E-MED: Sida: Baisse de prix pour deux antir�troviraux en Afrique
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[ceci explique cela... ci-joint cette revue de presse franco-anglaise.CB]
Sida : Que p�se l�Afrique face aux labos ?
Radio France International
http://www.radiofranceinternationale.fr/special.asp?m1=1&m2=1&SurTitre='Sida
'&Titre='Que%20p�se%20lAfrique%20face%20aux%20labos�?'
Interlocuteurs oblig�s des gouvernements, les multinationales de l�
industrie pharmaceutique disposent d�une puissance (politique et financi�re)
sup�rieure � celle de la plupart des pays africains.
Combien p�sent les pays du Sud face aux groupes pharmaceutiques? La r�ponse
est sans appel: presque rien. Si l�on prend en compte les cinq principales
multinationales de l�industrie du m�dicament, leur valeur boursi�re cumul�e
est deux fois sup�rieure au produit national brut de l�ensemble des pays d�
Afrique sub-saharienne.
A lui seul, le laboratoire Merck Sharp and Dohme r�alise des b�n�fices (6,9
milliards de dollars) �quivalents au PIB(produit int�rieur brut) de la
R�publique d�mocratique du Congo. Les profits de Pfizer (6,5 milliards de
francs) p�sent autant que le PIB de l�Ethiopie et ceux de Bristol Myers
Squibb atteignent le montant du PIB du Gabon.
Le d�s�quilibre, en terme de puissance financi�re, est donc flagrant. Cela
permet d��valuer plus justement les rapports de force lors des discussions
entre les pays africains et les laboratoires qui fabriquent et
commercialisent notamment les traitements anti-sida. De surcro�t, il faut
�galement savoir que l�Afrique ne repr�sente qu�un march� �anecdotique� aux
yeux des multinationales du m�dicament (1,3% des ventes mondiales).
L'industrie pharmaceutique, qui est consid�r�e comme l�une des plus
rentables � l�heure actuelle, aux Etats-Unis (avec un taux de retour sur
investissement deux fois sup�rieur � la moyenne des industries) p�se
�galement tr�s lourd dans les choix de l�administration am�ricaine, �
travers notamment l�Association des producteurs et chercheurs dans le
domaine pharmaceutique (PhRMA), qui constitue un groupe de pression tr�s
influent.
Lors de la derni�re �lection pr�sidentielle am�ricaine, la PhRMA, a vers� 25
millions de dollars dans la campagne �lectorale. Oubliant ses habituelles
pr�cautions, l�Association a mis presque tous ses �ufs dans le m�me panier
en versant 70% de cette somme aux r�publicains de George W Bush. Un
investissement qui n�a pas �t� inutile, puisque le nouveau pr�sident a
int�gr� au sein de son �quipe plusieurs membres de PhRMA. Le groupe de
pression n�en oublie pas pour autant les d�mocrates puisque les 300
lobbyistes qu�il appointe au Congr�s �s�occupent� aussi bien des s�nateurs
et repr�sentants d�mocrates que r�publicains.
Les laboratoires disposent d�une force de frappe colossale lorsqu�il s�agit
de faire pr�valoir leur point de vue notamment en ce qui concerne la d�fense
de la propri�t� intellectuelle. Bien que les industriels aient jou� un r�le
de premier plan au sein de l�Organisation mondiale du commerce dans la
r�daction de l�accord Adpic (Accord sur les droits de propri�t�
intellectuelle qui touchent au commerce, en anglais Trips), ils s�opposent
aujourd�hui � l�invocation de cette clause pour permettre � l�Afrique du Sud
d�avoir acc�s � des m�dicaments g�n�riques ou au Br�sil d�en produire.
Il faut dire que les brevets sont au c�ur du syst�me �conomique qui r�git l�
industrie pharmaceutique. Ils garantissent pendant 20 ans l�exclusivit� de l
�exploitation d�un m�dicament � son inventeur. Si l�on �coute Jeff Trewitt,
le porte-parole de phRMA : �Les brevets sont comme le sang qui irrigue l�
innovation. Il en co�te environ 500 millions de dollars pour d�velopper un
nouveau m�dicament et l�abrogation arbitraire des brevets tuerait le
syst�me�. Une prise de position qui ne correspond pas exactement � la
r�alit� dans la mesure o� nombre de d�couvertes en mati�re de m�dicaments
ont �t� faites � l�issue de recherches financ�es sur fonds publics, y
compris aux Etats-Unis o� la d�couverte d�au moins six mol�cules utilis�es
dans le traitement du sida ont �t� mises au point lors de travaux financ�s
par le National Institute of Health, un organisme public.
PHILIPPE COUVE
14/03/2001
[remarques: et les sommes investies par les labos dans la promotion
pharmaceutique ? Elles seraient sup�rieures aux frais de recherches. CB]