[e-med] ONU: D’ICI À 2015, LES ÉTATS S’ENGAGENT « SOLENNELL EMENT » ...

Assemblée générale
AG/11093

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Assemblée générale

Soixante-cinquième session

94e & 95e séances plénières

matin - après-midi

D’ICI À 2015, LES ÉTATS S’ENGAGENT « SOLENNELLEMENT » À RÉDUIRE DE MOITIÉ
LE TAUX DETRANSMISSION DU VIH/SIDA ET À STOPPER TOTALEMENT LA
CONTAMINATION DU NOUVEAU-NÉ PAR LA MÈRE

Après une Réunion de haut niveau de trois jours sur le VIH/sida, les chefs
d’État et de gouvernement et représentants des États Membres de l’ONU se
sont fixé l’objectif « ambitieux », selon les mots du Président de
l’Assemblée générale, de réduire de 50 % d’ici à 2015 le taux de
transmission du VIH par voie sexuelle et parmi les usagers de drogues
injectables mais aussi de stopper totalement la contamination du
nouveau-né par la mère et d’assurer un traitement antirétroviral à 15
millions de personnes*.

La Réunion de haut niveau s’est ouverte le 8 juin dernier, par une
intervention du Secrétaire général de l’ONU qui a dit « nous sommes ici
pour mettre fin au VIH/sida », avant de présenter sa stratégie** en cinq
points visant à réaliser d’ici à 2015 l’objectif du « triple zéro », à
savoir « zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro mort due au
sida ».

Pour ce faire, dans la « Déclaration politique » qu’ils ont adoptée
aujourd’hui par consensus, les États s’engagent « solennellement » à faire
montre « d’une volonté politique renouvelée et d’un esprit d’initiative
vigoureux ».

Intitulée « Intensifier nos efforts pour éliminer le VIH/sida », la «
Déclaration politique » se décline en neuf chapitres sur le leadership, la
prévention,le traitement, les droits de l’homme, les
ressources,l’intégration de la lutte contre le VIH/sida dans l’action en
faveur de la santé et du développement, la recherche, la coordinationet le
suivi.

Les chefs d’État et de gouvernement et représentants des États Membres de
l’ONU s’engagent ainsi à redoubler d’efforts pour assurer d’ici à 2015
l’accès « universel » à la prévention, au traitement, aux soins et au
soutien, en vue d’enrayer et commencer à inverser la propagation du VIH.
Ce faisant, ils promettent de veiller à ce que les femmes puissent exercer
leur droit de décider librement de toutes les questions relatives à leur
sexualité, y compris en ce qui concerne leur santé en matière de sexualité
et de procréation.

D’ici à 2012, les États s’engagent à mettre en œuvre des plans nationaux
multisectoriels et à demander aux partenaires internationaux de faire en
sorte que, d’ici à 2013, ces plans soient financés. À l’exécution de ces
plans doivent être associés les jeunes, y compris ceux vivant avec le VIH,
les dirigeants locaux et la société civile pour combattre la
stigmatisation et la discrimination. Les États s’engagent d’ailleurs à
mettre en place un cadre juridique, social et politique facilitateur afin
d’éliminer cette stigmatisation et la violence.

Par cette mobilisation, ils pensent pouvoir assurer le plus rapidement
possible l’accès universel au traitement antirétroviral. Quid du coût?
Les États répondent en s’engageant à éliminer d’ici à 2015 les obstacles
qui empêchent l’accès aux produits pharmaceutiques nécessaires. Les
moyens? Utiliser pleinement les possibilités existantes au titre de
l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui
touchent au commerce (ADPIC) et accepter la concurrence des produits
génériques.

D’après le Programme commun des Nations Unies (ONUSIDA), il faut d’ici à
2015, 6 milliards de dollars par an. Alors, les États rappellent aux pays
développés la volonté qu’ils ont manifestée de porter leur aide publique
au développement (APD) à 0,7% de leur PNB en 2015, au plus tard. Ils
engagent « fermement » les pays africains, qui ont adopté la Déclaration
d’Abuja, à prendre des mesures concrètes pour affecter au moins 15% de
leur budget annuel à l’amélioration du secteur de la santé publique. Ils
promettent, par ailleurs, de multiplier les mécanismes de financement
nouveaux, volontaires et novateurs.

Les États s’engagent aussi à améliorer l’intégration des programmes de
lutte contre le VIH/sida dans les soins de santé primaires, les services
de santé de la sexualité et de la procréation et les services de lutte
contre les maladies contagieuses. Ils assurent de leur volonté
d’accélérer la recherche-développement sur un vaccin fiable.

Ils prient le Secrétaire général de l’ONU de présenter un rapport sur les
progrès accomplis dans la réalisation de cette « Déclaration politique »,
à la Réunion spéciale de 2013 sur les huit Objectifs du Millénaire pour le
développement (OMD), le sixième d’entre eux portant sur le sida.

Le temps presse malgré de réels progrès dont la réduction de plus de 25%
des taux de séropositivité dans plus de 30 pays, la baisse « significative
» de la transmission materno-foetale du VIH et l’extension « sans
précédent » de l’accès au traitement antirétroviral à plus de 6 millions
de personnes, des fonds qui sont passés en 30 ans de 1,8 milliard à 16
milliards en 2010 et des promesses de contributions de plus de 30
milliards de dollars.

L’épidémie reste une catastrophe humaine sans précédent. Après la mort,
en 30 ans de plus de 30 millions de personnes, environ 33 millions de plus
vivent avec le VIH, plus de 16 millions d’enfants sont devenus orphelins
du sida et plus de 7 000 nouveaux cas d’infection sont enregistrés chaque
jour; les jeunes âgés de 15 ans à 24 ans représentant plus d’un tiers de
ces cas. À ces chiffres il faut ajouter le fait qu’environ, 370 000
nouveau-nés auraient été infectés par le VIH en 2009 et que quelque 10
millions de personnes n’ont toujours pas accès aux traitements.

