E-MED: Succ�s du programme de Lutte contre l'Onchocercose (OCP)
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Lutte contre l'onchocercose : les acteurs en concertation
L'Observateur Paalga (Ouagadougou)
3 D�cembre 2002
Publi� sur le web le 3 D�cembre 2002
Hamidou Ou�draogo
Le lundi 2 d�cembre 2002 a eu lieu dans notre capitale l'ouverture du VIIIe
Forum d'action commune du Programme africain de lutte contre l'onchocercose.
C'�tait dans la salle de conf�rences de Ouaga 2000, sous la pr�sidence du
ministre de la Sant� du Burkina, Alain Bedouma Yo.
Le VIIIe Forum d'action commune (FAC) du Programme africain de lutte contre
l'onchocercose (APOC), qui se tient annuellement, s'est ouvert � Ouagadougou
le lundi 2 d�cembre et ce jusqu'aujourd'hui 3 du m�me mois. Il a pour
objectif de faire le point des activit�s dans 19 Etats d'Afrique du Centre
et de l'Est. Ce forum regroupe donc, outre les repr�sentants des pays
donateurs, des agences des Nations-unies et des organisations non
gouvernementales de d�veloppement, les ministres de la Sant� des Etats
africains, membres de l'APOC.
Le directeur du Programme africain de lutte contre l'onchocercose, Azodoga
Seketeli, a, dans dans son allocution au cours de la c�r�monie d'ouverture,
relev� certains faits marquants au titre de la premi�re ann�e de la deuxi�me
phase financi�re du programme lanc�e lors de la VIIe session commne �
Washington. Entre autres actions men�es, il a not� en premier lieu
l'�valuation des premiers projets de Traitement par l'ivermectine sous
directives communautaires (TIDC) qui sont cens�es au terme de la cinqui�me
ann�e atteindre un niveau satisfaisant de viabilit� et de durabilit�
permettant d'�voluer sans ou avec tr�s peu de financement ext�rieur.
Les �valuations qui ont �t� men�es dans ce sens visaient � appr�cier sur la
base d'indicateurs pr�alablement d�finis les progr�s r�alis�s par ces
projets pour r�pondre aux diff�rents crit�res de durabilit�. Les r�sultats,
conclusions et recommandations issus de ces �valuations ont fait l'objet
d'une r�union des pays de l'APOC � Abudja au Nigeria, qui a abouti au
tra�age de voies � suivre pour aider lesdits projets � atteindre le degr� de
durabilit� requis.
Le deuxi�me fait marquant, selon le directeur du programme, est
l'intensification de la cartographie �pid�miologique rapide de
l'onchocercose dans trois pays en proie � des conflits sociaux: l'Angola, le
Burundi et la RDC. 16 des 19 pays de l'APOC contiennent des zones o� le
traitement de masse par l'approche TIDC est indiqu�.
Il a �galement not� la revue des activit�s d'�radication des vecteurs de
l'onchocercose qui a eu lieu � Ouagadougou. Cette r�union a abouti � la
conclusion sur la n�cessit� de poursuivre les activit�s d'�radication
entreprises dans 4 foyers d'Ouganda, en Guin�e �quatoriale et en Tanzanie
par des �pandages larvicides au sol.
La direction de l'APOC a �t� aussi impliqu�e dans les actions dont les
cons�quences sont la fin imminente du Programme de lutte contre
l'onchocercose en Afrique de l'Ouest (OCP) au 31 d�cembre 2002.
Cela a permis la restructuration de la direction de l'APOC et de la
contribution de celle-ci � la mise en place des structures devant faire face
aux activit�s r�siduelles dans des zones dites d'interventions sp�ciales
dans certains pays de l'OCP, y compris la Sierra Leone. M. Azodoga n'a pas
manqu� de saluer le climat de paix sociale qui r�gne au Burkina Faso, leur
permettant d'ex�cuter facilement leurs t�ches; �cela m�rite d'�tre soulign�,
a-t-il dit, surtout � l'heure o� les conflits de tous genres secouent
plusieurs pays de l'APOC, accroissant ainsi la souffrance, la pauvret� de
nos populations d�j� d�sh�rit�es et de surcro�t victimes du terrible fl�au
qu'est l'onchocercose�.
Le ministre Yoda, qui a prononc� le discours d'ouverture de la VIIIe session
du FAC, a, quant � lui, rappel� les cons�quences de l'onchocercose connue
aussi sous le nom de la c�cit� des rivi�res, sur notre pays.�Dans mon pays,
a-t-il dit, on d�nombrait jusqu'� 10% d'aveugles parmi le million
d'habitants � risques dans les villages touch�s par cette maladie�. Ces
aveugles, a-t-il poursuivi, cessaient d'�tre des forces de production et
�taient consid�r�s souvent comme des fardeaux sociaux.
Heureusement, gr�ce au Programme de lutte contre l'onchocercose en Afrique
de l'Ouest, cette r�gion a connu une r�habilitation sociale et �conomique.
