[un peu de politique de santé pour connaître les priorités de l'OMS/AFRO
et à lire pendant la sieste! CB]
Sambo dégage les priorités du Bureau régional de l'OMS
Brazzaville - 03/02/2005
Brazzaville, Congo (PANA) - Luis Gomes Sambo, le nouveau
directeur régional pour l'Afrique, de l'Organisation mondiale de
la Santé (OMS), a dégagé ses priorités en promettant
d'entreprendre des actions et des interventions sûres et
productives, capables de marquer la vie des 600 millions de
personnes vivant dans les 46 pays couverts par le Bureau régional
de l'OMS pour l'Afrique basé à Brazzaville.
Dans un discours inaugural prononcé mardi devant son staff, cet
expert Angolais, spécialiste en gestion de la Santé publique qui
a occupé diverses fonctions à l'OMS durant les seize dernières
années, a rendu hommage à son prédécesseur, le Gambien Ebrahim
Samba, un chirurgien de formation, qui a dirigé le Bureau
régional durant les dix dernières années.
Sambo, âgé de 52 ans, a reconnu que les fonctions de son
prédécesseur avaient coïncidé avec une période de grands défis
sanitaires dans la région.
"Les défis sont nombreux et importants, avec des systèmes de
Santé défaillants et décousus, des ressources insuffisantes pour
accroître les interventions, un accès limité aux services de Santé
et à la technologie, une mauvaise gestion des ressources humaines
en matière de Santé, une mauvaise application des politiques de
Santé, un mauvais jugement dans la prise de décision, une
répétition des catastrophes naturelles et provoquées et une
extrême pauvreté", a-t-il ajouté.
Avec la promesse de faire de son mieux dans le cadre d'un travail
d'équipe et de partenariat, Sambo qui avait en charge la Gestion
du Programme jusqu'à sa nomination à la tête du Bureau en
septembre 2004, a déclaré : "ce n'est pas la lourdeur de la
charge, mais la manière dont vous la portez qui détermine le
degré de réussite".
"Aujourd'hui, nous commençons un nouveau chapitre du travail de
l'OMS dans la région africaine", a-t-il dit, ajoutant qu'un
"noyau de gens compétents et dévoués, va guider notre potentiel.
Notre vision commune va donner à notre équipe, la direction à
prendre. Une bonne éthique du travail va définir notre niveau
de préparation et le leadership, à tous les niveaux, va déterminer
notre succès d'ensemble".
"Nous avons fondé nos objectifs sur des accords internationaux et
régionaux tels que les ODM (Objectifs de développement du
millénium), la Santé pour tous pour le 21ème siècle : l'Agenda
2020, la Stratégie sanitaire du NEPAD et les Résolutions du
Comité régional", a dit Sambo.
"Ces objectifs vont nous aider à dégager des priorités, donner
une direction, prévoir nos choix et dicter nos compagnons dans
nos efforts d'amélioration de la santé des peuples d'Afrique, qui
constituent notre meilleure ressource".
Il a déclaré qu'il comptait pouvoir bénéficier du soutien du
directeur général de l'OMS, Jong-wook Lee, de l'Union africaine,
des Communautés économiques régionales et des partenaires dans le
développement sanitaire du continent.
Le Bureau régional qu'il va diriger au cous des cinq prochaines
années a-t-il dit, va mettre l'accent sur "la réceptivité aux
besoins des pays pour de meilleurs résultats sanitaires, le
développement et l'efficacité de l'appui de l'OMS aux pays et le
renforcement de notre rôle de gestion dans la Santé".
Signalant que la Région africaine "reste la plus affectée par les
maladies transmissibles, notamment la triade VIH/SIDA, paludisme
et tuberculose", il a déclaré qu'à travers "une meilleure
intégration des activités... nous allons maximiser les ressources
humaines, financières et matérielles et donc, distribuer
davantage de ressources aux pays concernés".
Il a promis de poursuivre activement la réalisation de
l'initiative "3 par 5" de l'OMS consistant à donner des anti-
rétroviraux à trois millions de personnes vivant avec le virus du
SIDA cette année, de même que les objectifs sanitaires d'Abuja et
les ODM en matière de VIH/SIDA, de paludisme et de tuberculose.
Sambo a souligné que le système d'Alerte et de Réaction rapide en
cas d'épidémies serait amélioré et intégré dans un système global
et annoncé la création d'un Centre efficace de surveillance
multi-maladie pour une réponse plus adéquate face aux épidémies.
"Nous nous sommes engagés à éradiquer la poliomyélite, malgré les
récentes difficultés rencontrées. Nous allons exploiter toutes
les opportunités diplomatiques et politiques pour permettre aux
enfants africains de commencer une vie saine. Nous allons
améliorer et poursuivre les vaccinations de routine afin de
réduire les taux de mortalité infantile", a-t-il ajouté.