Alors les États semblent avoir répondu à l’appel du Secrétaire général
visant à ce que l’on affronte « avec audace » les questions sensibles des
hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, des toxicomanes
et du commerce du sexe, la déclaration que le Saint-Siège a faite
aujourd’hui a été ponctuée de manifestations de désaccord. Les
représentants de la Syrie, au nom du Groupe des États arabes et de l’Iran
ont également émis des réserves sur la « Déclaration politique ».

Convoquée par le Président de l’Assemblée générale pour parler 30 ans
après le premier cas de VIH, de la mise en œuvre de la Déclaration
d’engagement de 2001 et de la Déclaration politique de 2006 sur le
VIH/sida, la Réunion de haut niveau a aussi été l’occasion d’organiser des
tables rondes sur les thèmes « Responsabilité partagée – Un nouveau pacte
mondial pour la lutte contre le VIH/sida », « Comment atteindre l’objectif
« zéro nouvelle infection »? « l’innovation et les nouvelles technologies
», « Les femmes, les filles et le VIH » et « Intégrer la lutte contre le
VIH/sida aux programmes portant sur la santé et le développement en
général ».

Dans sa déclaration de clôture, le Président de l’Assemblée s’est dit
encouragé par la détermination dont ont fait montre les États. Les mères
et les enfants, a-t-il dit, profiteront énormément du nouveau « Plan
mondial » lancé hier, pour prévenir les nouvelles infections chez les
enfants d’ici à 2015 et garder leur mère en vie. Il a aussi rappelé que
le Conseil de sécurité a adopté mardi dernier, une résolution sur le
VIH/sida qui traite de la violence sexuelle et du respect des droits des
femmes et des filles dans les conflits armés.

*A/65/L.77

**A/65/797

RÉUNION DE HAUT NIVEAU VISANT À PROCÉDER À L’EXAMEN D’ENSEMBLE DES PROGRÈS
ACCOMPLIS DANS LA RÉALISATION DE LA DÉCLARATION D’ENGAGEMENT SUR LE
VIH/SIDA ET DE LA DÉCLARATION POLITIQUE SUR LE VIH/SIDA

Mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida et de la
Déclaration politique sur le VIH/sida: rapport du Secrétaire général
(A/65/797)

Suite et fin des déclarations

M. KIHUMURO APUULI, Directeur général de la Commission sur le sida de
l’Ouganda, a indiqué que, dans son pays, 1,2 million de personnes sur une
population totale de 32 millions, était porteuses du VIH/sida. « La tâche
à laquelle nous devons faire face est énorme », a-t-il dit.

Le docteur Apuuli a reconnu qu’il faut affecter les ressources à des
actions fondées sur les faits qui seront efficaces et donneront des
résultats, tout en assurant la promotion des initiatives nationales avec
l’adhésion des populations. De nouvelles poches d’infection ont émergé
dans la société ougandaise. Sur un total de 550 000 personnes ayant
besoin de suivre un traitement antirétroviral, seulement 270 000 y ont
accès.

L’Ouganda appuie la position de l’Union africaine (UA) concernant le droit
de chaque pays de mettre en œuvre des programmes de lutte contre le
VIH/sida conformes aux lois nationales, aux priorités du développement et
à la culture, a poursuivi le docteur Apuuli. L’épidémie touchant
particulièrement les femmes et les filles, il est important de donner aux
pays africains les moyens nécessaires pour promouvoir l’égalité des sexes
et l’autonomisation des femmes.

Mme ANN PETERS, Ministre de la santé de la Grenade, a notamment attiré
l’attention sur les résultats obtenus dans son pays par le biais du Groupe
national de contrôle des maladies qui a concentré, ces dernières années,
ses efforts sur la lutte contre la transmission de la mère à l’enfant,
l’amélioration de la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH et
l’intégration de la prévention dans les soins de santé primaire. Elle a
estimé que cette approche pouvait faciliter la réalisation de l’objectif
dit du « triple zéro ».

Mme DHARMASHILA CHAPAGAI, Ministre d’État pour la santé et la population
du Népal, a estimé que la responsabilité partagée en matière de lutte
contre le VIH/sida devait se fonder sur l’équité et l’égalité. Elle a
insisté sur l’aspect critique du financement, de la consolidation des
systèmes de santé et de l’implication de toutes les parties prenantes.
Pour la Ministre, la prévention est la pierre angulaire de toute réponse
mondiale au VIH/sida. Elle s’est dite convaincue que l’accès à des
médicaments efficaces, de bonne qualité et à bon marché, notamment aux
génériques, contribue considérablement à ces efforts de prévention et de
traitement.

À ce titre, Mme Chapagai a appelé à ce que les droits de propriété
intellectuelle favorisent l’accès aux médicaments abordables. Elle a
également insisté sur l’importance de lutter contre les inégalités entre
les sexes. Elle a ensuite passé en revue les grandes lignes de la
politique du Népal en matière de lutte contre le VIH/sida qui, a-t-elle
expliqué, cible en premier lieu les toxicomanes, les hommes ayant des
rapports sexuels avec d’autres hommes, les travailleurs migrants, les
professionnels du sexe et leurs clients.

M. MIGUEL BERGER (Allemagne) a appelé tous les gouvernements à faire
preuve de responsabilité politique en matière de lutte contre le VIH/sida.
Il a expliqué que l’Allemagne adaptait régulièrement ses stratégies pour
répondre aux nouveaux défis. Il a appelé à l’abrogation des lois qui
criminalisent l’homosexualité et qui ne reconnaissent pas la toxicomanie
comme une maladie.

Le représentant a passé en revue les initiatives de l’Allemagne en matière
de coopération. Il s’est attardé sur les ravages du VIH chez les jeunes
qui, selon lui, devraient occuper un rôle de chef de file dans la réponse
au VIH/sida. Les politiques doivent faire preuve de responsabilité en
associant les jeunes et la société civile aux efforts en cours, a-t-il
estimé.

