confraternellement

Christophe ROCHIGNEUX

Bonjour,

Bien entendu que la production locale est importante et qu'il faut la
soutenir. Mais il faut aussi parler données économiques.
La matière première, comme en Europe, vient la plupart du temps de Chine et
d'Inde.

Le producteur local doit donc avoir une programmation à long terme de ses
ventes.
Avec le secteur privé, il ne semble pas y avoir de problèmes.
Par contre avec le secteur public et les appels d'offres, c'est différent.
Combien d'industries locales ont été coulées pour avoir commandé les
matières premières en espérant gagner un A.O. et finalement en le
perdant... perte se chiffrant immédiatement en millions de dollars.
Les A.O.sous forme de marchés publics et cela bien que dans certains code
des marchés publics est inscrit une "préférence nationale" sont à mon avis
un obstacle à la production locale.
Si le fabricant local ne joue pas en spéculant qu'il va gagner, de toutes
les façons, il ne pourra pas livrer les médicaments dans les délais
impartis et se verra pénalisé. Il est perdant dans les deux cas.

D'autre part, il ya du dumping. Je citerai un exemple qui m'avait frappé
lorsque je travaillai à la CAMEBU. Un fabricant indien proposait de la
Quinine à un prix inférieur à celle provenant de Bukavu. Hors en regardant
le dossier technique on pouvait lire que la matière première venait de
Bukavu.......

Débat à poursuivre.

Serge Barbereau

Bonjour

Je partage entièrement l'avis du DR CHRISTOPHE. Ces frais sont négligeables et ne peuvent en aucun cas faire entorse à une mise en concurrence.

Dr ONIFADE

Bonjour,

La production locale est un défi pour l'Afrique pour prendre en main son
destin en matière d'accès aux médicaments. Inexorablement, les pays
generiqueurs actuels sont contraints à appliquer les ADPIC. Les souplesses
les plus notables pour accéder aux génériques des médicaments les plus
récents (sous brevets) ne sont raisonnablement exploitables que pour des
pays ayant des capacités de production. L'exemple du Rwanda qui a essayé
d'exploiter les licences obligatoires est un exemple de contre-productivité
de l'exploitation des licences obligatoires d'importation.

Mais pour être utile, la production locale doit obéir à une dynamique sous
régionale.
La sous régionalisation permet de:
- mutualiser les efforts dans les démarches auprès de l'OMC
- faire bénéficier à des pays en développement des mêmes avantages
d'exceptions que les pays les moins avancés
- créer un marché sous régional pour pouvoir profiter des économies
d'échelle

Pour cela, la production locale doit être une décision politique des Chefs
d'État africains accompagnée d'un engagement financier des budgets
nationaux. L'autonomie financière de cette dynamique lui permettra
d'établir ses propres règles. Il peut ainsi être pris des mesures qui
assurent que les produits de la production locale sont achetés par les
différents programmes des pays. L'analyse du développement des industries
des pays développés montre qu'ils se sont permis des périodes de
protectionnisme pour arriver là où ils sont aujourd'hui. Le libéralisme
promu à travers les A.O n'est qu'un moyen pour écouler la production de
leurs industries en Afrique. Tant que ces mesures nous seront imposées,
l'Afrique restera un continent de consommation, à la merci des priorités
définies par les fournisseurs, et ses programmes de santé soumis aux aléas
du marché international dans lequel elle ne pèse pas gros.

Cordialement!

Simon Kabore

Bonjour,

   La production locale est une nécessité mais nos pays doivent
   renforcer leur autorité nationale de réglementation pharmaceutique.
   La maîtrise du secteur de distribution et d' approvisionnement
   prenant en compte l' assurance qualité est aussi un impératif. Ce
   challenge n' est pas au dessus de nos moyens, il faut juste un
   engagement tant politique que institutionnel.

   Arsène.