Le ministre de la Sant�, tout en appr�ciant l'approche innovante de l'APOC
qui consiste � responsabiliser les Etats et les communaut�s, a souhait� que
les discussions pendant ces assises aboutissent � des conclusions heureuses
pour le bien-�tre de nos populations qui continuent � souffrir de cette
maladie.
Communiqu� de presse
Institut de Recherche pour le D�veloppement
Paris, le 27 novembre 2002
Programme de Lutte contre l'Onchocercose (OCP) : le succ�s de 28 ans de
lutte en Afrique de l'Ouest
http://www.ird.fr/fr/actualites/communiques/2002/onchocercose.htm
Cl�ture de l'OCP (Onchocerciasis Control Program) Ouagadougou, Burkina Faso,
6 d�cembre 2002
L'IRD dresse un bilan positif d'une action de pr�s de 50 ans
La r�union de cl�ture du programme de lutte contre l'onchocercose (OCP) se
tiendra le 6 d�cembre 2002, � Ouagadougou (Burkina Faso).
Les acteurs du programme mettront un terme � 28 ans de lutte contre une
maladie qui f�t l'un des principaux probl�mes de sant� publique d'Afrique de
l'Ouest. Pour les chercheurs de l'IRD, c'est l'occasion de dresser un bilan
de pr�s de 50 ans de recherches sur ce th�me.
L'onchocercose ou "c�cit� des rivi�res"
Avant le lancement de l'OCP, l'onchocercose, deuxi�me cause de c�cit�
d'origine infectieuse dans le monde, frappait 36 pays d'Afrique, le Y�men et
tr�s localement l'Am�rique latine. La maladie touchait surtout l'Afrique, o�
elle constituait un obstacle s�rieux au peuplement et au d�veloppement
�conomique et social.
On appelle l'onchocercose "c�cit� des rivi�res" en raison de sa
manifestation la plus extr�me et parce que son vecteur, un moucheron de la
famille des simulies, se d�veloppe dans les eaux de rivi�res � courant
rapide. La maladie est provoqu�e par un ver parasite, une filaire dont les
larves (microfilaires) provoquent chez l'homme des l�sions oculaires et
cutan�es. Environ 120 millions de personnes �taient expos�es au risque
d'onchocercose, dont 96 % en Afrique. Au total 18 millions de personnes
�taient infest�es et pr�sentaient des l�sions cutan�es, dont 99 % en
Afrique. Six millions et demi de personnes infest�es souffraient d'un prurit
intense ou d'une dermatite et 270 000 ont perdu la vue. (Source : OMS)
Le Programme de lutte contre l'onchocercose en Afrique de l'Ouest (OCP)
L'OCP, premier grand programme mis sur pied pour combattre l'onchocercose,
mettra fin � ses op�rations en d�cembre 2002. Lanc� en 1974, il est parrain�
par l'OMS, responsable de son ex�cution, la Banque Mondiale, charg�e de
mobiliser et d'administrer les fonds, le PNUD et la FAO. Il b�n�ficie de
l'appui d'une coalition de 22 pays (dont la France) et organismes donateurs.
Faute de m�dicament utilisable en campagne de masse, la m�thode initiale de
lutte contre la maladie dans le cadre de l'OCP consistait � interrompre le
cycle de transmission en �liminant les larves de simulies par des �pandages
a�riens d'insecticides biod�gradables dans les rivi�res � fort courant de 11
pays d'Afrique de l'Ouest; s'y est ajout�e en 1987 la distribution
d'ivermectine, m�dicament qui entra�ne la destruction des microfilaires et
inhibe la reproduction des filaires adultes. Jusqu'� 50 000 km de rivi�res
irriguant 1,3 millions de km2 ont �t� trait�es chaque semaine.
L'OCP a atteint son but : l'onchocercose a �t� pratiquement �limin�e de
l'aire couverte, o� elle n'est plus ni un probl�me de sant� publique ni un
obstacle au d�veloppement �conomique et social. 300 000 cas de c�cit� ont
�t� �vit�s. 11 millions d'enfants n�s dans cette zone depuis le lancement de
l'OCP ont �chapp� au risque de la maladie. 25 millions d'hectares de terres
fertiles situ�es � proximit� des rivi�res ont �t� rendues aux activit�s
agro-pastorales. De plus, le bilan �cologique dress� par les
hydrobiologistes est rassurant : il n'y a jamais eu d'effets irr�versibles
des insecticides employ�s sur les �cosyst�mes aquatiques (fiche d'actualit�
scientifique n�137, 2001), et en particulier sur leur maillon �conomique,
les poissons.
L'OCP a en outre suscit� la formation et la constitution d'�quipes
nationales de sp�cialistes qui continuent et continueront � assurer la
surveillance et le contr�le de l'onchocercose ainsi que le monitoring de
l'environnement aquatique dans leurs pays.