M. JARMO VIINANEN (Finlande) a souligné l’importance qu’il y a à offrir
aux jeunes une éducation sexuelle globale, « priorité » de son pays depuis
les années 70. Il a souligné que son pays se fait fort de remplir tous
ses engagements internationaux en matière de lutte contre le VIH/sida.
Mais, a-t-il estimé, en ces temps de contraintes budgétaires, il faut
compléter l’aide publique au développement (APD) avec d’autres sources de
financement. La mobilisation des ressources nationales est essentielle,
a-t-il insisté, avant de souligner le potentiel du secteur privé et des
sources innovantes de financement. Les économies émergentes doivent aussi
jouer un rôle, a poursuivi le représentant. Il nous faut plus que jamais,
a-t-il conclu, poser la question de l’efficacité de l’aide qui passe par
une véritable coopération entre tous les acteurs concernés. Le
représentant n’a pas manqué de souligner que les droits sexuels et
reproductifs font partie intégrante des droits de l’homme et appartiennent
à tout être humain, sans discrimination aucune.

Mme HIND ALSHOUMER, Conseillère auprès du Ministère de la santé du Koweït,
a souligné l’attachement de son pays à la lutte contre le VIH/sida, «
conformément à son engagement en matière d’Objectifs du Millénaire pour le
développement ». Elle a ajouté que les plans stratégiques du Koweït
mettent l’accent sur l’éducation préventive et l’accès universel au
traitement. « Le pays a financé de nombreuses recherches et organisé des
conférences sur ces sujets, qui sont ouvertement débattus dans la société
», a affirmé la représentante. Le Koweït, a-t-elle dit, verse chaque
année 500 000 dollars au Fonds mondial.

M. RODGER SAMUEL, Ministre d’État de Trinité-et-Tobago, a appelé à des
engagements de mise en œuvre des différents instruments relatifs à la
lutte contre le VIH/sida. Il a passé en revue les grandes lignes de la
réponse de son pays dont l’objectif principal est de veiller à
l’universalisation de l’accès aux soins et aux traitements. Il a
notamment évoqué la gratuité des traitements antirétroviraux ainsi que
l’existence d’un projet de loi sur la confidentialité des patients. Le
Ministre a, par ailleurs, reconnu que la stigmatisation et la
discrimination entravaient de manière substantielle tous les efforts pour
traiter les personnes touchées et éliminer le virus. Le VIH est l’affaire
de tous, a-t-il lancé en conclusion.

M. ITAMAR GROTTO (Israël) a parlé des efforts de son pays qui se concentre
aussi sur les utilisateurs de drogues pour lesquels des programmes
d’échange de seringues ont été mis en place. Tirant les leçons de
l’expérience israélienne, il a mis l’accent sur trois domaines dans
lesquels les efforts collectifs peuvent avoir le plus grand impact. Il
s’agit d’abord, a-t-il dit, de l’amélioration des infrastructures de santé
qui doivent être capables de traiter de la pandémie aux côtés des
infrastructures spécialisées. Il a également plaidé pour la promotion
d’une collaboration entre pays aux niveaux local, régional et
international. Il a enfin prôné un système d’accès universel au dépistage
et aux traitements qui tiennent compte des besoins et des pratiques des
cultures locales. Le représentant a conclu en attirant l’attention sur
les activités de l’Agence de coopération internationale (MASHAV), en
particulier en Éthiopie et en Europe de l’Est, ainsi que sur celles de «
Tipat Chalav » qui s’occupe de la santé maternelle et infantile.

Mme FÁTIMA FRANCO, Sous-Secrétaire pour les régions côtières auprès du
Ministère de la santé d’Équateur, a relevé que malgré les stratégies de
prévention, le nombre de cas continuait d’augmenter de manière « alarmante
». Le déni, le refus, la minimalisation, les tabous et la discrimination
s’ajoutent à la vulnérabilité de la population en général, a-t-elle fait
observer. Mme Franco a expliqué que son pays avait adopté une nouvelle
Constitution « révolutionnaire » basée sur le principe quichua du « bon
vivre ».

Des progrès importants ont été enregistrés en matière de transmission de
la mère à l’enfant et de transfusion sanguine. Il importe cependant de
déployer davantage d’efforts pour promouvoir une sexualité responsable et
cibler les populations à risque, comme les professionnels du sexe. La
représentante a également appelé à une lutte acharnée contre la violence
sexiste.

M. KEVIN RUDD, Ministre des affaires étrangères de l’Australie, a indiqué
que malgré l’impact de la crise financière, son pays avait apporté une
contribution majeure à la lutte contre le VIH/sida. Il a expliqué qu’un
programme australien de 72 millions de dollars vise à aider certains pays
d’Asie du Sud-Ouest et d’Afrique. L’Australie a formé le personnel
pédiatrique de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, ce qui avait entraîné une
chute du nombre de nourrissons séropositifs. Le Ministre a souligné
l’importance de la prévention et de la recherche et a prévenu que tous les
efforts resteront vains si le partenariat entre les gouvernements et la
société civile échoue.

Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a affirmé que depuis la signature de la
Déclaration d’engagement sur le VIH/sida en 2001, son pays avait réalisé
des progrès importants dans le règlement au niveau national de ce
problème. Il a notamment renforcé le cadre légal en adoptant en 2009 un
code « sur la santé de la population et le système de soins, y compris la
prévention et le traitement de l’infection VIH et du sida ». Les
dispositions clefs de ce code liées à la prévention et au traitement du
VIH/sida, qui visent à la protection de la santé et des droits de l’homme,
sont en conformité avec les engagements internationaux pris en matière de
santé publique et de réponse au VIH/sida, a-t-elle expliqué. Se
concentrer sur la lutte contre le VIH/sida permettra d’accélérer les
progrès dans les domaines du développement, de l’élimination de la
pauvreté, de la réduction de la faim et de la santé maternelle et
infantile, a-t-elle ajouté. De même, la représentante a souligné que son
pays appuyait totalement la série de recommandations faites par le
Secrétaire général visant l’objectif « zéro nouvelle infection HIV, zéro
discrimination et zéro mort due au sida ».