Bonjour!
Il me semble que ce débat sur la production locale des médicaments a déjà eu lieu il n'y a pas si longtemps que cela dans ce forum, notamment en écho à l'appel lancé par M. Michel SIDIBE, Directeur Exécutif de l'ONUSIDA. C'est vrai qu'à l'époque le débat était un peu orienté vers la production locale des antirétroviraux, mais la problématique reste la même pour tous les autres médicaments et est facilement extrapolable.
Pour répondre à votre question, je dirais pour ma part, et assez platement que cette place de la production locale pharmaceutique sera la mesure de ce que nos gouvernants voudraient qu'elle soit! Et pour cause, la production locale dans nos contrées, si elle veut être pérenne et rendre service aux populations, a nécessairement besoin d'être soutenue par nos gouvernants pour ne pas dire carrément subventionnée. Parce que produire localement avec des matières premières importées de Chine ou de l'Inde, ça fait revenir le produit fini fabriqué localement plus cher que d'importer du produit fini ou semi-fini. Etant donné que le producteur local a des charges souvent incompressibles (salaires, eau, électricité) d'un montant élevé, et ne peut pas compter sur une économie d'échelle pour baisser les prix comme son homologue chinois ou indien. Pour vous donner un exemple, la Société MEDIFA qui produisait localement des solutés massifs dans les années 90 au Burkina, a mis la clé sous le paillasson lorsqu'à la création de la CAMEG en 1992, l'option fut prise de commander des solutés massifs en Inde pour raison de prix plus compétitifs!

Aussi, pour que la production locale marche, il faudrait donc à mon avis:
- soit trouver les moyens de faire produire localement en Afrique subsaharienne les matières premières dont nous aurons besoin (ce qui nécessiterait une délocalisation ou succursalisation des entreprises indiennes ou chinoises dans ce domaine, ou un transfert de technologie),
- soit organiser le marché de la production et de la consommation des produits "Made in Subsaharian Africa" de telle sorte que les prix desdits produits soient compétitifs, afin d'éviter le dumping dont parlait Serge tantôt. Dans les deux cas, il faut une forte volonté et engagement politique pour accompagner et soutenir les initiatives éventuelles dans le secteur.

Cordialement.

Bérenger B. KIEMA

Bonjour à tous et à toutes,

Cette question, Christophe, comme tu le sais, est une question récurrente qui, resurgit très souvent, et par phases. Je crois utile, pour pouvoir tenter d' y répondre de la préciser, en spécifiant ce qu'on cherche à atteindre via la production locale. Quand "on " parle de production locale est souvent mixé:

- La notion de souveraineté / autonomie: C'est un objectif essentiellement politique, de non-dépendance, d'autonomie ou de "droit à";
- La notion de développement économique: C'est un objectif "industriel", et la production pharmaceutique locale est un outil destiné à accroître les investissements, générer de l'emploi etc..
- La notion de santé publique: C'est un objectif qui vise à améliorer toute une série d'indicateurs tels que disponibilité, accessibilité financière, qualité etc.. du médicament pour la population.

Très souvent, quand ce débat reprend, les parties prenantes survolent ces 3 objectifs et passent commodément de l'un à l'autre. Il est donc rare d'avoir une réponse satisfaisante étant donné que la question l'est tout aussi peu. Si on y ajoute toutes les notions de droit et brevets (ADPIC etc..), ça devient un encore plus grand casse-tête. Je crois donc utile de considérer la production locale comme un moyen d'atteindre un objectif (à définir) plutôt que comme un objectif en tant que tel.

A ma connaissance, 2 initiatives importantes sont en cours à ce sujet qui peuvent donner des informations très utiles et éviter de réinventer la roue:

1. Le " Pharmaceutical Manufacturing Plan for Africa" mené par UNIDO: http://www.unido.org/fileadmin/user_media_upgrade/Resources/Publications/Pharmaceuticals/PMPA_Business_Plan_Nov2012_ebook.PDF

2 L'étude sur la production locale menée par l'OMS: http://apps.who.int/medicinedocs/en/m/abstract/Js19061en/
C'est un des dossiers mais il y en a beaucoup d'autres dans le cadre de cette étude; l'étude est en cours mais j'ignore ce qui s'est fait à ce propos récemment (cette année).

Cordialement,

Christophe

Christophe Luyckx – QUAMED Coordinator
Institute of Tropical Medicine | Nationalestraat, 155 | 2000 Antwerpen
email: cluyckx@itg.be
cell: +32 (0)473 65 52 09 | office +32 (0)3 247 65 95
fax: +32 (0)3 247 65 32
web: www.quamed.org | www.itg.be

Bonjour,

je ne comprends pas cette discussion pour l'industrie pharmaceutique africaine... si une industrie pharmaceutique veut se créer dans un pays africain pourquoi pas? question rentabilité, je suppose que les investisseurs vont faire leur calcul avant.

le vrai problème n'est-il pas? y a t-il des autorités de réglementation pharmaceutique nationale suffisamment fortes et bien formées pour contrôler cette industrie sur le plan technique.

