[e-med] Rapport MSF "No Time To Quit" Le désengagement des bailleurs de fonds et l'impact sur l'accès aux traitements VIH/Sida en Afrique

Toutes les informations sont disponibles sur:
http://www.msf-azg.be/fr/main-menu/actualites/infos/news-detail/table/1535.html

Le retrait des bailleurs de fonds internationaux dans la lutte contre le
VIH/sida risque d'anéantir des années d’avancées dans ce domaine et de
causer un grand nombre de morts évitables, met en garde un nouveau rapport
de l’association humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF).

Ce rapport, intitulé « No Time to Quit : HIV/AIDS Treatment Gap Widening
in Africa », s’appuie sur des analyses réalisées dans huit pays d’Afrique
subsaharienne et illustre le désengagement de grandes institutions
internationales de financement telles que le PEPFAR (plan américain d’aide
d’urgence à la lutte contre le sida), la Banque mondiale et l’UNITAID
(centrale d’achats internationale de médicaments), ainsi que des donateurs
du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Au cours des 18 derniers mois, ces bailleurs de fonds ont décidé de
plafonner, de réduire, voire de supprimer leurs dépenses pour les
traitements VIH et l’achat d’antirétroviraux (ARV).

« Comment pouvons-nous rendre les armes à mi-parcours et prétendre que la
crise est terminée ? », s’interroge le Dr Mit Philips, analyste en
politiques de santé pour MSF et l’un des auteurs du rapport. « Dans le
monde entier, neuf millions de patients – dont deux tiers rien qu’en
Afrique subsaharienne ­­– ont besoin d’un traitement de toute urgence et
n’ont pas encore accès à ces médicaments pourtant vitaux. Si les mesures
nécessaires ne sont pas prises aujourd’hui, un grand nombre d’entre eux
risque de mourir dans les années à venir. De plus, le retrait des
donateurs empêchera un nombre croissant de patients d’avoir accès au
traitement et risque d'anéantir tous les progrès réalisés depuis
l’introduction des ARV. »

En 2009 et en 2010, le PEPFAR a réduit son budget destiné à l’achat d’ARV
et a également gelé son budget global pour le VIH/sida. D’autres bailleurs
de fonds, comme l’UNITAID et la Banque mondiale, ont annoncé des coupes
dans leurs budgets pour les années à venir. Celles-ci concernent l’achat
d’antirétroviraux au Malawi, au Zimbabwe, au Mozambique, en Ouganda et en
République démocratique du Congo (RDC).

Le Fonds mondial, le plus grand bailleur de fonds dans la lutte contre le
VIH/sida est confronté à un déficit majeur de financements. Les
États-Unis, les Pays-Bas et l'Irlande ont d'ores et déjà indiqué qu'ils
reverraient à la baisse leurs contributions au Fonds mondial. Pour
l’exercice 2009-2010, les contributions aux subventions nationales déjà
approuvées ont diminué de 8 à 12%.

Ces coupes généralisées se sont traduites par une réduction du nombre de
patients mis sous ARV, comme on le voit déjà en Afrique du Sud et en
Ouganda, ainsi qu'en RDC, où le nombre de patients qui ont pu démarrer un
traitement ARV a été divisé par six. Des systèmes de santé déjà fragiles
plieront sous le poids d’un nombre de patients toujours plus élevé et
ayant besoin d’un traitement plus intensif.

Les ruptures totales ou partielles de stocks se font déjà ressentir. Elles
vont devenir de plus en plus fréquentes si suffisamment de fonds ne sont
pas débloqués. Au Malawi, au Zimbabwe, en RDC, au Kenya et en Ouganda, les
autorités et d’autres organisations ont récemment demandé à MSF de fournir
des stocks d'urgence de médicaments.

« Si les financements diminuent, davantage de patients mourront et le
nombre d’orphelins du sida ira croissant. Les personnes séropositives ont
souvent d’autres personnes à charge, comme leurs enfants. Les patients
finiront par perdre espoir et mourront. Ce sera le début de la fin. Car
sans médicaments, il n’y a pas d’avenir », explique Catherine Mango, une
patiente kényane atteinte du VIH.

Les ARV permettent aux patients de vivre mais ils doivent aussi être pris
durant toute la vie. Par conséquent, le nombre de patients mis sous ARV
s’additionne d’année en année et nécessite donc un financement toujours
plus important et sur le long terme.

« La crise du VIH/sida reste une urgence majeure qui requiert des moyens
exceptionnels », conclut le Dr Philips. « MSF demande aux bailleurs de
fonds et aux gouvernements nationaux de pérenniser et de renouveler leur
engagement dans la lutte contre le VIH/sida, afin qu’une réponse
appropriée puisse être apportée à cette catastrophe de santé publique. »

Seco Gerard
Analysis and Advocacy Unit, Gen. Dir.
Médecins Sans Frontières
Operational Centre Brussels (OCB)
+32 2 475 36 34

On peut se désoler de l'attitude nouvelle des bailleurs de fonds mais on peut aussi se poser des questions sur le pourquoi.