M. DANIELE D. BODINI (Saint-Marin) est intervenu brièvement pour souligner
la nécessité impérieuse de mettre en place de nouvelles stratégies de
prévention du VIH/sida, en particulier pour protéger les plus jeunes et
les plus vulnérables. Nous devons réduire le coût des médicaments
essentiels et améliorer l’offre des traitements, a-t-il ajouté, jugeant
que l’ONU est le forum indiqué pour catalyser les efforts des
gouvernements, de la société civile et du milieu scientifique. Notre
objectif doit être de mettre fin au VIH/sida, a-t-il conclu.

M. LAZAROUS KAPAMBWE (Zambie) a déclaré que mettre en œuvre des
initiatives est une chose, s’assurer de leur efficacité en est une autre,
« surtout dans un pays qui comme le nôtre affiche une prévalence de 14,%
». Il a ajouté que le Gouvernement zambien avait mis en place des
mécanismes de suivi des plans d’action en matière de prévention du
VIH/sida et d’amélioration des conditions de vie des prisonniers vivant
avec le VIH.

De manière générale, les personnes touchées par la pandémie doivent être
en mesure de participer à la vie sociale de leur communauté. Les jeunes
et les femmes aussi doivent être des parties prenantes à une lutte qui se
mène au quotidien, a poursuivi le représentant. Il a insisté sur
l’importance de baser les réponses à la pandémie sur le respect des droits
de l’homme; la Zambie ayant en ce sens renforcé, ces dernières années, les
capacités de la société civile.

M. JUAN PABLO DE LAIGLESIA (Espagne) a rappelé que son pays était, au
début des années 1990, l’un des plus touchés en Europe par la pandémie de
VIH/sida, qui sévissait principalement parmi les toxicomanes. La
participation de toutes les parties prenantes, l’exploitation des
découvertes scientifiques successives et l’engagement des législateurs ont
conduit à des mesures « courageuses et rigoureuses » et à l’inversion de
cette dynamique au cours des 20 dernières années. Pour relever les défis
en suspens, l’Espagne considère qu’il est essentiel de comprendre que la
pandémie de VIH/sida ne s’appuie pas seulement sur des facteurs
biologiques et comportementaux, mais aussi sur des facteurs sociaux,
culturels et économiques. Aussi, la réponse au VIH devrait-elle être
globale et intégrée dans les systèmes de santé.

Forte de cette perspective, l’Espagne n’a cessé de maintenir une part
importante de son aide publique au développement (APD) au renforcement des
systèmes de santé, a assuré le représentant, qui a ajouté que son pays
était disposé à partager son expérience et ses pratiques dans un dialogue
politique avec le reste de la communauté internationale. L’Espagne,
a-t-il précisé, s’engage à porter son APD à hauteur de 0,7% de son PIB
d’ici à 2015, dont 0,1% sera entièrement dédié au secteur de la santé.

M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) s’est dit convaincu de l’aspect
essentiel de la prévention et de l’accès aux médicaments à des prix
abordables, notamment dans les pays les plus touchés d’Afrique
subsaharienne. Il a prôné une approche détaillée incluant les traitements
biomédicaux, le changement des comportements et les interventions
structurelles pour modifier les normes néfastes du genre et mettre un
terme à la violence sexiste. Cette approche doit être complétée par
l’accès à une éducation sexuelle globale, à la prévention et aux
traitements, en particulier des jeunes.

M. Mayr-Harting a poursuivi en insistant sur la nécessité de prêter
attention aux besoins de prévention des populations à risque, notamment
les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les
utilisateurs de drogues par intraveineuse, les professionnels du sexe et
leurs clients. La protection des droits de l’homme et du droit à la santé
des personnes vulnérables est essentielle à la lutte contre le VIH/sida,
a-t-il affirmé. Il s’est dit convaincu que les inégalités sexuelle et
sociale sont les forces motrices de l’épidémie. Il a donc prôné des
progrès sérieux en matière d’égalité entre les sexes et d’autonomisation
des femmes. Inquiet de la féminisation de l’épidémie, il a défendu
l’accès des femmes et des filles à la santé sexuelle et reproductive et a
encouragé une lutte acharnée contre la violence sexiste.

Mme ANNE ANDERSON (Irlande) a indiqué que son pays allait contribuer à
hauteur de 145 millions de dollars à la lutte contre le VIH/sida et les
maladies sexuellement transmissibles. La vérité est que la lutte contre
le VIH/sida ne peut être gagnée si on ne fait pas mieux pour protéger et
autonomiser les femmes. L’autre priorité est de promouvoir le respect des
droits de l’homme et la lutte contre la stigmatisation et la
discrimination. En ces temps de contraintes budgétaires, a poursuivi la
représentante, l’ONU doit continuer à mener les efforts et assurer une
utilisation efficace des ressources, ce qui exige la suppression des
doubles emplois, le renforcement de la coordination sur le terrain, un
système de suivi fiable et une détermination commune à parvenir à des
résultats. Concluant sur le leadership, elle a estimé que le Secrétaire
général et le système des Nations Unies peuvent être fiers d’eux.

M. THAN SWE (Myanmar) a affirmé que son pays appuyait fermement les cinq
recommandations faites par le Secrétaire général visant à renforcer la
risposte au VIH/sida. La mobilisation de ressources financières
suffisantes et l’assistance nécessaire du système des Nations Unies et de
la communauté internationale sont indispensables à une mise en œuvre
efficace de ces recommandations, a-t-il déclaré. Le représentant a
expliqué que le Myanmar se tient aux côtés des Nations Unies pour
combattre la pandémie. Il a en particulier fait état d’un programme
national coordonné avec différents partenaires comprenant des agences de
l’ONU, des ONG et la société civile.

Le représentant a indiqué que son pays avait déjà lancé un nouveau plan
national stratégique de lutte contre le sida couvrant la période
2011-2015. Il a ajouté qu’avec des ressources limitées et un soutien
international maigre, le Myanmar tentait de surmonter ses difficultés dans
la lutte contre le VIH/sida. La prévalence du VIH parmi la population
âgée de 15 à 49 ans est passée de 0,94% en 2000 à 0,61% en 2009, a-t-il
précisé.

