Sida: l'examen clinique aussi efficace que les analyses pour suivre les
traitements
http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2008/pr12/fr/index.html
Des résultats rassurants pour les cliniciens qui traitent des millions de
personnes sans pouvoir compter sur les tests de laboratoire
25 AVRIL 2008 | GENÈVE -- Lorsque des millions de sujets infectés par le VIH
dans des pays pauvres ont commencé à bénéficier de thérapies médicamenteuses
avancées, certains craignaient que les soins aux malades en pâtiraient, les
laboratoires de pointe susceptibles d'orienter les traitements étant trop
peu nombreux. Or, selon une étude publiée 25 avril, par la revue britannique
The Lancet, ces préoccupations se révèlent sans fondement. En fait, létude
indique qu'en utilisant des signes simples de dégradation de la santé
perte de poids ou fièvre par exemple les médecins peuvent prescrire des
thérapies presque aussi efficaces qu'en se fondant sur lanalyse de
laboratoire la plus avancée.
Liens connexes
Programme OMS de lutte contre le VIH/sida
<http://www.who.int/entity/hiv/fr/index.html>
Comme la souligné le coordonnateur du traitement antirétroviral (ART) et
des soins concernant le VIH de lOrganisation mondiale de la Santé, le Dr
Charles Gilks, « les résultats de cette étude devraient rassurer les
cliniciens africains et asiatiques qui traitent des millions de personnes
sans pouvoir compter sur des tests de laboratoire: ils ne compromettent pas
la sécurité des patients. En fait, le résultat de leur traitement est
presque aussi bon que celui que reçoivent les patients aux États-Unis
dAmérique où le traitement guidé par les laboratoires est la norme.»
Le but de létude est denvisager les conséquences à moyen et long terme de
différentes approches de surveillance du traitement antirétroviral dans des
situations de ressources limitées: utilisation des seuls signes et symptômes
cliniques comme le recommandent les lignes directrices de lOMS; ou tests
immunologique et de charge virologique bien moins accessibles, plus
perfectionnés et plus coûteux. Les chercheurs ont utilisé un modèle éprouvé
et testé à Londres montrant quon pouvait prévoir de manière fiable
lévolution de lépidémie au Royaume-Uni sur vingt ans, mais en apportant
différentes modifications pour refléter les réalités du terrain.
Selon les auteurs de cette étude, les taux de survie des sujets suivis par
l'observation clinique des symptômes étaient presque identiques à ceux qui
faisaient lobjet dune surveillance en laboratoire. Le taux de survie au
bout de cinq ans était de 83% en cas de surveillance de la charge virale, de
82% pour la surveillance des CD4 (un critère déterminant de limmunité) et
de 82% pour la simple surveillance clinique. Au bout de 24 ans, les valeurs
correspondantes étaient respectivement de 67%, 64% et 64%.
Bien que le taux de survie soit légèrement plus élevé en surveillant la
charge virale, les auteurs font observer que cette stratégie n'est pas la
plus rentable dans les pays les plus pauvres. Létude a également cherché à
savoir si lobservation clinique à elle seule permettait de déterminer quand
il fallait passer d'un traitement de première intention recommandé par lOMS
à des médicaments de deuxième intention plus coûteux. Là aussi, le
diagnostic fondé sur l'évaluation des symptômes cliniques se révèle presque
aussi efficace que ceux fondés sur des tests de laboratoire coûteux.
Les auteurs de l'étude en concluent que pour les patients suivant le
traitement de première intention préconisé par l'OMS - stavudine, lamivudine
et névirapine - l'avantage lié à la numération des CD4 ou à la surveillance
de la charge virale est limité dans le meilleur des cas.
L'étude que l'on doit à un groupe bien connu du Royaume-Uni collaborant avec
des chercheurs de l'OMS fait usage de modèles mathématiques conçus pour
révéler des problèmes naissants et des problèmes susceptibles d'apparaître
après l'utilisation des ART à plus long terme. D'autres travaux devront
encore être effectués. Elle est fondée sur des projections mathématiques et
non sur de véritables patients. Les données mondiales réelles sont encore
rares car les médicaments ne sont utilisés que depuis peu dans ces pays.
D'autres études se poursuivent et de nouveaux résultats devraient bientôt
être disponibles.
Pour plus d'informations, contactez:
Patricia Leidl
Chargée de communication
Programme OMS VIH/sida
Téléphone: +41 22 791 5876
Portable: +41 796 19 85 25
Courriel: leidlp@who.int
Dr Charles Gilks
Coordonateur ART et des soins pour le sida
Téléphone: +41 22 791 4599
Portable: +41 794 45 18 13
Courriel gilksc@who.int