[e-med] (19)Western Union et le code de déontologie pharmaceutique .

Bonjour à tous

Interpelé au même titre que tous les "e-mediens", je réponds. Mais mon intervention était inévitable en ma qualité de doyen d'âge des pharmaciens du Mali et par surcroît un des initiateurs de la création de la section pharmacie dans notre Faculté.
Je regrette que Dr Dia soit allé jusqu'à demander qu'on lui indique les articles du code de déontologie qui interdisent d'avoir le "western union" dans nos officines. Je pense qu'il parle du code de déontologie du Mali.
En aîné, je lui dis ceci:
L'honneur, la dignité, la moralité sont des notions qui caractérisent une personne; aucun article d'un texte législatif ne les attribue. Par contre, le contrôle de leur manque dans le comportement des personnes est une nécessité dans la communauté afin d'assurer la quiétude de tous (Chapitre 8 du Décret 91-106/PRM du 15 mars 1991). Aussi, il suffit au législateur d'indiquer des lignes de conduite appropriées, du moment, pour que ceux qui le veulent les suivent à la lettre sans que cela n'empêche malheureusement d'autres de les interpréter suivant leurs intérêts, entrainant ainsi une confusion préjudiciable à la bonne compréhension de la vocation de l'officine. C'est ainsi que le articles 39 et 41 relatifs à l'officine de pharmacie nous donne sa définition et la liste des "produits" autorisés.
Les activités de banque envisagées n'étant pas encore listées, elles sont donc contraires aux textes du Mali.
Je reconnais que la profession doit évoluer avec la société; mais je pense aussi qu'elle doit garder son "essence" au risque de disparaitre.
Je sais qu'avant on préférait la mort à la honte; aujourd'hui on se "tape la poitrine pour avoir réussi un grand coup". Ce qui était avant la honte familiale est aujourd'hui fierté au point que parfois l'environnement familial pousse à ces comportements, incité par la course effrénée à l'argent.
Le manque d'équité il est vrai conduit à se demander pourquoi eux et pas moi qui ai fait tant d'années d'étude. Malgré tout, il ne faut pas "prêter le flan" à ceux qui cherchent à nous détraquer en mous qualifiant de "tiroir-caisse".
Je tiens à présent à signaler que je ne suis actionnaire ni dans AFRICLAB, COPHARMA, LABORREX, et autres établissements grossistes et ni dans aucune Banque de la place. C'est dire que je jouis de mon entière indépendance malgré les difficultés financières que j'ai sur mon chemin.
C'est au nom de cette indépendance que je dis ceci:
Concernant les facilités faites aux pharmaciens, Laborex Mali a initié un cadre d'échanges professionnels non suffisamment exploité à mon avis. Au lancement de cette initiative tous les pharmaciens de la capitale étaient invités pour concevoir ensemble dans la transparence "un produit" permettant la promotion de nos activités. Les conditions proposées par Laborex à son avantage demandent certainement à être revues et améliorées, comme cela avait été retenu lors de la première réunion.
Pour ma part je préfère cette collaboration avec un professionnel de notre art à celle avec une banque (pour cause d'activité différente).
En outre, je soutiens l'approche collective de Laborex et non celle individuelle du Dr DIA même si j'ai beaucoup de sympathie pour lui dans d'autres domaines(son dynamisme); et même que cette approche ait été "habillée" après, par l'implication du conseil national de l'ordre des pharmaciens qui aurait dû être plus critique à mon avis en prenant le train en marche.
Ce sont de telles situations en matière d'argent qui peuvent démobiliser les confrères même si les risques de dérives (intérêts de quelques individus) ont été évités.
J'ai souvent dit qu'il nous faut être conséquents. En effet, pourquoi continuer à se battre pour conserver notre monopole si nous ouvrons nous-mêmes des brèches pour que les autres s'y engouffrent. L'histoire des "grandes surfaces" sous d'autres cieux est évocatrice à ce sujet.
Comment pourrons-nous lutter efficacement contre les conditions de détention des médicaments de la rue si dans beaucoup de nos officines nous y avons des conditions semblables. Combien se soucient du contrôle de température et d'hygrométrie dans leur officine?
Que ne voit-on pas au non de la "parapharmacie"? incitant les autres à vouloir nous rendre la monnaie.
Nous devons faire notre autocritique et montrer par nos comportements que nous sommes à part entière de réels agents de santé.
Oui à l'évolution; aussi j'avais proposé que ceux qui désirent faire l'officine, soient munis d'un diplôme de pharmacologie clinique au moins.

En conclusion je dis que:
                   1- les activités de "western union" ne sont pas listées; donc illégales au MAli.
                   2- la sauvegarde de notre monopole dont beaucoup sont jaloux, et même celle de notre existence, passent par nos activités et comportements.

Pr Koumaré Mamadou
koumarem@yahoo.fr
  
--- En date de : Ven 5.9.08, CHECK OUMAR DIA <checkdia2007@yahoo.fr> a écrit :