M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a affirmé que le niveau d’infection du HIV
s’est réduit de manière importante dans son pays, grâce à un solide
leadership politique, l’engagement du Gouvernement et le soutien des
partenaires. Une multiplication accélérée des dispensaires, associée à
une politique de décentralisation des services ont eu un effet positif,
a-t-il dit. Par exemple, le nombre de personnes qui ont bénéficié d’un
test de dépistage est passé de 564 000 en 2005 à 9,4 millions en 2010.
L’accès à une thérapie antirétrovirale gratuite a été élargi, ayant pour
conséquence une amélioration significative de la survie et de la qualité
de vie des personnes vivant avec le VIH, a-t-il ajouté.

Il a également souligné que des progrès avaient été réalisés dans la
prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant. Le combat
n’est pas encore gagné, a-t-il néanmoins nuancé. Il a ainsi jugé
essentiel d’accélérer l’accès au traitement aux millions de gens vivant
dans des pays à faible revenu. Une coopération internationale et des
financements prévisibles et adéquats sont primordiaux pour compléter les
efforts nationaux, a poursuivi le représentant.

M. EDUARDO ULIBARRI (Costa Rica) a déclaré qu’il faut modifier la riposte
internationale pour contrecarrer le rythme de propagation de la pandémie
de VIH/sida. Il a ajouté qu’en matière d’accès universel à la prévention
et au traitement, il est crucial de se fonder sur les éléments
scientifiques disponibles. L’appréhension de la situation des groupes à
risque ne doit plus être entachée de considérations culturelles, car la
santé publique est un droit pour tous dont les réponses ne doivent pas
être conditionnées par des arguments tendancieux découplés des preuves
techniques et épidémiologiques, a-t-il insisté.

Après avoir plaidé pour un investissement accru dans la recherche sur un
vaccin, le représentant a souhaité que l’ONU s’efforce d’endiguer plus
efficacement une pandémie qui est, en outre, en train de se féminiser et
de prendre de court les systèmes juridiques. Il a estimé que le personnel
de l’ONU déployé sur le terrain est une force pour lutter contre les abus
sexuels « qui non seulement violent les droits fondamentaux des individus
mais contribuent à la propagation du VIH/sida et d’autres maladies ».

M. MILORAD ŠĆEPANOVIĆ, (Monténégro) a indiqué que l’Europe de
l’Est connaissait une augmentation « alarmante » du nombre d’infections.
Il a indiqué que le taux de prévalence au Monténégro était de 0,013% mais
la tendance régionale montre un vrai risque de propagation si l’on
n’améliore pas les mesures de prévention auprès des groupes à risque. Le
représentant a présenté les grandes lignes de la première Stratégie
nationale pour le VIH/sida. Des normes et des protocoles de prévention et
de traitement ont été publiés, certaines lois ont été amendées et des
initiatives ont été lancées en faveur des groupes à risque. Il a
également parlé du renforcement des capacités du personnel de la santé, de
système carcéral, de l’éducation et des ONG. M. Šćepanović
expliqué que le Monténégro entendait renforcer les efforts pour lutter
contre la stigmatisation et la discrimination et pour améliorer la
recherche, les données, l’expertise technique et les capacités humaines.

M. MINAS A. HADJIMICHAEL (Chypre) a précisé que la politique de son
gouvernement en matière de VIH/sida était formulée en accord avec les
directives européennes et en coopération étroite avec ses partenaires
européens et internationaux. En 2008, a-t-il précisé, le cadre national
de surveillance épidémiologique a été réévalué dans le souci de se
conformer aux exigences de, le réseau européen en matière de surveillance
du VIH/sida. Il a déclaré que la prévention au VIH et la protection des
droits de l’homme étaient les pierres angulaires du Plan stratégique
2010-2014 de Chypre. Il a précisé que le traitement, incluant les
thérapies antirétrovirales, les soins, le conseil et le dépistage, est
dispensé gratuitement à tous les citoyens chypriotes, mais aussi à tous
les citoyens de l’Union européenne et tous les réfugiés politiques.

Bien que les données statistiques montrent une tendance stable en ce qui
concerne la prévalence du VIH/sida, le Gouvernement de Chypre continue de
mesurer de manière stricte la situation en menant des enquêtes sur les
menaces liées à la consommation de drogues et aux mouvements de
population. En 2009, a-t-il précisé, Chypre a adhéré à la Facilité
internationale d’achat de médicaments (FIAM/UNITAID), « groupe leader en
matière de financement innovant », en participant activement à son
financement avec une contribution de 2,5 millions d’euros sur six ans.

M. TAWFEEQ AHMED ALMANSOOR (Bahreïn) a indiqué qu’avec 380 cas enregistrés
en 2010, son pays était a priori peu concerné par la pandémie. Mais le
Bahreïn partage la préoccupation de la communauté internationale face à
cet « ennemi implacable » qui ne connaît pas de frontières, a-t-il ajouté,
avant de préconiser l’allocation de ressources adéquates pour répondre
efficacement aux défis posés par le VIH/sida, en particulier pour
atteindre les objectifs fixés en matière d’accès universel et de
prévention. Le représentant a également parlé des activités du Comité
national de prévention santé, qui offre des services thérapeutiques de
pointe et garantit l’accès gratuit au traitement et aux médicaments
essentiels.

M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a affirmé que, malgré les succès «
notables » réalisés par les pays individuels, on risquait d’échouer en ce
qui concerne l’accès à la prévention, au traitement et à l’appui. Trop de
barrières persistent, qu’elles soient nationale, internationale,
juridique, financière, sociale ou culturelle, a-t-il dénoncé. Il s’est
dit préoccupé par la discrimination juridique dans certains pays. La
criminalisation de l’homosexualité dans près de 80 pays continue d’être un
obstacle à une réponse effective à l’épidémie, a-t-il accusé.

