[e-med] (2)Médicaments périmés

Ne pensez vous pas que le broyage (achat d'un broyeur) n'est pas à la portée
de toutes les organisations sanitaires ? ? ?

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Jean-Louis ALONSO
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Bonjour
Contrairement à ce qui a été écrit ici il y a quelques jours, l'incinération ne peut pas être écartée d'emblée de l'arsenal de destruction des déchets d'activités de soins. (elle continue d'ailleurs à être recommandée par l'OMS moyennant certaines précautions).
A condition que l'on parle d'une incinération dans les règles, ce qui n'est malheureusement presque jamais le cas, l'incinération peut être proposée car :
- elle réduit considérablement le volume des déchets et les transforme en cendres que l'on peut gérer simplement comme des déchets ménagers
- bien faite elle ne génère pas ou guère de produits toxiques, dioxines en particulier, qui sont détruites par une combustion et une post combustion à plus de 800°C
- elle est réalisable avec des moyens simples, à partir de matériaux locaux, des sources d'énergie disponibles (coques de noix de palme, son de coton etc.)
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Bien sûr le vrai problème est de construire de vrais incinérateurs et non de simples fours à pizza, avec chambre de combustion et de post combustion, et de les utiliser dans les règles de l'art.
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Depuis notre article paru dans Médecine tropicale en 2009 (Med Trop 2009 ; 69 : 245-250) nous avons continué à travailler la question et notre modèle amélioré est actuellement en expérimentation au Bénin : nous tiendrons informés tous les amis du forum

Edouard Guévart

Intervenant en Afrique sub saharienne je souhaiterai avoir plus d'info sur
ces incinérateurs.

Docteur Jean-Louis ALONSO
jeanlouis0806@gmail.com

[réponse au message 7 du dr Jean-Louis ALONSO.CB]

Bonjour
Pour faire simple on peut retenir les principes de base de l'incinérateur présenté en 2009 (et qui avait reçu l'agrément de l'UNICEF pour les campagnes de vaccination rougeole de 2002 2003) :
- dans une chambre d'incinération, les déchets sont brûlés. S'ils sont secs ils peuvent suffire à la combustion; dans le cas contraire on ajoute un combustible (coques de palmiste, tourteau de coton, bois de palettes) ou même du carburant (pétrole, au moyen d'un réservoir et d'une petite adduction). La température atteint très facilement les 900°C (mesurés)
- les fumées passent dans une chambre de post-combustion où elles sont brûlées. Après divers essais, le plus simple est de concevoir une cheminée en chicane et un second foyer où l'on brûle également un combustible local. Ici aussi la température peut facilement atteindre les 900°C
- pour ce faire il faut évidemment une bonne entrée d'air dans chaque chambre, contrairement au système de Montfort. Et il faut donc que la 2e chambre soit en chicane pour que les fumées aient le temps de brûler avant de sortir par la cheminée
- le tout doit être étanche et réfractaire : le meilleur matériau est l'argile pure, tant pour la confection des briques que pour le cimentage. Le ciment est à proscrire : c'est à cause de lui que tous les fours (type pizza) se fendent et se détruisent rapidement à cause des différences de réaction à la chaleur entre les briques et les joints cimentés.
- nous nous sommes orientés sur une construction en voûte romane pour éviter les angles et les problèmes de "plafond". Le modèle actuellement testé au Bénin ne comporte aucune partie métallique ni aucun milligramme de ciment.
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Au besoin je dispose d'une base de documentation dont l'essentiel est cité dans le papier de Med Trop 2009
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Edouard Guévart