Sida: le gouvernement ivoirien décide de la gratuité des antirétroviraux
ABIDJAN, 29 août 2008 (AFP)
Le traitement antirétroviral (ARV) des personnes malades du VIH/sida en
Côte d'Ivoire sera désormais gratuit, selon un arrêté du ministre de la
Santé dont l'AFP a obtenu une copie vendredi.
"Le traitement antirétroviral est désormais gratuit dans tous les
établissements sanitaires publics", explique cet arrêté signé du ministre
de la Santé et de l'Hygiène publique, le Dr Rémi Allah Kouadio.
Cette mesure a pris effet depuis le 20 août, date de signature du décret.
Le coût trimestriel du traitement antirétroviral en Côte d'Ivoire est
passé ces dernières années de 7.000 FCFA à 5.000 FCFA, puis à 3.000 FCFA,
a-t-on appris auprès du ministère de la Santé.
L'achat des ARV est en grande partie financé grâce au Plan d'urgence
américain pour la lutte contre le sida (PEPFAR) et au Fonds mondial de
lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Sur l'année 2008-2009, le PEPFAR va investir 19 millions de dollars (8,6
milliards de FCFA) et le fonds mondial 7 M USD (environ 3 Mds FCFA), a
indiqué à l'AFP le Dr Toussaint Sibailly, en charge du PEPFAR-Côte
d'Ivoire auprès de l'Agence américaine pour le développement (USAid).
"La gratuité était une préoccupation du gouvernement américain et du
Fonds mondial car nous avions depuis quatre ans des financements pour
acheter des traitements antirétroviraux", a-t-il ajouté.
L'objectif est de traiter par ARV quelque 77.000 personnes sur la période
2008-2009 et d'atteindre 104.000 personnes en 2010, a indiqué le Dr
Sibailly. L'Etat ivoirien s'est engagé de son côté à investir un milliard
de FCFA, selon la même source.
Ce projet de gratuité des ARV doit être un projet sur le long terme car
une fois lancé le traitement ne peut être interrompu au risque de voir le
malade développer des résistance aux autres médicaments, mettant sa vie
en danger. Le taux de séroprévalence en Côte d'Ivoire s'élève à 4,7%,
selon une enquête nationale menée sur 2005 et 2006.
Sur cette base, les spécialistes estiment que 750.000 personnes sont
infectées dans ce pays, parmi lesquelles 104.000 sont éligibles à un
traitement antirétroviral.