M. Wenaweser a également dénoncé la marginalisation des toxicomanes, des
professionnels du sexe et des hommes ayant des rapports sexuels avec
d’autres hommes. Une réponse adéquate au fléau doit reconnaître tous les
déterminants structurels des risques et des vulnérabilités et aborder la
dimension genre de l’épidémie. Le représentant a notamment cité les
mérites de l’accès universel aux services de santé sexuelle et
reproductive, notamment pour éliminer la transmission de la mère à
l’enfant. Il a regretté que la Déclaration politique de 2006 ait manqué
de prendre en compte la dimension « droits de l’homme » de la lutte contre
le VIH/sida.

M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) a expliqué que son pays avait mis en
place des stratégies de lutte qui avaient permis d’améliorer l’accès aux
services et aux soins. Des programmes de prévention de la transmission de
la mère à l’enfant ont été mis en place et des traitements antirétroviraux
ont été mis à disposition. Face au problème de la féminisation du
VIH/sida, la Colombie a mis en place des stratégies pour favoriser
l’équité. Il existe également des programmes destinés aux jeunes. Pour
assurer l’efficacité de la prévention, le coût des tests de dépistage et
des traitements antirétroviraux doit baisser. M. Ruiz a également appelé
au renforcement des systèmes de santé et de recherche. Des sources
durables de financement doivent également être identifiées, a-t-il ajouté.

Mme EDITA HRDA (République tchèque) a estimé que la lutte contre le
VIH/sida ne serait pas efficace si l’on ne cible pas les groupes
vulnérables et les régions géographiques les plus touchées. Elle a appelé
à la promotion d’un comportement sexuel plus responsable, avant d’indiquer
que la prévention était un des principaux piliers de la politique tchèque
en matière de lutte contre le VIH/sida. La représentante a expliqué que
son pays avait mis en œuvre des programmes de prévention dans certains des
pays les plus touchés d’Europe de l’Est, notamment l’Ukraine, le Bélarus
et le Tadjikistan.

M. CESARE MARIA RAGAGLINI (Italie) a déclaré que la prévention était au
cœur de la stratégie italienne en matière de VIH/sida, une approche
holistique permettant de combiner efficacement les progrès scientifiques
et les politiques sociales. Le représentant a ajouté que le Gouvernement
italien s’efforce de lier la lutte contre la toxicomanie à celles contre
la propagation du VIH, l’hépatite et la tuberculose, cela en suivant de
près les guides techniques fournis par l’Organisation mondiale de la Santé
(OMS), ONUSIDA et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime
(ONUDC). Il a par ailleurs souligné que la lutte contre le sida faisait
partie intégrante de la coopération au développement ; l’Italie
souscrivant pleinement aux stratégies de développement figurant dans la
Déclaration de Paris et l’Agenda d’Accra pour l’action. Enfin, il a
appuyé le projet de document final qui, selon lui, contribuera à la
réalisation de la vision du Secrétaire général d’un monde sans nouvelle
infection, sans discrimination et sans mort associée au VIH.

M. GHULAM SEDDIQ RASULI (Afghanistan), a indiqué que malgré les
contraintes sécuritaires, le Ministère de la santé publique avait réussi à
fournir des services préventifs, des traitements et des soins, « même dans
les régions les moins sécurisées et les plus reculées ». Le dépistage a
augmenté grâce à la mise en œuvre d’un service volontaire de conseil et de
dépistage, a-t-il également fait savoir. Le représentant a aussi indiqué
que l’Afghanistan cherchait à lever les barrières sociales et économiques
à l’accès aux services de santé, en fournissant des soins gratuits. De
plus, le Gouvernement a créé des partenariats avec la société civile afin
d’atteindre les groupes les plus vulnérables, à savoir les toxicomanes,
les prisonniers et les professionnels du sexe. Des efforts sont également
en cours pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination.

Mme PAULETTE A. BETHEL (Bahamas) a indiqué que le taux d’infection
baissait dans son pays depuis l’introduction de traitements
antirétroviraux en 2001. Elle a cependant estimé qu’on ne devait pas
laisser l’actuelle situation économique entraver les efforts de lutte
contre le VIH/sida. Elle a estimé qu’il fallait prêter une attention
particulière à la situation des personnes marginalisées, ainsi qu’aux
orphelins et aux mères. Elle a prôné l’adoption d’une approche commune
qui prenne en compte les maladies connexes et le financement des
traitements antirétroviraux. La télémédecine doit également être promue,
a-t-elle ajouté.

Mme SUSAN WAFFA-OGOO (Gambie) a appelé au renforcement des mesures
nationales et internationales ainsi qu’au recalibrage des pratiques
optimales des trois dernières décennies. Elle a fait part de la volonté
politique de son pays de lutter contre le VIH/sida, évoquant notamment la
création d’un secrétariat national à cet effet. Elle a vanté les mérites
des partenariats entre tous les acteurs de la société. Mme Waffa-Ogoo a
rappelé que le VIH entravait le développement. Elle a évoqué les grandes
lignes de la Stratégie de lutte pour la période 2009-2014, indiquant que
la discrimination compromet les efforts déployés. La représentante a
défendu l’approche multisectorielle.

M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a expliqué que la réponse nationale à la
pandémie de VIH/sida au Pakistan repose sur trois piliers: la prévention
et le traitement, la communication et la gouvernance. Il a assuré que la
société civile partageait le poids de la mise en œuvre des mesures
pertinentes, en particulier dans les zones rurales. Le représentant a
insisté sur le fait que la lutte antisida n’est pas qu’une question de
santé. Le VIH/sida est un problème de développement, a-t-il dit, cela
tant que la pandémie sera associée au défi persistant de la pauvreté.
C’est pourquoi, a-t-il plaidé, combattre la pandémie et éradiquer la
pauvreté doivent aller de pair. Il a estimé qu’il faut à cette fin
réduire d’urgence la dette des pays pauvres, renforcer l’accès au marché
des génériques produits dans les pays en développement et faire en sorte
que les pays industrialisés honorent leurs engagements au titre de l’aide
publique au développement.

