d'Ebola
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E-MED: Un vaccin am�ricain prot�ge d�sormais l'animal de la fi�vre d'Ebola
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Un vaccin am�ricain prot�ge d�sormais l'animal de la fi�vre d'Ebola
Biologistes et m�decins sont mobilis�s pour trouver des traitements contre
certaines maladies � virus aux effets foudroyants. Les outils mis � la
disposition des laboratoires sont de plus en plus nombreux mais les
recherches avancent lentement.
Le Monde, 22 d�cembre 2000
CETTE ANN�E, le virus Ebola a fait un grand nombre de morts en Ouganda. Un
autre, qui lui est apparent�, le virus de Marburg, fait aussi des ravages en
R�publique d�mocratique du Congo (RDC). Des ravages terribles car la
progression de ces infections mortelles est trop rapide pour que se
d�clenchent dans l'organisme des r�ponses immunitaires efficaces. En plus,
il n'existe actuellement aucun rem�de disponible. La mise au point de
vaccins pr�ventifs est donc une priorit� pour les m�decins et les services
de sant�. Un progr�s vient d'�tre fait dans ce domaine par des chercheurs
am�ricains du National Institute of Health (NIH), qui ont con�u un vaccin
qui prot�ge des primates non humains d'une infection par Ebola et permet
d'esp�rer qu'un vaccin humain soit un jour disponible.
L'infection de l'organisme par le virus Ebola provoque une fi�vre
h�morragique chronique qui conduit � une mort quasi certaine en quelques
jours. Cet agent tr�s virulent, qui se transmet de proche en proche par
contact avec le sang, la salive, le mucus ou les larmes, semble provoquer
l'essentiel de ses d�g�ts au niveau du foie et de certains globules blancs,
les neutrophiles. Normalement, ces neutrophiles d�clenchent, en cas
d'attaque de l'organisme, des r�actions inflammatoires locales pour lutter
contre l'envahisseur. On pense donc que leur �limination par Ebola pourrait
aider le virus � �chapper aux d�fenses mises en place par notre syst�me
immunitaire. Mais il semble aussi que le virus agisse � un autre niveau en
affectant les cellules qui d�limitent les vaisseaux sanguins, les cellules
endoth�liales, ce qui pourrait expliquer les ph�nom�nes h�morragiques li�s
� cette infection.
Comme la progression fulgurante du virus ne laisse pas suffisamment de
temps � nos d�fenses naturelles pour se mettre en place, et en l'absence de
traitement efficace, les efforts des chercheurs sont essentiellement
centr�s sur la vaccination. Des vaccins contre le virus Ebola ont �t� mis au
point chez les rongeurs. Mais ils ne prot�gent pas les primates. Un autre
vaccin contre le virus de Marburg a donc �t� produit pour ces esp�ces, mais
il n'est pas efficace � 100 % et n'a pas encore �t� test� chez l'homme. De
plus, il ne semble pas prot�ger les primates d'une infection par Ebola.
Une avanc�e significative semble pourtant avoir �t� faite r�cemment par des
chercheurs du National Institute of Health � Bethesda, Maryland. Dans le
num�ro du 30 novembre de la revue Nature, ils d�crivent un nouveau vaccin
destin� � se prot�ger contre Ebola et qui a �t� test� chez des primates. Les
quatre animaux vaccin�s ont surv�cu � l'injection d'une dose mortelle de la
souche la plus virulente du virus, la souche du Za�re, et ce pendant une
p�riode de plus de six mois. Tous ont d�velopp� une r�ponse immunitaire
efficace et ont �limin� toute trace du virus mortel en moins de deux
semaines. Quant aux animaux t�moins, les non-vaccin�s, ils sont morts en
moins d'une semaine.
OPTIMISME MOD�R�
Selon les chercheurs du NIH, leur vaccin devrait �tre efficace contre les
trois souches du virus Ebola, puisque l'ADN qui a �t� utilis� pour
d�clencher le processus d'immunisation code pour une prot�ine pr�sente dans
chacune des trois souches.
Prudents, ils demandent toutefois un peu de temps pour v�rifier totalement
cette hypoth�se. Malgr� le succ�s obtenu par cette �quipe am�ricaine, la
communaut� scientifique a accueilli cette nouvelle avec un optimisme
mod�r�. La pol�mique entre les chercheurs tient au fait que la dose virale �
laquelle les animaux vaccin�s ont surv�cu est faible, compar�e aux doses
�normes auxquelles le personnel m�dical qui traite des patients atteints par
le virus en Afrique est expos�. Il para�t donc clair que, pour convaincre,
les Am�ricains devront mener de nouvelles exp�riences avec des doses plus
�lev�es avant que l'on puisse envisager des applications cliniques de ce
vaccin.
� Nos r�sultats montrent qu'une stimulation ad�quate de notre syst�me
immunitaire lui permet de nous prot�ger d'une infection par le virus
Ebola �, explique Gary J. Nabel, qui est � l'origine de ces travaux. � Nous
sommes maintenant en train de r�gler les probl�mes de production et de
s�curit� avant de passer � des essais cliniques. � Il faudra d'abord
s'assurer que le vaccin est efficace. Si, comme Gary J. Nabel et ses
coll�gues le croient, les anticorps produits par les animaux vaccin�s sont �
l'origine de leur protection, il devrait alors �tre possible de prot�ger des
animaux non vaccin�s en leur transf�rant des anticorps d'animaux vaccin�s.
Nancy Sullivan, qui a r�alis� ce travail dans l'�quipe de Gary Nabel,
explique qu'elle va � en effet tenter de manipuler le syst�me immunitaire et
de faire de telles exp�riences de transfert pour comprendre comment [son]
vaccin marche �.
Viktor Volchkov, de l'universit� Claude-Bernard de Lyon, douche cependant
les enthousiasmes . � Des vaccins efficaces � 100 % chez la souris et chez
le cochon d'Inde n'ont, dit-il, jamais march� chez le singe, alors, m�me si
le vaccin de Nabel prot�ge des singes de fa�on efficace, il n'est pas
�vident qu'il marche chez l'homme. �
Une probable origine africaine
Origine : le virus Ebola est sans doute d'origine africaine. Certes, un
virus apparent� � Ebola a �t� d�crit � Marburg, en Allemagne, et � Belgrade,
en Yougoslavie, en 1967, mais il avait �t� import� d'Ouganda. R�cemment, il
a r��merg� en R�publique d�mocratique du Congo (ex-Za�re). Une souche du
virus Ebola y �tait apparue auparavant ainsi qu'une autre au Soudan. Une
troisi�me a �t� identifi�e en 1995 en C�te d'Ivoire, et des r�surgences de
la souche originaire du Za�re et du Soudan ont �t� d�crites depuis au Gabon,
au Congo et plus r�cemment en Ouganda.
Le � r�servoir � du virus n'a toujours pas �t� identifi�. Des singes verts
import�s d'Ouganda vers l'Allemagne et la Yougoslavie semblent � l'origine
de la premi�re �pid�mie, mais ces animaux ne seraient pas le r�servoir
habituel du virus. La source des autres �pid�mies de Marburg ou d'Ebola est
inconnue. On soup�onne les chauves-souris ou peut-�tre des insectes d'�tre �
l'origine de la derni�re �pid�mie de Marburg en RDC.
Val�rie Depraetere