Dr Nicole Ridolphi

-----E-mail d'origine-----
Envoyé le : Vendredi, 28 Mai 2010 14:16
Sujet : [e-med] Rapport MSF "No Time To Quit" Le désengagement des bailleurs de fonds et l'impact sur l'accès aux traitements VIH/Sida en Afrique

Toutes les informations sont disponibles sur:
ttp://www.msf-azg.be/fr/main-menu/actualites/infos/news-detail/table/1535.html
Le retrait des bailleurs de fonds internationaux dans la lutte contre le
IH/sida risque d'anéantir des années d’avancées dans ce domaine et de
auser un grand nombre de morts évitables, met en garde un nouveau rapport
e l’association humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF).
Ce rapport, intitulé « No Time to Quit : HIV/AIDS Treatment Gap Widening
n Africa », s’appuie sur des analyses réalisées dans huit pays d’Afrique
ubsaharienne et illustre le désengagement de grandes institutions
nternationales de financement telles que le PEPFAR (plan américain d’aide
’urgence à la lutte contre le sida), la Banque mondiale et l’UNITAID
centrale d’achats internationale de médicaments), ainsi que des donateurs
u Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
u cours des 18 derniers mois, ces bailleurs de fonds ont décidé de
lafonner, de réduire, voire de supprimer leurs dépenses pour les
raitements VIH et l’achat d’antirétroviraux (ARV).
« Comment pouvons-nous rendre les armes à mi-parcours et prétendre que la
rise est terminée ? », s’interroge le Dr Mit Philips, analyste en
olitiques de santé pour MSF et l’un des auteurs du rapport. « Dans le
onde entier, neuf millions de patients – dont deux tiers rien qu’en
frique subsaharienne ­­– ont besoin d’un traitement de toute urgence et
’ont pas encore accès à ces médicaments pourtant vitaux. Si les mesures
écessaires ne sont pas prises aujourd’hui, un grand nombre d’entre eux
isque de mourir dans les années à venir. De plus, le retrait des
onateurs empêchera un nombre croissant de patients d’avoir accès au
raitement et risque d'anéantir tous les progrès réalisés depuis
’introduction des ARV. »
En 2009 et en 2010, le PEPFAR a réduit son budget destiné à l’achat d’ARV
t a également gelé son budget global pour le VIH/sida. D’autres bailleurs
e fonds, comme l’UNITAID et la Banque mondiale, ont annoncé des coupes
ans leurs budgets pour les années à venir. Celles-ci concernent l’achat
’antirétroviraux au Malawi, au Zimbabwe, au Mozambique, en Ouganda et en
épublique démocratique du Congo (RDC).
Le Fonds mondial, le plus grand bailleur de fonds dans la lutte contre le
IH/sida est confronté à un déficit majeur de financements. Les
tats-Unis, les Pays-Bas et l'Irlande ont d'ores et déjà indiqué qu'ils
everraient à la baisse leurs contributions au Fonds mondial. Pour
’exercice 2009-2010, les contributions aux subventions nationales déjÃ
pprouvées ont diminué de 8 à 12%.
Ces coupes généralisées se sont traduites par une réduction du nombre de
atients mis sous ARV, comme on le voit déjà en Afrique du Sud et en
uganda, ainsi qu'en RDC, où le nombre de patients qui ont pu démarrer un
raitement ARV a été divisé par six. Des systèmes de santé déjà fragiles
lieront sous le poids d’un nombre de patients toujours plus élevé et
yant besoin d’un traitement plus intensif.
Les ruptures totales ou partielles de stocks se font déjà ressentir. Elles
ont devenir de plus en plus fréquentes si suffisamment de fonds ne sont
as débloqués. Au Malawi, au Zimbabwe, en RDC, au Kenya et en Ouganda, les
utorités et d’autres organisations ont récemment demandé à MSF de fournir
es stocks d'urgence de médicaments.
« Si les financements diminuent, davantage de patients mourront et le
ombre d’orphelins du sida ira croissant. Les personnes séropositives ont
ouvent d’autres personnes à charge, comme leurs enfants. Les patients
iniront par perdre espoir et mourront. Ce sera le début de la fin. Car
ans médicaments, il n’y a pas d’avenir », explique Catherine Mango, une
atiente kényane atteinte du VIH.
Les ARV permettent aux patients de vivre mais ils doivent aussi être pris
urant toute la vie. Par conséquent, le nombre de patients mis sous ARV
’additionne d’année en année et nécessite donc un financement toujours
lus important et sur le long terme.
« La crise du VIH/sida reste une urgence majeure qui requiert des moyens
xceptionnels », conclut le Dr Philips. « MSF demande aux bailleurs de
onds et aux gouvernements nationaux de pérenniser et de renouveler leur
ngagement dans la lutte contre le VIH/sida, afin qu’une réponse
ppropriée puisse être apportée à cette catastrophe de santé publique. »
Seco Gerard
nalysis and Advocacy Unit, Gen. Dir.
édecins Sans Frontières
perational Centre Brussels (OCB)
32 2 475 36 34