[e-med] (12)Suspension de l'avis de grève lancé par les pharmaciens de Pointe-Noire et du Kouilou

Bonjour à tous
Merci Carinne pour avoir suscité ce débat. Je commencerai par dire que les secteurs pharmaceutiques privé et publique ne devraient pas être en compétition mais en complémentarité. Pour avoir été des deux bords je sais que cela est possible. Dans nos pays la vente des produits pharmaceutiques en milieu hospitalier s'arrête aux MEG (médicaments essentiels génériques) selon le concept de l'Initiative de Bamako (IB). Le but était une meilleure accessibilité du médicament après la dévaluation du franc CFA. Aujourd'hui cela a été dévoyé car l'argent que génère la vente de médicaments est si important que les structures en font un moyen de faire cash flow. La gestion des médicaments par des mains inexpertes : pas de pharmacien ni d'infirmier mais un agent communautaire formé dans le tas. Cet agent la plupart du temps est issu de la masse laissée en rade lors des études primaires et qui se dit volontaire. Je dirai volontariat de nom) et l'absence d'un contrôle strict par le médecin chef qui la plupart du temps s'arrête à signer des bons de commande, ouvrent la voie aux produits à la qualité douteuse et les "deals" avec des délégués médicaux dont le seul but est d'atteindre des objectifs de vente pour asseoir un emploi précaire ( cf Numéro du mois de novembre 2007 du journal de Remed où j'avais fait une contribution sur la qualité de la prescription au Sénégal. Etant pharmacien hospitalier, j'ai toujours était en entente avec ceux de ville notamment du privé et mes confrères de Saint louis peuvent en témoigner. Toute rupture de MEG et de consommables d'importance à l'hôpital leur était signaler par ma personne par anticipation pour qu'ils ne soient pas surpris par une hausse brutale de la demande en l'absence de stock. De plus dans la zone existait et je crois qu'elle existe toujours une amicale des médecins pharmaciens et chirurgiens dentistes de la région nord avec des rencontres périodiques où des sujets techniques étaient débattus. cela renforçait les connaissances des uns et des autres. Ma courte expérience en milieu hospitalier m'a permis de consolider mes connaissances dans un domaine comme la prise en charge des PVVIH (stage fait à Lille à l'hôpital Gustave Dron de Tourcoing) avec le projet ESTHER. J'ai également dispensé pendant deux années les ARV et participé à des ateliers dans ce domaine et celui du paludisme que j'ai voulu mettre gratuitement au profit du centre de santé de la ville qui m'accueille aujourd'hui comme pharmacien d'officine privé mais avec comme réponse un refus poli genre: "il faut respecter la confidentialité des patients" comme si le fait de prendre un agent de l'établissement non infirmier de surcroît semble être plus sécurisant que de me faire confiance. Nombre de pharmaciens aujourd'hui dans le privé sont partis avec des connaissances qui peuvent être utiles à la communauté sanitaire mais ne peuvent aller vers les structures de peur de subir cette forme d'ostracisme. Ceci constitue une déperdition de compétences. J'en appelle tout simplement à une humilité et un retour aux valeurs cardinales notre formation à savoir la mise au centre de nos préoccupations la satisfaction des patients par l'utilisation optimale des connaissances et une sécurisation et pérennisation de la chaîne du médicament par une gestion professionnelle.
Confraternellement.
Dr Talla DIOP, pharmacien à JOAL
Tel: B: 221 33 9 57 62 55 C: 221 77 649 30 96

Chers tous,

Je suis de l`avis du Dr Talla Diop qui recommande de ne pas laisser les medicments aux mains inexpertes. Seulement, comment faire pour ameliorer l`accessibilite des MEG aux populations de zones reculees (loin des villes dervies). Je proposerai l'experience du Cameroun, du moins dans certaines regions ou il a ete cree des Fonds Speciaux. Un pharmacien central supervise ces propharmacies des hopitaux de district ou de Centre de sante. Ca marche.
Bye for now

Dr. Armand S. NKWESCHEU MD, MPH
Research Officer - Division of Health Operations Research.
Ministry of Public Health of Cameroon.
Office Tel: (237) 22 23 45 18 / Fax: +22 23 45 79
Private:
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"If you don't learn to share when you don't have, you will not share even if you have" (Wilfred MBACHAM-2004)

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