L'IRD et la lutte contre l'onchocercose
D�s 1956, des entomologistes m�dicaux de l'IRD (alors ORSTOM) ont entrepris
des �tudes sur la bio-�cologie du vecteur de l'onchocercose en Afrique de
l'Ouest puis, � partir de 1961, men� avec succ�s les premi�res campagnes
insecticides contre ce vecteur. Ces travaux ont permis de recueillir une
masse consid�rable de donn�es entomo-�pid�miologiques essentielles; ils ont
permis d'�tablir les principes strat�giques et les modalit�s de la lutte
contre le vecteur de l'onchocercose, seule m�thode alors envisageable pour
le contr�le de la maladie.
Ces r�sultats ont permis � leurs auteurs de proposer un projet r�gional de
lutte et de jouer un r�le d�terminant dans la conception du futur OCP, dans
l'�laboration de ses structures op�rationnelle et d'�valuation, ainsi que
dans la sensibilisation de la communaut� des bailleurs de fonds.
Des entomologistes de l'IRD ont assur� � tour de r�le et pratiquement sans
discontinuit� la direction des op�rations de lutte anti-vectorielle d'OCP de
1974 � 1998, date � laquelle ils pass�rent le relais � l'un de leurs
confr�res africains form� au sein de l'OCP.
Les entomologistes IRD (alors ORSTOM) de l'Institut Pierre Richet de Bouak�,
jusqu'� la fin des ann�es 80, ont travaill� sur la caract�risation g�n�tique
des esp�ces du complexe vecteur, affin� les connaissances sur leur
bio-�cologie, les m�thodes de suivi de l'efficacit� des insecticides et des
m�thodes d'�valuation entomo-�pid�miologiques. Leur intervention fut
d�terminante pour �tudier et circonvenir la r�invasion des zones assainies,
et pour la d�tection et la gestion des r�sistances aux insecticides.
Dans le m�me temps, une �quipe importante d' hydrobiologistes de l'IRD,
bas�e pendant une d�cennie � Bouak� puis � Bamako, ont collect� de tr�s
nombreuses donn�es de base originales sur le peuplement des eaux courantes
d'Afrique. Ils ont d�fini les m�thodes et les normes de surveillance des
�cosyst�mes aquatiques ouest-africains et organis� cette surveillance en un
r�seau de techniciens nationaux form�s par leurs soins.
Les hydrologues de l'IRD ont �galement jou� un r�le important dans
l'am�nagement et la r�habilitation des r�seaux nationaux de mesure des
d�bits des cours d'eau, indispensable pour le dosage correct des
insecticides.
Des m�decins parasitologues sont intervenus d'une part lors des enqu�tes
�pid�miologiques qui servirent � d�limiter les zones de l'OCP � traiter,
d'autre part lors de l'�tablissement des outils et normes de surveillance
�pid�miologiques et enfin dans l'�valuation de l'ivermectine en campagne de
masse puis de mesure de l'impact de ce m�dicament dans l'aire du futur
programme APOC -African Program for Onchocerciasis Control- (fiche
d'actualit� scientifique n�6, 1996).
Des d�mographes et g�ographes ont contribu� � l'�tablissement des relations
entre peuplement et gravit� de la maladie; ils furent � l'origine des
premiers calculs t�moignant de la rentabilit� �conomique des premi�res
ann�es de traitement. Une �quipe de chercheurs en sciences sociales sociales
a r�alis� l'enqu�te pluridisciplinaire qui a apport� les justificatifs
�conomiques � l'extension de la zone de l'OCP au d�but des ann�es 8O.
Rappelons enfin que le Pr Guy Camus, ancien directeur g�n�ral de l'IRD
(alors ORSTOM), f�t le pr�sident du Conseil scientifique de l'OCP, que Jean
Mouchet fut longtemps celui du Comit� consultatif d'experts et que plusieurs
chercheurs se sont succ�d� comme membres de ce comit�, de celui de l'APOC,
du Groupe �cologique de l'OCP, dont Christian L�v�que a longtemps assur� la
pr�sidence. Rappelons aussi la production par l'IRD, conjointement avec le
Minist�re de la Coop�ration et l'OMS, de deux films, Mara, le Regard du
Lion, 1985 et Les Yeux de l'Espoir, 1997, destin�s � mobiliser les bailleurs
de fonds.
De l'OCP � l'APOC (Programme Africain de Lutte contre l'Onchocercose),
l'effort se poursuit.
Le remarquable succ�s d'OCP dans 11 pays d'Afrique, du point de vue de la
sant�, de l'�conomie et du d�veloppement, a servi de justification au
lancement d'un nouveau programme, l'APOC : Programme Africain de lutte
contre l'Onchocercose. Initi� en 1995 pour une dur�e de 12 ans, il a pour
objectif de mettre en place des syst�mes durables de distribution
d'ivermectine (par les communaut�s elles-m�mes) � une cinquantaine de
millions de personnes de 19 pays non couverts par l'OCP. Enfin, l'enjeu
suppl�mentaire de l'APOC par rapport � l'OCP est de d�montrer que ce type de
partenariat est capable d'apporter une solution durable � un probl�me de
sant� publique et de d�veloppement.
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Consulter les fiches d'actualit�s scientifiques : http://www.ird.fr
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