[e-med] TOGO : préservatif "le meilleur séducteur"

TOGO : Un nouveau préservatif pour soutenir la lutte contre le VIH/SIDA

LOME, le 28 mars (IRIN) - Protector Plus doit relancer l'intérêt des
consommateurs pour le préservatif, un moyen de prévention privilégié par les
acteurs de la lutte contre le sida au Togo qui tiennent à ce que les jeunes
continuent d'utiliser les capotes malgré les hausses de prix.

Baptisé "le meilleur séducteur", ce préservatif 'Protector Plus' est
présenté dans un nouvel emballage plat et allongé "qui se met facilement
dans la poche", a affirmé, démonstration à l'appui, son promoteur,
l'organisation internationale Population Services International (PSI).

Il rend "son utilisateur plus beau, plus séduisant, il est à la mode et même
en avance sur son temps, il est synonyme de confiance", a soutenu PSI lors
de la cérémonie de lancement dans la capitale togolaise.

"L'idée c'est de donner une image positive du préservatif, en faisant passer
le message que ceux qui l'utilisent sont des personnes qui se respectent et
qui respectent les autres", a dit à PlusNews Manya Andrews, directrice de
PSI au Togo.

"Les gens ont tendance à voir le préservatif comme un produit médical, mais
il faut le voir plus positivement comme un produit de beauté et d'hygiène",
a ajouté Andrews.

Selon les autorités, les ventes de préservatifs masculins n'ont cessé
d'augmenter au Togo ces dernières années avec 11 millions d'unités vendues
en 2004 contre sept millions en 2002.

Malgré cette hausse, cela ne représente qu'une moyenne de quatre
préservatifs par adulte et par an, a souligné le Programme national de lutte
contre le sida (PNLS).

Avec six pour cent de sa population adulte infectée par le virus du sida
selon les statistiques nationales, le Togo se plaçait, en 2001, au troisième
rang des pays les plus touchés d'Afrique de l'ouest, après la Côte d'Ivoire
et le Liberia.

"Même si la situation semble se stabiliser au Togo, cela peut cacher des
réalités énormes", a estimé Léon Adom, directeur du programme national de
lutte contre le sida (PNLS). "Tant que l'on n'a pas de remède, la fidélité,
l'abstinence et le port du préservatif restent les seules solutions".

La campagne de promotion du nouveau Protector Plus diffusée sur les radios
et télévisions a aussi pour but de soutenir la hausse du prix de ce
préservatif subventionné, qui sera vendu 100 francs CFA (20 cents) la boîte
de quatre, contre 50 francs CFA auparavant, a reconnu Andrews.

Les préservatifs vendus par PSI sont subventionnés par le Fonds mondial
contre le sida, la tuberculose et le paludisme, un organisme créé en 2001 et
financé par la communauté internationale pour lutter contre ces épidémies.

La plupart des préservatifs bon marché étaient jusqu'à présent fournis par
l'USAID, mais l'agence américaine de développement a annoncé l'année
dernière son intention de réduire, voire de mettre fin à ses dons de
préservatifs au Togo d'ici la fin de l'année.

Suite à cette annonce, le Fonds mondial a approuvé en juin dernier une
demande de financement de PSI de 33 millions de dollars, destiné en partie à
subventionner le maintien de la vente de préservatifs à prix abordables au
Togo.

Les prix des préservatifs non-subventionnés varient entre 300 et 2 000
francs CFA (60 cents à quatre dollars) pour une boîte de quatre
préservatifs. Ils sont disponibles dans les pharmacies, supermarchés,
kiosques de rue ou débits de boissons et certains hôtels les mettent
gratuitement à la disposition de leurs clients.

Le port du préservatif est de mieux en mieux accepté mais les réticences
demeurent, ont constaté des responsables et des activistes.

"Certaines idées ont la vie dure, par exemple que le sexe est meilleur sans
préservatif ou encore qu'un préservatif bon marché est forcément un mauvais
produit", a dit Andrews. "Nous avons aussi entendu que les préservatifs
étaient trop épais".

"Avant je ne voulais pas de ces préservatifs car ils avaient une odeur de
beurre de karité", a déclaré Venc, un jeune élève du lycée de Tokoin. "Mais
aujourd'hui ce n'est plus le cas."

PSI vend entre 600 000 et 800 000 préservatifs masculins par mois et
souhaite en distribuer 10 millions cette année.

Selon Andrews, le préservatif féminin fait aussi l'objet de gros efforts de
promotion mais sans grand succès pour l'instant. Seules 3 500 unités sont
vendues chaque mois à un prix presque quatre fois supérieur au préservatif
classique: la boîte de trois coûte 350 francs CFA (70 cents), contre 100
francs pour quatre capotes masculines.