M. RAYKO S. RAYTCHEV (Bulgarie) a indiqué qu’en matière de lutte contre le
VIH/sida, son pays s’efforçait de renforcer ses capacités humaines et
institutionnelles et d’établir les normes des meilleures pratiques. Des
cliniques mobiles et des centres pour toxicomanes ont été crées et les
personnes vivant avec le VIH ont accès à toute une gamme de services,
a-t-il expliqué. Le représentant a estimé que les États Membres devaient
réaffirmer leur engagement à mettre en œuvre des programmes en faveur des
groupes marginalisés.

Il a également prôné une approche fondée sur le respect des droits de
l’homme, avant d’appeler à l’intégration de services spécifiques de
prévention et de contrôle dans les infrastructures chargées du VIH et des
maladies infectieuses. M. Raytchev a aussi appelé les gouvernements et
les organisations internationales à réaffirmer leur engagement financier
afin de garantir un accès universel aux médicaments, en particulier pour
les femmes et les enfants touchés.

M. GEORGE WILFRED TALBOT (Guyana) a déclaré que son pays avait enregistré
ces dernières années des progrès significatifs dans la lutte contre le
sida. Depuis l’apparition du premier cas en 1987, le nombre de décès dus
au sida décline au Guyana et l’appui aux malades s’améliore nettement,
a-t-il dit. Après avoir ajouté que le taux de la transmission mère-enfant
était de 1,1% en 2009, il a noté qu’aujourd’hui l’accès aux traitements
antirétroviraux concerne 83% des personnes ayant besoin de ces médicaments
essentiels. Le représentant a considéré que ces progrès avaient pu être
accomplis grâce à un engagement politique au plus haut niveau, coordonné
par la Commission nationale sur le sida. Il a également salué l’appui des
donateurs, au premier rang desquels les États-Unis.

M. PARK IN-KOOK (République de Corée) a dit souscrire à la vision
novatrice du Secrétaire général relative à l’objectif du « triple zéro ».
Il faut mettre au point des stratégies holistiques axées sur des résultats
et des éléments objectifs, ce qui permettra de mettre fin au fléau du
sida, a-t-il dit. Les jeunes doivent être impliqués plus avant dans les
politiques et faire profiter la société de leur connaissance des médias
sociaux pour communiquer sur les réalités de la pandémie, a encore déclaré
le représentant.

M. FERIT HOXHA (Albanie) a félicité la communauté internationale et les
Nations Unies pour leur engagement dans la lutte contre le VIH/sida et,
notamment, pour leurs campagnes de sensibilisation et d’information. Il a
aussi salué l’engagement de la société civile dans la riposte à ce fléau,
soulignant que tous ces efforts avaient abouti à la réduction du taux
d’infection dans le monde. Si l’Albanie subit faiblement l’incidence du
sida, il accorde cependant à ce problème une attention de plus en plus
prioritaire, a-t-il dit. Il a précisé que le Gouvernement menait des
campagnes de sensibilisation et concentrait ses efforts en faveur de la
prévention et les soins des personnes touchées.

La riposte est coordonnée au plan des institutions gouvernementales et de
la société civile, a ajouté le représentant. Il a cependant indiqué que
l’Albanie enregistrait une progression du taux d’infection. Ce sont les
personnes âgées de 16 à 24 ans qui présentent le plus de risque, notamment
celles qui abandonnent l’école, celles qui émigrent et celles qui changent
de comportement sexuel, a-t-il précisé. Certains secteurs de la société
civile continuent de jouer un rôle essentiel dans la riposte contre le
VIH/sida, s’est félicité le délégué, mais il a reconnu qu’il fallait en
faire encore davantage et notamment renforcer les stratégies de lutte
contre le virus mises en place.

M. ARAYA DESTA (Érythrée) a mis l’accent sur la nécessité de renforcer les
efforts collectifs déployés pour assurer un accès universel en matière de
prévention, de soins, de traitement et d’appui. Le facteur temps est
essentiel car, a-t-il dit, même si les premiers cas d’infection sont
apparus pendant les années 80, il a fallu plus d’une décennie pour
admettre l’existence et les dangers du virus. M. Desta a ensuite souligné
que depuis l’adoption de la Déclaration d’engagement de 2001, le taux de
prévalence du HIV en Érythrée était passé de 2,8% à moins d’1% grâce à
l’amélioration des services de traitement et de soins. Il a ajouté que la
Déclaration politique que l’Assemblée générale s’apprêtait à adopter
devrait être suivie d’actions concrètes.

M. RAFAEL ARCHONDO (Bolivie) a indiqué qu’avec plus de 18 000 Boliviens
vivant avec le VIH/sida, le Gouvernement avait fait de la lutte contre ce
fléau une priorité. Il s’attache à lutter notamment contre la
stigmatisation et la discrimination. Le représentant a expliqué qu’un
plan national stratégique visait à assurer le respect des engagements pris
dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD),
notamment l’OMD nº6 relatif au VIH/sida. Son pays a adopté une loi sur la
prévention du sida, qui réaffirme les droits des personnes touchées et
notamment le droit aux soins sans discrimination a-t-il dit. « Nous
espérons que nous aurons maîtrisé l’épidémie d’ici à 2012, grâce notamment
à la mobilisation des collectivités pour la prévention et le respect des
droits de l’homme », a-t-il dit.

Les priorités en Bolivie sont notamment la décentralisation des actions de
contrôle et de soin, le renforcement du système d’information
épidémiologique, la prévention de la transmission verticale et encore le
renforcement des soins aux personnes touchées. Le représentant a par
ailleurs fait état de la Convention de coopération Sud-Sud, grâce à
laquelle 800 trithérapies seront mises en place en Bolivie. « Nous devons
prendre des décisions audacieuses pour progresser vers une génération qui
ne connaîtra plus de VIH », a-t-il conclu, avant d’appeler à faire tomber
les barrières de la propriété intellectuelle et à tenir compte des avis
des jeunes.

Explications de position

Le représentant de la République arabe syrienne, au nom du Groupe des
États arabes, a déclaré attacher beaucoup d’importance au soutien aux
efforts de lutte contre la maladie. Les États de ce Groupe ont d’ailleurs
intensifié leurs programmes de prévention, de traitement, de soins et de
soutien, tout en cherchant à mieux intégrer les personnes vivant avec le
VIH/sida dans les sociétés. Ces mesures ont été efficaces, a-t-il dit.
Il s’est dit convaincu du rôle que jouent les familles dans la prévention
de la propagation de la maladie. Il faut présenter aux jeunes les dangers
de ce fléau et ses effets dévastateurs, a-t-il expliqué.

