[e-med] (2) Protection des agents de santé contre l'infection à VIH

On trouvera ci-après le texte publié en français par les services de
l'Organisation Internationale du Travail 5OIT).

(Début du texte)

Organisation internationale du travail
Promouvoir la sécurité du personnel soignant
Bureau des communications
Mardi 19 avril 2005 (BIT/05/19)

Genève GENEVE (Nouvelles du BIT) - Des représentants du Bureau
international du Travail (BIT) et de l'Organisation Mondiale de la Santé
(OMS) joignent leurs forces à Genève, du 19 au 21 avril, lors d'une
réunion tripartite d'experts afin de développer de nouvelles directives
pour protéger la sécurité des travailleurs de la santé impliqués dans la
lutte mondiale contre le VIH/SIDA.

À l'heure où les services de santé font face à un défi sans précédents lié
à la pandémie, des membres du réseau des services de santé mondial, qui
s'occupent des personnes atteintes du VIH/SIDA, font face à un lourd et
inhabituel fardeau psychologique et physique provoqué par la surcharge de
travail, le désespoir de voir leurs patients mourir, le manque de sécurité
et de moyens pour les soins, ainsi que le risque d'infection.

Les nouvelles directives seront établies dans le but de promouvoir la
sécurité du personnel soignant ainsi que des patients ; augmenter
l'efficacité des services relatifs au VIH/SIDA ; réduire l'impact des
traumatismes et des discriminations et ainsi augmenter la confiance du
public dans le secteur de la santé.

« Des directives claires sont, dans le monde du travail, un des moyens les
plus efficaces de réduire la transmission du SIDA et autres virus du
système sanguin. Elles permettent également d'améliorer les soins aux
patients », dit Susan Maybud, spécialiste des services de la santé du BIT.
« Plus de cinquante pour cent des lits d'hôpitaux des pays d'Afrique
sub-saharienne sont occupés par des personnes atteintes du SIDA -
représentant un défi gigantesque pour un personnel qui diminue sans cesse,
à cause de la maladie et de la mort, des départs provoqués par de bas
salaires et de moyens insuffisants, ainsi que du fait de la migration. »

Les nouvelles directives globales pour les travailleurs du secteur
VIH/SIDA sont saluées par l'ONU comme un effort majeur pour répondre à
l'épidémie, en lien avec le développement et le progrès social. L'épidémie
globale de VIH/SIDA représente un des défis majeurs à surmonter pour
atteindre les objectifs du Développement du Millénaire de l'ONU qui visent
à réduire de moitié la pauvreté d'ici 2015.

Garantir un personnel médical en bonne santé et qui fonctionne bien est
également essentiel afin d'atteindre le but mondial établi par l'OMS et
UNAIDS. L'objectif est que trois millions de personnes qui vivent avec le
VIH/SIDA dans les pays en développement et à revenu moyen reçoivent des
traitements anti-rétroviraux d'ici à la fin 2005.

« La construction d'un secteur de la santé bien plus robuste et la
constitution d'un environnement plus sain pour les travailleurs de la
santé nous permettra d'atteindre nos buts en accélérant le traitement »,
dit le Dr Jim Yong Kim, Directeur pour le VIH/SIDA à l'OMS. « En même
temps, rendre les thérapies anti-rétrovirales plus accessibles aidera à
réduire la crise que rencontrent tellement d'hôpitaux et de centres de
santé. »

L'impact du SIDA sur la santé des travailleurs eux-mêmes est significatif.
Par exemple, le service de santé en Afrique du Sud a déclaré que, entre
1997 et 2001, 14 pour cent du personnel (principalement le personnel
infirmier) est mort du SIDA. On estime que le Botswana perdra 17 pour cent
de son personnel soignant entre 1999 et 2005, et que si les travailleurs
de la santé ne sont pas traités, la proportion de ces décès à cause du
VIH/SIDA pourrait atteindre 40 pour cent en 2010. De la même manière, le
SIDA affecte le personnel d'une manière disproportionnée. La vaste
majorité des personnes vivant avec le VIH/SIDA sont des adultes âgés de 15
à 49 ans, en âge de travailler. D'après le récent rapport du BIT, Le
VIH/sida dans le monde du travail : évaluation mondiale, répercussions et
réponses, 2004, quelque 26 millions de travailleurs (tous secteurs
confondus) vivent avec le VIH/SIDA. En l'absence d'accès aux soins plus
faciles, on estime que 28 millions de travailleurs disparaîtront à cause
du VIH/SIDA en 2005, 48 millions en 2010 et 74 millions en 2015, révèle
l'analyse du BIT.

Les nouvelles directives du service de santé aborderont le rôle du
dialogue social, qui fournit aux gouvernements, employés et travailleurs
un forum de discussion sur les défis tels que le VIH/SIDA dans ce secteur.
Elles donnent aussi des conseils spécifiques et pratiques pour se
protéger, se former et informer les travailleurs de la santé, ainsi que
les sujets comme le dépistage, les traitements, la confidentialité, la
minimisation des risques professionnels, la prévention, ou encore les
soins et le soutien aux travailleurs du domaine de la santé.

De manière significative, les directives couvriront aussi les sujets de la
discrimination et de la stigmatisation - des travailleurs de la santé vers
les autres travailleurs de la santé et vers les patients - un sujet
sérieux traité dans de nombreux règlements sur la santé, notamment notifié
dans le Recueil de directives pratiques du BIT sur le VIH/SIDA .

Comme la majeure partie des employés du secteur des services de la santé
sont des femmes (qui représentent dans certains pays plus de 80 pour cent
des travailleurs de ce domaine), les directives mettront un accent
particulier sur leurs besoins et leurs soucis. Selon le rapport du BIT,
« Women, girls, HIV/AIDS and the world of work », la proportion de femmes
en âge de travailler qui vivent avec le VIH/SIDA augmente dans toutes les
régions du monde. En Afrique sub-saharienne, les femmes représentent 57
pour cent de tous les adultes HIV-positifs et trois quarts des jeunes gens
vivant avec le SIDA sont des femmes et des jeunes filles.