E-MED:
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12e Conf�rence internationale sur le VIH en Afrique � Ouagadougou
Le sida avance, la fatalit� recule
L'acc�s aux m�dicaments devient enfin envisageable pour les 28 millions de
malades du continent.
Par Eric FAVEREAU, Lib�ration
http://www.liberation.com/quotidien/semaine/011210-012115MOND.html
Jamais, en 2001, l'�pid�mie de sida n'a �t� aussi meurtri�re en Afrique,
tuant 2,3 millions de personnes. Jamais elle n'a frapp� autant, plus de 28
millions de malades sur le seul continent. Jamais elle n'a �t� aussi conta
gieuse: infectant 3,4 millions d'humains, selon l'ONUsida. Pourtant, la 12e
Conf�rence internationale sur le sida en Afrique s'est ouverte, hier, dans
la capitale du Burkina Faso, dans une atmosph�re nouvelle, � mille lieues du
fatalisme des ann�es pr�c�dentes.
�Ce n'est pas que les m�dicaments soient accessibles, mais cela devient
possible�, assure ainsi Anidou Kabor�, qui dirige l'association Vie positive
� Ouagadougou. �Le sida, pour nous, cela ne veut plus toujours dire la
mort�, ajoute une Burkinab�, militante � Reve +.
Br�ches. �Avant, � quoi �a servait de se faire d�pister?
Maintenant, on peut prendre des m�dicaments et se d�fendre�, ajoute Anidou
Kabor�. Assur�ment, cela bouge. De multiples initiatives se d�veloppent, les
id�es fourmillent. Au final, on est loin du d�sastre de la derni�re
conf�rence, en 1999, � Lusaka, en Zambie: il n'y avait alors aucune
perspective. L'�pid�mie semblait progresser inexorablement, et la
coop�ration internationale avait d�sarm�.
Pourtant, dans les pays riches, l'acc�s � la trith�rapie depuis 1996 a
r�volutionn� le traitement de la maladie.
Depuis, des br�ches se sont ouvertes. Le bras de fer plan�taire autour de
l'acc�s aux m�dicaments pour les malades des pays du Sud a ouvert une voie.
Il y a d'abord eu, en mai 2000, la premi�re baisse des prix significative
annonc�e par les industries pharmaceutiques; un mouvement qui a entra�n� la
mont�e en puissance des g�n�riques, ces copies permettant de faire baisser
jusqu'� dix fois le prix d'un traitement annuel. Il y a ensuite eu le proc�s
de Pretoria, en avril, o� 39 grands laboratoi res ont retir� leur plainte
contre l'Etat sud-africain, qui mena�ait de recourir � des importations ou �
la fabrication de copies de m�dicaments (lire page ci-contre). Il y a eu
enfin ce virage du 14 novem bre � Doha (Qatar), o� l'OMC (Organisation
mondiale du commerce) a assoupli ses r� gles sur les brevets des
m�dicaments. Mais toutes ces avanc�es attendent encore des traductions
concr� tes aupr�s des malades.
Solidarit� th�rapeutique. Le droit imm�diat pour tous aux m�dicaments
antir�troviraux a donc �t� le credo de l'ouverture de la conf�rence. Bernard
Kouchner, seul ministre occidental de la Sant� � avoir fait le d�placement,
a d'abord relativis�: �Ce processus ne peut �tre que progressif�, a-t-il
estim�, avant d'ajouter: �Mais le seul autre terme de l'alternative, c'est
la passivit�, et donc la mort.� Kouchner en a profit� pour d�fendre le
projet fran�ais de solidarit� th�rapeutique entre les h�pitaux du Nord et
ceux du Sud. Notant, au passage, que Washington venait de se rallier �
l'acc�s aux traitements.Loin de sa politique jusqu'� pr�sent ax�e uniquement
sur �la pr�vention�.