Si on veut vraiment aider les pays, agissons dans le sens de bien former ces autorités. car plus elles seront fortes, plus ces industries trouveront des marchés d'exportation, car plus les acheteurs auront confiance. donc, le meilleur service qu'une autorité de réglementation pharmaceutique nationale peut rendre à son industrie locale c'est d'être draconienne sur le plan des respects des BPF et des AMM et non pas le contraire!

Bonne journée.

Marie Paule FARGIER.

Merci pour les réactions sur ce sujet... Espérant que nos autres collègues e-mediens réagiront sur le sujet.
Pour compléter les débats déjà engagés :
- la promotion de la production locale en Afrique de l ouest, semble inéluctable, étant devenu un choix politique,
- la finalité "pré qualification" est une condition, un objectif a atteindre, et doit être appropriée comme telle par les autorités politiques,
- l encadrement de ce choix politique doit être rigoureux, notamment par une forte implication d Autorités chargées de la réglementation pharmaceutique compétentes et performantes...
- Et par une volonté des industriels a s inscrire dans des normes internationales, notamment les BPF/GMP, sur la voie de la pré qualification promue par l OMS
- la pérennité et la viabilité de ces choix ne seront, semble t il, garanties que dans le cadre d une stratégie pharmaceutique régionale, portée par les CER, voire l UA...
- l Afrique australe et du sud a déjà consentie des efforts importants pour s inscrire dans des cadres techniques reconnus au niveau international ; nous devons accompagner les autres régions, ouest et centrale, a faire de même...
- le partenariat et la mobilisation de ressources seront une des clés de la réussite de tels projets.

A vos plumes, pour la suite des débats...
Christophe

Christophe ROCHIGNEUX

La production locale des médicaments est un enjeu économique et social très important. Lorsque l'on sait que près de 80% des populations de l'afrique subsahérienne se soignent par les plantes l'on est en droit de se demander pourquoi la phytothérapie n'est pas développée dans nos pays. Notre environnement regorge des substances naturelles qui ont montré leur efficacité dans le traitement de plusieurs pathologies. Beaucoup d'institutions ont montrés par leurs travaux de recherche scientifique que ces ubstances non seulement étaient efficaces mais présentaient parfois moins d'effets secondaires que les médicaments de reférences. Pour s'en convaincre il suffit de regarder un peu les publications scientifiques de ces chercheurs dans les journaux spécialisés. Malheureusement ces travaux restent dans les laboratoires et très peu de ces résultats n'ont pu franchir cette étape de recherche fondamentale, faute de volonté politique des autorités politiques et des industriels qui n'osent pas franchir le pas et risquer les investissements dans le domaine très compliqué de la pharmacie. Nos matières premières sont là à notre portée et parfois endémiques mais nous avons besoin de collaboration internationale pour mettre sur pied des structures de production fiables.

Pierre Kamtchouing
Professeur de biologie
Cameroun

Chers e-mediennes et e-mediens.
Je pense que la production locale a toute sa place pour permettre à l'Afrique subsaharienne de régler de façon quasi définitive la pénurie de médicaments et la circulation de faux médicaments chez nous.
Cependant force est de constater que la volonté politique et l'engagement des pays développes est freiné par les multinationales qui voient d'un mauvais Å“il l'émergence d'une industrie concurrente.
Le combat doit se poursuivre pour rendre le continent autonome.

Dr Diallo Thierno Mamadou
Pharmacien
030BP542 Kipe/Ratoma
Tel: +22462200200
       +22465291803

Bonjour Professeur Kamtchouing,
J'apprecie votre contribution et surtout l'idee que les eventuels ou potentiels promoteurs locaux se connectent aux normes internationales.
Je voudrai aussi mentioner que les mentalites (ce que pensent la pluprt des scientifiques locaux) ne sont pas toujours favorables a une eclosion et valorisation des produits de la pharmacopee locale.
Nous somme souvent surpris que beaucoup de scientifiques exercant dans le domaines ignorent la notion de Medicament traditionel amliore (MTA). Ils alleguent toujors que leur expertise sera "volee". Bon nombre servent plutot de relais d'exportation (est ce toujours dans les normes?) des essences locales. Tres peu connaissent l'existence de l'Institut d'Etudes Medicales et de Recherche sur les Plantes Medicinales (IMPM).

