[e-med] (6)Médicaments périmés

[L'article cité par Edouard Guévart est en accès libre à cette adresse :
http://www.revuemedecinetropicale.com/245-250_-_AO_08164MO_guevart_ao.pdf
voir ci-dessous le résumé. CB]

Incinérateur de déchets médicaux à base de matériaux locaux :
expérience de la campagne 2002 de vaccination anti-rougeole
à Douala, Cameroun
Guévart E, Bita Fouda A, Mbous JA, Makoutode M, Bessaoud K
Délégation provinciale de la santé publique du Littoral, Douala, Cameroun.
Med Trop 2009 ; 69 : 245-250

RÉSUMÉ •

Méthode de choix pour détruire les déchets biomédicaux, l’incinération
consiste à les réduire en cendres par une combustion à >800°C, détruisant
les micro-organismes, supprimant les risques de blessure. L’incinérateur
présenté, de type modulaire double chambre préconisé en pays en
développement, répond aux principes de : fabrication artisanale peu
coûteuse, combustion en excès d’air, réduction des risques d’accident ou de
contamination, postcombustion des fumées, économie d’énergie, manipulation
et entretien faciles, sécurité d’utilisation. L’incinérateur, en briques d’argile
de fabrication locale, solidarisé par des cornières d’acier, comporte deux
chambres pour la combustion et la post-combustion. Un réservoir de carburant
et un ventilateur permettent d’activer la combustion. Lemodèle fonctionne
par fournées en cycles de 2 heures. La campagne de vaccination anti-rougeole
(décembre 2002) devait produire pour 5 districts de Douala 800000 seringues
autobloquantes avec aiguilles. Immédiatement jetés dans des boîtes de
sécurité de carton (contenance 5 litres, 1 Kg), ces déchets étaient
acheminés jusqu’à l’incinérateur puis incinérés en 2 fournées quotidiennes.

Résultats. La construction de l’incinérateur a coûté 3500000FCFA (5300 €).
5816 boîtes ont été incinérées, soit 29080 litres, 872 400 seringues, 6 281
Kg de déchets. Leur incinération a nécessité 126 fournées réalisées en 11
semaines. Les cendres (240 litres, soit 0,8 % du volume incinéré) ne
contenaient pratiquement aucun résidu solide. La consommation de gazole a
été négligeable. Les fumées n’ont jamais été abondantes, opaques, ou
malodorantes. Les températures mesurées lors d’essais préalables dépassaient
toujours 800°C. Selon l’OMS, les émissions toxiques sont négligeables
au-delà de 700°C si l’incinérateur fonctionnemoins de 2 heures quotidiennes.
L’expérience devra être complétée par des travaux sur le contrôle des
températures, la détermination de la composition des cendres et fumées, des
essais en différentes conditions
climatiques et d’utilisation.

Dans le cadre du programme élargi de vaccination-PEV financé par le Contrat de désendettement et de développement-C2D avec l'Agence Française de Développement-AFD en 2006 au Cameroun, il n'avait pas été possible de financer l’installation des incinérateurs fabriqués localement en raison de l’absence d’homologation du modèle au point de vue de la sécurité, de l’efficacité et du risque environnemental, ce qui a considérablement compliqué la tâche pour l'achat en international.
Des investissements importants devaient donc être réalisés au niveau du programme PEV et imposent de développer rapidement une stratégie de maintenance, surtout au niveau préventif, les contraintes techniques pour ce type de maintenance étant faibles
Je ne sais pas si cela avait été résolu raisonnablement, étant donné qu'il fallait équiper bon nombre de structures sanitaires dans tout le pays (une centaine)
Christophe Prat - Conseiller sanitaire pour la zone de défense de Guyane