[e-med] (18) Pharmacies franchisées

Cher Christophe,

J'ai lu ton mail et le contenu a retenu toute mon attention.

Le principe « des dépôts pharmaceutiques » contrôlé par le pharmacien n'est
pas nouveau ; il a toujours existé et c'est d'ailleurs de cette façon que
le secteur privé au Cameroun a pu maîtrisé la disponibilité des médicaments
au Cameroun.

Je me permets de te rappeler ce qui suit :

Avant la dévaluation du F CFA en 1994, le secteur privé dans les pays CFA
(exemple : le CAMEROUN) assurait une disponibilité efficace des médicaments.

Au Cameroun on ne parlait pas encore du problème de disponibilité, ceci
n'a été possible que par les "Dépôts Pharmaceutiques" contrôlé par le
pharmacien.

Avant la dévaluation on commençait à percevoir le problème d?accessibilité.

Après l'initiative de Bamako ( IB ) le système de distribution existant
qu'il fallait juste améliorer a disparu au profit d?un système qui se révèle
de jour en jour inefficace ; et de plus en plus on parle de disponibilité
et accessibilité plus on avance plus les lacunes de I B sont évidentes.

Dans une de mes correspondances j'ai posé les questions importantes ci-dessous :
Avec le système de distribution du M E G actuelle dans la zone CFA est
ce qu'on peut résoudre les problèmes d?accessibilité et de disponibilité
par l'IB ?
Le médicament vendu à zéro franc CFA coûtera combien au malade ?
N'est-t-il pas important et urgent de faire intervenir le secteur privé
avec leur savoir faire dans la gestion des stocks ?

Bonne réception et meilleures salutations.

Dr SOPNGWI Pierre
Pharmacien diplômé de l'Université de Montpellier I
Directeur Général CCP Cameroun
e-mail : sopngwi@ccp-cam.com

Pierre,

Je crois que nous sommes tout à fait d'accord; le secteur privé a
indiscutablement un rôle important à jouer dans la disponibilité,
l'accessibilité et la qualité de l'acte pharmaceutique et ceci dans tous les
pays du monde. La question du rôle du secteur privé et de sa collaboratiàon
avec le secteur public est d'ailleurs l'objet de l'un des modules du Diplôme
Inter-Universitaire de Pharmacie et Santé Publique dont le deuxième
rassemblement devrait se tenir la première ou deuxième semaine de septembre
(PUB!!).

Reste a savoir comment on organise, on encadre et on supervise le système,
pour assurer justement la meilleure disponibilité au meilleur coût avec une
qualité suffisante du produit autant que de l'acte. Justement, dans des pays
où les populations sont à la fois dispersées (forte ruralité) et pauvres,
l'idée de confier à un pharmacien, privé ou public, la responsabilité
d'organiser et superviser plusieurs pharmacies sous sa propre responsabilité
paraît être une meilleure solution que de laisser des zones de populations
sans aucune présence professionnelle.
Tu constatera pourtant avec moi que, depuis, l'IB au moins, la couverture
géographique des populations africaines par des professionnels du
médicament, pharmaciens ou préparateurs, de statut privé ou public, ne cesse
de reculer.

Amicalement,
Christophe
c.commeyras@wanadoo.fr