Vaccin contre Ebola : essai en cours au Mali
Le journal du Mali10/10/2014 | Lire l'article original
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Annoncé en septembre dernier, le premier essai du vaccin contre le virus a
commencé en Afrique. Au Mali, les volontaires issus du personnel de santé
ont déjà reçu leur dose expérimentale. Alors que la plus grave épidémie à
virus Ebola continue de tuer en Afrique et s¹étend dans le monde, des
essais ont commencé pour tester des vaccins.
Selon Margaret Harris, de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), deux
vaccins candidats sont à l'étude. L'un d'eux, le CHad3, basé sur les
adénovirus du chimpanzé, est en cours de test sur des êtres humains, aux
Etats-Unis. Deux autres essais de sûreté sont prévus en Europe et en
Afrique. Les essais sur l'homme de ce candidat vaccin, développé
conjointement par les Instituts nationaux américains de la santé (NIH) et
les laboratoires GlaxoSmithKline, ont été accélérés grâce à un financement
d'un consortium international constitué pour apporter une réponse
immédiate à l'épidémie d'Ebola.
40 volontaires au Mali
Deux pays sont concernés sur le continent africain par ces essais. Il
s¹agit du Mali et de la Gambie. Au total, 80 volontaires seront vaccinés.
Margaret Harris précise qu'il devrait être "possible, si les tests de
sûreté indiquent que ce vaccin peut être utilisé, de commencer à vacciner
les gens en novembre." Au Mali, l'étude est supervisée par Myron Levine,
du Centre pour le développement de vaccins de l'école de médecine de
l'Université du Maryland et Samba Sow, directeur du centre pour le
développement des vaccins, une initiative conjointe de l'Université du
Maryland et du ministère de la Santé du Mali.
Le candidat vaccin, issu du chimpanzé est testé au Mali par le CNAM
L¹essai de phase 1 portera sur 40 personnes au Mali, des adultes de 18 à
40 ans, choisis de préférence parmi le personnel sanitaire chargé de
s¹occuper des cas suspects et aussi les personnes les plus exposées", a
affirmé Samba Sow, directeur du centre pour le développement des vaccins
(CDV-Mali) et membre du comité d¹intervention rapide mis en place pour
contrer la menace d¹Ebola. Ce dernier ajoute qu¹il s¹agit de la "toute
première étape et la plus critique d¹une séries d¹essais cliniques
additionnels qui doivent être menés afin d¹évaluer complètement ce vaccin
qui est prometteur".
Quel risque pour les volontaires ?
Selon les chercheurs, il est quasi nul. En effet, le matériel génétique
contenu dans le vaccin expérimental ne peut pas provoquer l'infection d'un
individu vacciné. Le candidat vaccin distille le matériel génétique
d'Ebola dans les cellules humaines, mais ne le réplique pas. Au contraire,
il permet aux cellules du receveur de vaccin d'exprimer une protéine et
cette protéine provoque une réponse immunitaire chez l'individu.
Les livraisons de doses de vaccins, qui pourraient être disponibles avant
la fin de l¹année, devraient être limitées dans un premier temps. La
campagne de vaccination portera en priorité sur les personnes les plus
exposées au virus d'Ebola, notamment le personnel médical.
D'autres personnes à risque, notamment les proches des personnes
infectées, ainsi que les membres des services affectés aux funérailles des
personnes ayant succombé au virus Ebola, sont considérées comme
prioritaires.