E-MED: Lusaka : 15 ans de lutte contre le sida pour rien !
communiqu� de presse - 17/09/99
Act Up / Luzaka
La conf�rence internationale de Lusaka sur le sida en Afrique aura au moins
servi � cela : faire entendre sans �quivoque que l'�pid�mie de sida est
bien une catastrophe sanitaire mondiale; une �pid�mie qui prend des
proportions alarmantes, tue des millions de personnes, condamne l'�conomie
et le d�veloppement des pays.
Pourtant, outre son programme scandaleux, incons�quent et inadapt�, cette
conf�rence aura �t� totalement d�sert�e par les leaders politiques. Apr�s
le discours grandiloquent de Jacques Chirac fin 1997 � Abidjan, la France
s'en tient � une contribution d�risoire de 30 millions de francs pour la
r�duction de la transmission m�re-enfant et l'acc�s aux antir�troviraux
dans les pays du sud. L'Union europ�enne, premier bailleur de la lutte
contre le sida, se contente d'envoyer � Lusaka une repr�sentante alibi qui
ass�ne en pleini�re d'ouverture un discours honteux, p�rim� d'au moins 10
ans. Int�rrog�e par Act Up-Paris, celle-ci s'av�re totalement ignorante des
r�alit�s du sida. La Banque mondiale, elle, enfin consciente de la
catastrophe, impose son leadership sur la lutte contre le sida, oubliant
presque qu'avant d'�tre un probl�me de d�veloppement le sida est surtout
une maladie qui n�cessite une prise en charge m�dicale.
Depuis 15 ans la communaut� internationale ignore la gravit� de la
situation et se refuse � prendre les mesures qui s'imposent. Elle laisse
l'�pid�mie se propager par souci d'�conomie, s'acharne � ne promouvoir que
des politiques de pr�vention, oubliant d�lib�r�ment que si au Nord la
pr�vention peut �tre efficace c'est qu'elle est �galement articul�e � un
prise en charge m�dicale des personnes infect�es. Aujourd'hui le constat
est clair : la pr�vention est un �chec dans les pays les plus touch�s parce
que le sida reste un tabou, une fatalit� ; parce que l'on ne propose rien
aux personnes contamin�es que d'apprendre � vivre positivement en attendant
la mort.
Dans ce contexte, l'ONUSIDA constate que la majorit� des personnes
infect�es ignorent leur statut s�rologique. Comment pourrait-on s'en
�tonner ? Non seulement le d�pistage est inaccessible dans la plupart des
pays ; mais il est aussi �vident que personne ne souhaite v�ritablement
conna�tre son statut si l'annonce de sa s�ropositivit� ne renvoie qu'�
l'annonce pure et simple de sa condamnation � mort. Or, la prise en charge
m�dicale est quasi inexistante dans la plupart des pays. Un traitement
aussi peu cher que le Cotrimoxazole (3$ par mois en g�n�rique), un
antibiotique particuli�rement efficace contre l'apparition de maladies
opportunistes conduisant fr�quemment � la mort, ne fait l'objet d'aucune
campagne nationale et internationale d'acc�s et est absent dans de nombreux
pays.
La Banque mondiale et l'ONUSIDA l'ont r�p�t�, une mobilisation politique
massive est indispensable. Encore faut-il �tre clair sur les objectifs que
doivent se fixer les Etats et les bailleurs de fonds. On ne luttera pas
contre le sida en mettant de c�t� la prise en charge m�dicale. Or, c'est
pr�cis�ment ce qu'� fait la conf�rence de Lusaka : �vincer d�lib�r�ment
l'acc�s aux soins et aux traitement pour laisser la place � un discours
scandaleux pr�nant l'abstinence, l'ordre moral, la m�decine traditionnelle,
renvoyant la lutte contre le sida 15 ann�es en arri�re.
Les enjeux actuels sont pourtant clairs. Les Etats et les bailleurs doivent
d'urgence :
- accroitre massivement leurs financements pour l'acc�s aux soins et aux
traitements.
- soutenir le recours aux licences obligatoires et aux importations
parall�les pour permettre aux pays du sud l'acc�s aux traitements co�teux.
Ces pays ne peuvent s'affronter plus longtemps aux tarifs prohibitifs
impos�s par les laboratoires. La communaut� internationale, � commencer par
le gouvernement fran�ais, doit s'engager politiquement pour garantir des
prix abordables dans les pays les plus touch�s.
Act Up-Paris exige que l'Union europ�enne s'explique sur son silence et que
le gouvernement fran�ais s'engage enfin v�ritablement.
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