Saisie de médicaments frauduleux : La gendarmerie de Sangalkam intercepte
des molécules pour une valeur de 3 millions
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Trois millions sept cent trente-deux mille francs Cfa, c’est la valeur
évaluée des médicaments frauduleux saisis par la brigade de gendarmerie de
Sangalkam, une communauté rurale située dans la banlieue de Rufisque. Les
hommes du commandant Sarr ont réalisé cette opération mercredi dernier, en
fin d’après-midi, à l’heure où les fidèles s’apprêtaient à rompre le jeûne.
A l’issue de cette saisie, deux personnes ont été interpelées.
Ces produits saisis ont une origine chinoise et malienne, renseigne le
Docteur Aliou Gadiaga, pharmacien responsable de l’officine de Sangalkam. Sa
pharmacie est implantée juste en face de la brigade de gendarmerie.
Répondant à l’appel du commandant Sarr, le Dr Gadiaga, en compagnie de ses
trois collègues du Collectif des pharmaciens de Rufisque, procédait à une
première évaluation de la saisie. Différentes molécules composent le lot de
médicaments saisis : 600 boîtes d’efferalgan 100 g, du paracétamol en
suppositoire et comprimés, de l’ampicilline 500 g en gélule, de
l’amoxicilline 500 g gélule. On peut également relever du diclofénac 50 mg,
du péniciline en pommade (3 %), du Cotrim (bactrime) en quantité importante.
‘A part l’efferalgan 500, tous les autres produits ne sont pas référencés
au Sénégal’, explique le Docteur Gadiaga, surpris par les noms de fantaisie
et la dénomination industrielle qui caractérisent ces médicaments saisis.
‘Quand on a ouvert certaines gélules, il n’y avait que de la poudre’,
s’exclame le Dr Gadiaga qui est en même temps le représentant de l’Ordre des
pharmaciens à Rufisque.
Ce premier contrôle à l’œil nu de ces médicaments saisis a permis de se
faire une idée de la situation de ces molécules. Selon le Docteur Gadiaga,
un second contrôle n’est pas exclu avec la mise à contribution des
laboratoires de contrôle. Ainsi, avec les prélèvements déjà effectués, on
pourrait certifier si de la drogue est dissimulée à travers ces médicaments.
Du côté de l’Ordre des pharmaciens du Sénégal, on compte se constituer en
partie civile. En effet, les collègues du Docteur Aboubakry Sarr, président
de l’Ordre, se sont beaucoup investis dans la lutte contre les médicaments
de la rue et l’existence de Keur Serigne Bi. En collaboration avec les
éléments de la gendarmerie, l’Ordre se dit prêt à barrer la route aux
contrefacteurs. Du côté des autorités sanitaires, on dit attendre le
procès-verbal pour pouvoir se prononcer. Joint par téléphone dans la soirée,
le directeur de la Pharmacie et des Laboratoires se félicite du travail
effectué par la gendarmerie nationale dans ce domaine. ‘La gendarmerie fait
du bon boulot’, note le Professeur Pape Amadou Diop, ajoutant que ces
médicaments viennent la plupart du temps des pays limitrophes.
La vente illicite de médicaments représente un marché parallèle, dont le
chiffre d’affaires est évalué à 8 milliards de francs Cfa. Une situation qui
fait que la contrebande multiplie les subterfuges pour s’imposer
discrètement sur le marché.
Issa NIANG