ZIMBABWE: La date butoir fixée par le Fonds mondial est passée
JOHANNESBOURG, 7 novembre (IRIN) - L'avenir des programmes de lutte contre
le sida au Zimbabwe est en jeu, le gouvernement n'ayant pas respecté la
date butoir du 6 novembre pour rendre plus de sept millions de dollars au
Fonds mondial de luttecontre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Cette semaine, Michel Kazatchkine, le directeur exécutif du Fonds mondial,
a averti qu'aucune subvention ne serait plus accordée par l'organisme de
financement tant que les 7,3 millions de dollars restants n'auraient pas
été transférés dans les banques commerciales, et ce avant la date butoir.
Or, les fonds n'ont pas été transférés, malgré l'assurance de la Banque de
réserve du Zimbabwe (RBZ).
« La Banque de réserve a dépassé la date butoir et demandé qu'on lui
accorde un peu plus de temps. Cela jette un certain discrédit sur le
Zimbabwe », a estimé Jon Liden, porte-parole du Fonds mondial.
L'organisme international, sis à Genève, a cinq subventions en cours au
Zimbabwe, d'une valeur totale de 88 millions de dollars, et a versé un peu
plus de 39 millions de dollars entre 2004 et 2007, pour aider à inscrire
13 000 personnes à des programmes de traitement contre le sida et à
fournir 330 000 moustiquaires traitées à l'insecticide pour lutter contre
le paludisme.
Une partie de cette somme, conservée par la RBZ, a été redistribuée « de
manière erratique et seulement en partie », ce qui a perturbé la mise en
ouvre des programmes, à en croire le Fonds mondial.
Bien qu'aucune preuve de fraude n'ait été apportée, le Fonds mondial ne
versera plus de fonds au Zimbabwe tant que le pays ne lui « présentera
[pas de] garanties qui puissent nous assurer que cela ne se reproduira pas
», a déclaré M. Liden àIRIN/PlusNews.
« Vu les complexités qui caractérisent cet environnement
hyper inflationniste et le manque de confiance en la Banque centrale, nous
pourrions envisager de ne verser qu'un minimum de fonds dans le pays, en
assurant que les organismes chargés de mettre en ouvre les programmes
aient directement accès aux fonds, sans passer par le système bancaire ».
Le dépassement de la date butoir est survenu à la veille du jour où le
comité de direction du Fonds mondial devait se réunir à New Delhi, en Inde,
pour décider d'approuver ou non les demandes de fonds déposées par le
Zimbabwe et d'autres pays.
Le Zimbabwe a demandé environ 300 millions de dollars pour le VIH/SIDA, 58
millions de dollars pour son programme de lutte contre la tuberculose et
80 millions de dollars pour relancer un secteur de la santé mal en point ;
cette demande, jugée «techniquement valable », devait, de l'avis général,
être approuvée par le comité.
Le docteur David Parirenyatwa, ministre zimbabwéen de la Santé qui dirige
également l'organe responsable de l'élaboration des propositions de
financement, a exprimé des préoccupations au sujet des conséquences
qu'aurait un refus de financement possible sur les efforts nationaux de
lutte contre le sida.
« Nous attendons impatiemment ces fonds car notre peuple en a vraiment
besoin. Nous espérons que les sept millions de dollars à l'origine du
litige ne compromettront pas notre proposition de financement en instance,
et nous travaillons dur pour assurer que ces fonds retournent à leurs
bénéficiaires désignés », a-t-il déclaré àIRIN/PlusNews.
« Nous recommandons vivement au Fonds mondial d'envisager d'autres moyens
de verser ces fonds, [et nous] préconisons que toute subvention soit
désormais versée directement aux organismes chargés de mettre en ouvre les
programmes, et non par l'intermédiaire de la RBZ, afin de minimiser les
interférences », a-t-il ajouté. «Nous espérons que le Fonds mondial
envisagera cette proposition et qu'il ne privera pas le peuple zimbabwéen
de fonds ».
kn/he/nh/ail
[ENDS]
© IRIN. Tous droits réservés.
[Cet article vous est envoyé par IRIN, le service de nouvelles et d'analyses
humanitaires du Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires
Humanitaires (OCHA). Les opinons exprimées dans les articles d'IRIN ne
reflètent pas nécessairement le point de vue des Nations Unies ou de ses
Etats membres. Toute reproduction ou republication à des fins non
commerciales est autorisée, à condition de mentionner la source IRIN.
Dispositions et conditions d'utilisation:
http://www.irinnews.org/copyright.aspx
Principaux donateurs d'IRIN: Australie, Canada, Danemark, CE, Japon,
Pays-Bas, Norvège, Suède, Suisse, Royaume-Uni, Etats-Unis. Pour plus
d'informations sur les donateurs: http://www.irinnews.org/donors.aspx