8ème Forum Pharmaceutique International
6-8 juin 2007, Hôtel 2 février 2007, Lomé, Togo
LUTTE CONTRE LE MARCHE ILLICITE DU MEDICAMENT ET HARMONISATION DES
POLITIQUES PHARMACEUTIQUES NATIONALES
La conférence du 8ème Forum Pharmaceutique International de Lomé a rassemblé
plus de 400 pharmaciens et professionels de la santé.
A l’issus des travaux, les participants ont recommandé aux
AUX ETATS
1. réactiver les rencontres annuelles des ministres africains de la
santé pour une mise à jour et un suivi effectif du protocole signé à
Libreville en 1998 en vue d’harmoniser la législation pharmaceutique et
protéger les systèmes nationaux d’approvisionnement, notamment les centrales
d’achat face aux initiatives internationales d’appui à des programmes
spécifiques de lutte contre des maladies telles que le VIH/SIDA, le
paludisme et la tuberculose
2. créer des comités nationaux et régionaux de lutte contre la vente
illicite de médicaments
3. engager des procédures de flagrant délit pour les acteurs du marché
illicite dans les pays où les textes législatifs et réglementaires existent
et les mettre en place dans les pays où ces textes n’existent pas
4. créer une structure de répression spécifique pour le marché illicite
du médicament
5. institutionnaliser la journée de lutte contre le marché illicite du
médicament au niveau des Etats
6. remplacer le terme de « délivrance » par le terme de « dispensation
» dans tous les textes législatifs
7. affecter des pharmaciens aux postes frontières qui sont les portes
d’entrée des médicaments
AUX DPM – ORDRE – SYNDICAT DES PHARMACIENS
1. élaborer un plan de lutte réaliste dans chaque pays, sur plusieurs
années
2. exiger l’exercice personnel du pharmacien et ériger des
enseignements post-universitaires aux pharmaciens
3. susciter l’implication des directeurs de la pharmacie et du
médicament dans l’organisation des forums pharmaceutiques et développer des
thématiques sur lesquelles les ministres de la santé peuvent être
sensibilisés
4. organiser avant la tenue de chaque forum pharmaceutique une
rencontre entre DPM-IOPA-ACAME-ISPHA
5. élargir les partenariats institutionnels dans l’organisation des
forums (ordre des médecins et des chirurgiens dentistes)
6. assurer la formation continue des partenaires engagés dans la lutte
(douane, police, gendarmerie, justice, etc.)
AUX ORGANISMES INTERNATIONAUX
1. respecter et renforcer les systèmes nationaux de la santé des pays
en développement, notamment le système de recouvrement de coût et le système
d’approvisionnement des centrales d’achat dans la mise en œuvre de programme
d’appui aux pays, en matière entre autres, de vaccins, d’antirétroviraux,
d’antipaludiques, etc. en évitant la mise en place de systèmes parallèles
qui remettent en cause la viabilité de ces systèmes de santé
2. aider et faciliter la mise en œuvre des plans d’action de lutte
contre le marché illicite du médicament
MOTION SPECIALE RELATIVE A L’ATTAQUE DU SIEGE DE L’ORDRE DE COTE D’IVOIRE
Les pharmaciens africains, réunis à Lomé à l’occasion du 8ème forum
pharmaceutique international, ayant eu connaissance de l’attaque du siège du
CNOP par des individus armés, et des menaces qui pèsent sur l’intégrité
physique des membres de l’Ordre, notamment de son président, attaque
consécutive au lancement de la campagne de lutte contre le marché illicite d
médicaments ;
1. marquent leur indignation face au viol du siège de l’institution
ordinale
2. condamnent énergiquement cet acte d’intimidation et de barbarie
3. assurent l’Ordre des pharmaciens et les pharmaciens ivoiriens de
leur soutien et de leur solidarité
4. invite nos gouvernements à s’engager fermement aux côtés des
structures professionnelles dans la difficile lutte contre le marché
illicite des médicaments, afin de lui donner une dimension plus grande et
d’éviter d’exposer les seuls professionnels.
RECOMMANDATIONS DE L’IOPA
- considérant le développement continu du marché illicite des médicaments en
Afrique, en dépit des actions menées par les organisations professionnelles
- considérant que le marché illicite constitue une menace grave pour la
santé publique, l’équilibre social, les économies de nos pays et l’économie
pharmaceutique mondiale
- considérant que la protection de la santé publique est une des missions
régaliennes essentielles des états
- considérant le caractère multisectoriel et multifactoriel de la
problématique du marché illicite de médicaments
- considérant la nécessité d’une meilleure perception du rôle et de l’image
des pharmaciens dans la société
Recommande
1. Au gouvernements
– une volonté et un engagement politique résolu dans la lutte contre le
marché illicite de médicaments
- la création de comités nationaux multisectoriels de lutte contre le marché
illicite de médicaments
- l’application effective par les Ministères de la santé, des décisions
disciplinaires prononcées par les chambres de discipline des ordres
- d’accroître les mesures de promotions des MEG notamment par l’adoption de
loi sur la substitution dans les pays qui ne l’ont pas encore fait
- l’implication des organisations professionnelles notamment des Ordres,
dans les programmes internationaux de prise en charge des grandes pandémies
type VIH, tuberculose et paludisme
2. à l’OMS
- la reconnaissance par l’OMS de la journée du 28 mai comme journée mondiale
de sensibilisation sur les dangers du marché illicite des médicaments
- d’appuyer toutes les initiatives nationales de lutte contre le marché
illicite de médicaments
3. aux grossistes répartiteurs d’Afrique
- de respecter les règles éthiques et de déontologie professionnelle dans
leur activité quotidienne
- de cesser toutes pratiques dont les objets où les conséquences aboutissent
à favoriser l’approvisionnement des marché illicites de médicaments
4. aux pharmaciens
- de respecter les règles éthiques et de déontologie professionnelle dans
leur exercice quotidien
- d’assurer personnellement l’exercice de leur profession comme le
recommande notre code de déontologie
- de valoriser l’acte professionnel pharmaceutique par le conseil et la
prise en charge efficiente des patients à l’officine