En avril 2005, la Journée mondiale de la Santé va se focaliser
sur la santé maternelle et infantile, avec comme thème : "Pour que
chaque mère et chaque enfant compte", a dit Sambo qui a regretté
que l'Afrique "porte le plus lourd fardeau de la morbidité et de
la mortalité néonatales chez l'enfant et la maman".
"En se basant sur l'engagement exprimé par les pays membres et
l'Union africaine, et en appliquant les stratégies éprouvées
identifiées dans la "Feuille de route pour accélérer la
réalisation des ODM en matière de santé de la mère et du nouveau-
né en Afrique", il a promis d'aider les pays membres à accroître
les interventions, à améliorer la couverture et à obtenir des
résultats quantifiables.
Il a fait allusion à la restructuration du Bureau régional, "afin
d'améliorer et de promouvoir les interventions dans le domaine de
la santé maternelle et infantile, en faisant en sorte que la
grossesse soit plus sûre et que la santé de l'enfant et de
l'adolescent soit mieux prise en compte dans une gestion plus
intégrée des maladies de l'enfance".
Le nouveau directeur régional a aussi promis d'intensifier le
plaidoyer et l'appui au pays dans les domaines de la Convention-Cadre
de l'OMS sur le tabac, afin d'augmenter le nombre de pays
africains ayant accès à la convention mise en place pour diminuer
les décès liés au tabagisme.
"Une importante condition préalable à une population plus saine
et au développement durable de notre région, est la mise en
place de systèmes sanitaires fonctionnels qui lient les
individus, les familles et communautés à tous les niveaux de
soins, et rendent les services disponibles, accessibles,
acceptables et à la portée de tous.
"Une attention particulière sera accordée au soutien des pays
dans la mise en oeuvre de mécanismes appropriés de financement de
la Santé et de protection sociale, réduisant ainsi, les dépenses
en espèces pour la Santé".
Sur la question de l'émigration du personnel sanitaire de
l'Afrique, il a promis de travailler à travers la 57e résolution
de l'Assemblée sur la Santé dans le monde, et a appelé son
organisation à explorer d'autres mesures pour aider les Etats
membres à assurer une formation de qualité aux cadres appropriés
et à identifier des mécanismes efficaces pour les motiver, les
retenir et renforcer continuellement leurs capacités.
"Des efforts ciblés devront être consentis pour aider les pays à
renforcer la disponibilité, l'accessibilité et la facilité
financière d'acquisition des médicaments, notamment les
anti-rétroviraux.
"Nous continuerons de soutenir la production de médicaments
traditionnels scientifiquement testés dans le contexte des soins
de santé primaires," a déclaré M. Sambo.
Il a promis de soutenir les efforts des pays visant à lutter
contre la pauvreté, les inégalités dans le domaine de la Santé,
et l'amélioration des performances économiques.
Sambo a souligné la nécessité de renforcer les mécanismes pour la
préparation et la capacité de réaction en cas d'urgence, et de
mobiliser les ressources additionnelles pour améliorer la
capacité nationale et régionale de réaction aux catastrophes
naturelles.
"Nous travaillerons avec les pays afin de réduire le fossé entre
le savoir et son application pratique, entre la recherche et la
pratique. Nous devons transformer le savoir scientifique en
action efficace pour la santé des populations".
Promettant de non seulement utiliser "tous les cerveaux que nous
avons, mais également, tout ce que nous pouvons emprunter à
travers les comités régionaux d'experts, les groupes
d'intervention et collectifs de consultants qui détiennent une
expertise et une expérience pertinentes", le nouveau directeur de
l'OMS-Afrique "verra ses capacités renforcées à travers une gestion
efficace et des ressources humaines sans médiocrité".
Et M. Sambo de noter : "La plus grande force destructrice d'une
équipe qui gagne est un mauvais joueur qui n'y a pas sa place".
Il a indiqué que la première édition du Rapport sur la Santé en
Afrique sera rendue publique cette année, et marquera une étape
vers un établissement régulier de rapports sur la situation
sanitaire des populations, un rôle de gestion de la part de
l'OMS-Afrique.
"Nous apporterons notre soutien aux pays pour le renforcement des
systèmes d'information pour les aider à mesurer les progrès
réalisés dans la santé de leurs populations, en utilisant des
indicateurs consensuels", a promis le patron de l'OMS-Afrique.
Il a souligné que cette démarche constituera une phase importante
de la diffusion de l'information sanitaire, en vue de mesurer les
progrès réalisés dans la poursuite des Objectifs de développement
du millénaire, les cibles de Santé de NEPAD et de la Santé pour
tous.
"Nous nouerons de nouveaux partenariats. Nous effectuerons le
plaidoyer auprès des gouvernements africains pour qu'ils
deviennent des bailleurs de la Santé. Nous renforcerons la
confiance de nos bailleurs et partenaires traditionnels, en
faisant preuve de transparence et de responsabilité. Nous assurerons
une meilleure appropriation des ressources afin de soutenir la
satisfaction des besoins des pays pour la réalisation de
résultats concrets, notamment l'amélioration des indicateurs
critiques de Santé dans la région", a-t-il ajouté.