(Merci à F. Locher pour la transmission de cette réaction à un article du Monde que nous avons diffusé le 21 septembre 2021 sur e-med http://lists.healthnet.org/archive/html/e-med/2021-09/msg00040.html
Un autre e-medien a trouvé cette réaction pertinente donc nous vous en faisons part. Carinne Bruneton Modératrice)
Commentaire de cet article vu sur LinkedIn
Commentaire sur LinkedIn de François Lecardonnel
J'ai été contraint de limiter le nombre d'exemples qui font de cet "article" une sombre caricature de journalisme car on peut relever un mensonge, une approximation, une manipulation ou une affabulation toutes les 3 lignes.
Citizen4Science et moi-même avons demandé sur Twitter au Monde et à l'auteur de cet article un droit de réponse, nous attendons toujours une réaction des principaux intéressés (pour information, l'auteur de l'article est Docteur en Virologie).
Le Monde, qui fut autrefois l'un des fleurons de la presse nationale, nous offre depuis quelques temps des signes de déliquescence inquiétants. Après sa récente apologie de l'anthroposophie, Le Monde s'attaque aux CROs, prestataires de l'industrie pharmaceutique dans un condensé de désinformation et de recours à des cautions prétendument scientifiques pas vraiment recommandables.
En introduction, on peut lire ceci : "une quatrième phase (d'essai clinique), après mise sur le marché, vise à détecter des effets indésirables rares" - FAUX, la phase IV a pour but de collecter toutes les informations relatives à la sécurité du médicament, et pas seulement les effets indésirables rares.
"Tous champs médicaux confondus, au 20 septembre, 60 026 essais cliniques étaient en phase de recrutement, dont 6 219 en France, parmi les 389 920 déclarés dans la base de données http://Clinicaltrials.gov/>" - FAUX, la base de données CT.gov répertorie TOUS les essais cliniques, en cours, fermés et à venir depuis 2007.
"Il est devenu courant qu'elles (les CROs) réalisent le compte-rendu de la recherche, et qu'ensuite elles aillent rechercher un clinicien dans le monde académique pour le signer." - FAUX, seul l'investigateur principal est habilité à signer le rapport final de la recherche, les CROs ne vont pas à la pêche pour trouver une cautions scientifique.
"Les premières d'entre elles (les CROs) sont apparues dans les années 1940 et 1950. Elles vendaient essentiellement des animaux de laboratoire." - Cette fois, nous sommes dans le registre du délire total.
Selon Jill Fisher, un sociologue (et donc une référence indiscutable en matière d'essais cliniques), "les essais chez l'humain peuvent débuter avant que toutes les données chez l'animal aient été rassemblées, ce qui résulte de la logique néolibérale." - Quand on a rien à dire...
Selon Leigh Turner, bioéthicien américain n'ayant jamais publié sur la thématique des essais cliniques mais plus connu pour ses écrits contre la recherche sur les cellules souches et référence du mouvement QAnon : "pour être compétitives, elles (les CROs) s'implantent en Inde ou dans les pays d'Europe de l'Est, où le recrutement est plus facile et où la survenue d'un effet secondaire grave au cours d'un essai clinique sera moins surveillée que dans un pays où la régulation est plus stricte" - Ce monsieur ignore donc tout des règlements européens qui s'appliquent dans tous les pays membres de l'UE, des Bonnes Pratiques Cliniques internationales (ICH-GCP) et des audits internationaux réalisés par les agences du médicament.
Le Monde se roule dans la fange complotiste et ne fait que se rabaisser au niveau d'un France Soir qui ose s'affubler du nom de ce qui fut autrefois un vrai journal. L'auteur de cet "article" (torchon ?), incapable de citer des sources fiables, ne mérite pas le qualificatif de journaliste