Best

Dr. Armand S. NKWESCHEUMD, MPH
Epidemiologist/ Research Officer - Division of Health Operations Research.
Ministry of Public Health of Cameroon.
Office Tel: (237) 22 23 45 18 / Fax: +22 23 45 79
Location: Rue Roudolf Douala Manga Bell- Messa ( "Hygiene Mobile")
Private:
Home Tel: (237) 22 20 96 98
P.O.Box 6266 - Yaoundé
Mobile phone (237) 99 95 84 49/Fax(Home): (237) 22 20 77 45
"If you don't learn to share when you don't have, you will not share even if you have" (Wilfred MBACHAM-2004)

Public Profile:http://www.linkedin.com/pub/armand-seraphin-nkwescheu/38/176/388
Websites associated:
http://www.casecameroon.org
http://www.minsante-cdnss.cm

Bonjour,
La production locale de médicaments traditionels améliorés (MTA) ne dépend pas du tout des chercheurs, mais comme nous le savons tous, c'est une volonté politique qui peut débloquer la situation. Pour le cas précis du Cameroun, je connais bien l'IMPM et je ne peux pas vous citer tous les déboires rencontrés en travaillant avec cette structure qui est supposée promouvoir la valorisation de nos substances naturelles. Les chercheurs ne sont pas des industriels ; ils ne peuvent pas sortir de leurs laboratoires de recherche et développer des structures de production de MTA qui nécessitent un investissement au dessus de leurs moyens compte tenu du fait qu'ils sont déjà dépendants des sponsors extérieurs pour "bricoler" dans leurs labo. Je ne désespère pas mais compte tenu des propriétés thérapeutiques démontrées de nos substances naturelles, il y aura bien un jour un sursaut d'orgueil national pour valoriser ces substances qui sont je le redis encore parfois endémiques et n'attendent qu'à être vulgariser. Pour cela, il faut bien sûr respecter toutes les normes internationales de fabrication et de production, ce qui nécessite un investiment minimum qui n'est pas la priorité actuelle de nos gouvernants.

Pierre Kamtchouing
Professeur de biologie
Cameroun

Bonjour à tous,

Je pense que si nous voulons débattre du sujet de la production locale, il nous faut séparer la production des MTA et celle des médicaments en gnénral. Je pense que nos échanges seraient plus fructueux.

Serge Barbereau

Bonjour à tous,
Pourquoi séparer la production des MTA de la production des médicaments en général? La production des MTA en Afrique serait une autre approche de la pharmacologie et serait aussi bien fructueuse pour les populations. Nos échanges n'en seraient que plus fructueux.
Pierre Kamtchouing

Comme l avait rappelé Christophe, c est la 2nde ou 3ème fois que nous abordons ce sujet sur ce forum, donc essayons d approfondir la réflexion, d apporter des arguments à nos réponses, et de proposer des actions concrètes.
Comme le propose Serge, séparons la production locale de la médecine traditionnelle qui méritent des actions différentes.
Selon moi, nous sommes dans un contexte ou la production locale est incontournable. L Afrique, selon les économistes, est un continent d avenir. Les pays aspirent a un développement de leurs industries et de leurs économies... Michel Sidibe a affine ses propos en proposant des pôles d excellence ce qui signifie des stratégies régionales, à défaut de stratégie de l UA, au moins des stratégies au niveau de chacune des Communautés économiques régionales.
Stratégie régionale, pôles d excellence seront des préalables. Nous devons accompagner cette évolution.
Des projets ont réussi en Afrique subsaharienne et ont obtenu la prequalification OMS.

Après cela, il faudra poser des actions concrètes pour appuyer la mise en oeuvre de ces stratégies : création de pool de pharmaciens inspecteurs compétents dans les BPF, mise en place d une Autorité Régionale au moins pour l Inspection, accompagnement à la pré qualification pour les unités de production d ARV et de CTA...
Pour les pharmaciens inspecteurs, cela nous amènerait à initier également des pôles d excellence en formation... Pourquoi pas l ISMED/UCAD qui vient d ouvrir un Master en inspectorat pharmaceutique... Cette formation théorique pourrait s accompagner de formation pratique auprès d ANM ICH, voire auprès du dpt de OMS en charge de la prequalification à Genève...

Bon week-end end à toutes et tous

Christophe ROCHIGNEUX