[e-med] Vaccins/sida: les chercheurs inquiets de la baisse des financements

Vaccins/sida: les chercheurs inquiets de la baisse des financements
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PARIS - Les chercheurs et responsables réunis à Paris pour une conférence
internationale sur le vaccin contre le virus du sida ont manifesté leur
inquiétude lundi devant la baisse des financements, alors que les résultats
d'un essai ont suscité un certain espoir.

La conférence "Aids vaccine 2009", organisée conjointement par l'Agence
nationale de recherches sur le sida (ANRS) et la Global Hiv Vaccine
Enterprise (qui réunit les grands organismes de la recherche mondiale),
accueille jusqu'à jeudi quelque 1.100 chercheurs, représentants
communautaires, financeurs et décideurs du monde entier.

Peter Piot, ancien directeur de l'Onusida et actuel responsable de
l'Institute for Global health de l'Imperial College à Londres, s'est dit
"très soucieux" de l'impact de la situation financière.

"De nombreux pays coupent les budgets, l'intérêt pour la lutte contre le
sida diminue alors même que nous avons de vrais résultats, avec quatre
millions de personnes bénéficiant d'une thérapie antirétrovirale et des
succès dans la prévention", a-t-il déclaré.

Il a noté que "le sauvetage des banques a montré qu'il y a de l'argent,
beaucoup d'argent, quand on en a besoin".

"Avec 7.400 nouvelles infections par jour dans le monde", le mot d'ordre
c'est "prévention, prévention, prévention", a lancé son successeur à
l'Onusida, Michel Sidibé.

Michel Kazatchkine, directeur du Fonds mondial de lutte contre le sida, le
paludisme et la tuberculose, a souligné devant la presse que la crise
financière "affecte non seulement les capacités des donneurs à verser de
l'argent pour les programmes concernant le sida, mais aussi celles des pays
en développement, qui se battent pour leurs investissements dans les
systèmes de santé".

Si les financements sont assurés pour les programmes 2008-2010, le Fonds,
a-t-il indiqué, ne sera pas en mesure de financer en 2010 "des nouveaux
programmes pour accroître le nombre de personnes traitées".

Alan Bernstein, directeur du la Global HIV Vaccine Enterprise, a estimé
qu'"aujourd'hui plus que jamais on pouvait espérer obtenir un vaccin contre
le virus du sida", mais que la rapidité dépendrait de l'argent qu'on y
mettra.

Mardi, les responsables des essais d'un vaccin combiné conduits en Thaïlande
devraient donner des détails sur leurs résultats, annoncés le mois dernier
(31% de réduction du risque de contamination). Ils avaient été jugés
généralement encourageants mais modestes.

Les participants à la conférence devraient aussi être informés mercredi des
résultats des essais préliminaires d'un vaccin testé en Tanzanie par des
chercheurs suédois, sur 60 policiers. Ces essais, de phase 2, ne visaient
qu'à estimer la tolérance du vaccin et sa capacité à entraîner une réaction
du système immunitaire, mais non sa capacité à protéger du virus. Les
chercheurs ont prouvé qu'il était sans danger.

Alan Bernstein a estimé que cela semblait "potentiellement intéressant" mais
qu'"avant de voir les données il était difficile de les commenter". Le Pr
Jean-François Delfraissy, directeur de l'ANRS, a fait valoir qu'il
s'agissait "d'une étude de phase 2 menée auprès de 66 personnes", "à petite
échelle".

(©AFP / 19 octobre 2009 19h13)