[e-med] MSF dénonce une baisse des financements de la lutte antisida, Washington nie

MSF dénonce une baisse des financements de la lutte antisida, Washington nie
http://www.romandie.com/infos/news2/100527171700.6l4zpjnh.asp

JOHANNESBURG - Médecins sans frontières (MSF) a dénoncé jeudi le
désengagement des bailleurs internationaux dans la lutte contre le sida, ce
qu'a immédiatement nié le responsable des programmes américains contre la
pandémie.
"Comment pouvons nous rendre les armes à mi-chemin?", s'est interrogé le Dr
Mit Philips de MSF en présentant à la presse à Johannesburg un rapport sur
les traitements contre le virus VIH.
Pour l'ONG, malgré les progrès enregistrés ces dernières années, il reste
dans le monde neuf millions de séropositifs ayant besoin de médicaments
antirétroviraux (ARV), dont deux-tiers en Afrique sud-saharienne.
"Si les mesures nécessaires ne sont pas prises, un grand nombre d'entre eux
risquent de mourir", a ajouté Mme Philips. "De plus, le retrait des
donateurs (...) risque d'anéantir tous les progrès réalisés depuis
l'introduction des ARV."
Selon le rapport de MSF, le Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et
la malaria est confronté à un "déficit majeur de financement", avec des
contributions des Etats-Unis, des Pays-Bas et de l'Irlande à la baisse.
Le Plan présidentiel d'urgence pour la lutte contre le sida (Pepfar) -
programme américain de lutte contre le sida - a également diminué de 17% son
financement des ARV, de 477 millions de dollars en 2008 à 394 millions en
2009, assure MSF.
"Le financement de Pepfar continue d'augmenter", a rétorqué Eric Goosby,
coordinateur de l'aide américaine dans le domaine du sida, dans un
communiqué daté de Pretoria.
"Le financement américain pour Pepfar est passé de près de 2,3 milliards de
dollars en 2004 à 6,8 milliards en 2010. Pour 2011, le président Barack
Obama a demandé près de 7 milliards", a-t-il ajouté.
Dans son rapport, MSF donne des exemples concrets de cliniques obligées de
refuser des patients séropositifs à cause de coupes budgétaires.
"On nous a dit que nous ne pouvions plus mettre de nouveaux patients sous
ARV parce que les financements étaient insuffisants. Nous avons donc été
contraints de les refuser", témoigne le Dr Margie Hardman, qui travaille
dans une clinique de l'est de l'Afrique du Sud, financée par Pepfar.
Selon les auteurs du rapport, la situation est encore plus mauvaise dans des
pays plus dépendants de l'aide internationale que l'Afrique du Sud, comme en
Ouganda ou dans la République démocratique du Congo (RDC).
Les difficultés budgétaires sont davantage liées à une lassitude des
bailleurs qu'à la crise économique, a estimé lors de la conférence de presse
Eric Goemare, coordinateur de MSF pour l'Afrique du Sud.
Sans ARV, l'espérance de vie d'une personne séropositive est inférieure à
dix ans en Afrique sub-saharienne, selon lui.
(©AFP / 27 mai 2010 19h17