Le représentant a réaffirmé le droit souverain des États de mettre en
œuvre les programmes de lutte contre le VIH/sida d’une manière qui
respecte pleinement le droit national, ainsi que les valeurs morales,
culturelles et religieuses de chaque peuple et les droits reconnus au plan
international. Il a exigé que soient respectées les valeurs morales,
culturelles et religieuses de chacun, sans politisation ni politique de
deux poids deux mesures. Il s’est joint au consensus dans l’adoption de
la Déclaration politique en faisant preuve d’une grande flexibilité,
a-t-indiqué. Il a mis l’accent sur la nécessité de fournir des soins à
tous, sans établir de priorité parmi les victimes du VIH/sida. Le fait de
définir des groupes vulnérables particuliers doit relever des compétences
de chaque État en fonction de ses caractéristiques nationales, a-t-il
estimé.

Le représentant de la République islamique d’Iran a affirmé sa volonté
d’offrir des soins au plus grand nombre de personnes touchées. Il a
cependant regretté que la Déclaration adoptée contienne des éléments
discriminatoires. Toute personne a droit à ces soins, qu’elle appartienne
à un groupe ou à un autre, a-t-il observé. En outre, a-t-il noté, la
Déclaration ne reconnaît pas le rôle négatif des comportements à risque.
Il a donc émis des réserves sur le paragraphe 29 de la Déclaration
politique sur le VIH/sida et indiqué qu’il ne se considérait pas comme
engagé par les dispositions qui pourraient être interprétées comme
promouvant des comportements non éthiques et qui iraient à l’encontre des
valeurs morales et non éthiques de son pays.

Le représentant du Brésil a salué l’engagement vigoureux du système des
Nations Unies pour lutter contre le VIH/sida. Il a jugé très important
que des objectifs aient été clairement définis pour la première fois,
comme l’élimination de la transmission de la mère à l’enfant d’ici à 2015
et l’accélération de l’accès au traitement antirétroviral. Il n’y a pas
de succès possible sans cet accès. Il est aussi important d’inclure les
populations clefs comme les hommes qui ont des relations sexuelles avec
d’autres hommes, les professionnels du sexe et les toxicomanes qui
utilisent des drogues injectables.

Le représentant a souligné l’importance de réagir face à l’épidémie. Il a
exigé que des médicaments abordables, y compris génériques, soient
accessibles à tous et que les droits des personnes touchées soient
protégés. Beaucoup reste à faire pour progresser face à l’épidémie. Il
est nécessaire de garantir les droits des populations clefs, pas seulement
les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes et les
professionnels du sexe, mais aussi les transsexuels et les prisonniers,
notamment. Le représentant a aussi plaidé en faveur de l’élimination des
obstacles à travers les politiques de santé publique. Les pays doivent
mettre en œuvre les programmes nécessaires et les médicaments génériques
doivent être vendus en toute sécurité une fois les délais des brevets
échus, a-t-il exigé. Le représentant a enfin appelé à travailler sur des
mécanismes de financement nouveaux pour la lutte contre le sida, comme
l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI).

Le représentant du Mexique a estimé important que la Déclaration tienne
compte des préoccupations de la société civile, notamment l’intégration
d’une démarche centrée sur les droits de l’homme. La pandémie d VIH ne
connaît pas de frontières et il importe donc d’adopter une démarche aussi
large que possible. Des situations à risques existent dans toutes les
sociétés et il faut combattre la discrimination, notamment l’homophobie et
la transphobie, a-t-il souligné.

L’Observatrice du Saint-Siège a fait une déclaration. Elle a estimé qu’en
se référant aux « jeunes », les États devaient toujours respecter les
droits et les devoirs des parents d’élever et d’éduquer leurs enfants.
Elle a estimé que la famille, basée sur le mariage entre « un seul homme
et une seule femme », était indispensable à la lutte contre le VIH. Elle
a ensuite fait savoir que sa délégation rejetait l’expression «
populations à haut risque » car, a-t-elle dit, elle traite les personnes
comme des objets » et donne « l’impression erronée que certains types de
comportements irresponsables sont moralement acceptables ». Elle a ajouté
que le Saint-Siège n’appuyait pas l’utilisation de préservatifs dans les
programmes de prévention contre le VIH/sida ni les programmes d’éducation
sexuelle ou à la sexualité. Elle a ajouté que ceux-ci ne devaient pas
chercher à convaincre que les comportements à risque étaient acceptables.
La seule méthode sûre pour prévenir la transmission sexuelle du HIV est
l’abstinence avant le mariage et la fidélité mutuelle dans le mariage,
a-t-elle avancé.

Elle a également rejeté les efforts de « réduction du mal » en matière
d’utilisation de drogue, estimant que cette approche ne respectait pas la
dignité des toxicomanes. Elle s’est aussi insurgée contre le terme «
professionnels du sexe » car, a-t-elle affirmé, il l’impression erronée
que la prostitution est une forme de travail légitime.

L’intervention de cette délégation a été interrompue à plusieurs reprises
par des manifestations de désaccord de certains participants.

Déclarations

M. JOSEPH DEISS, Président de la soixante-cinquième session de l’Assemblée
générale, a relevé que la Déclaration adoptée aujourd’hui avait fixé des
objectifs clairement définis, comme l’élimination de la transmission de la
mère à l’enfant d’ici à 2015 et l’augmentation de l’accès universel au
traitement antirétroviral. « J’ai été encouragé par la ferme volonté des
chefs d’État réunis cette semaine, pour garantir des sources novatrices et
durables de soutien », a-t-il déclaré. Les mères de famille bénéficieront
grandement de ce plan d’action, a-t-il assuré.

Le Conseil de sécurité a adopté mardi une résolution importante qui traite
du problème de violence sexuelle et du droit des femmes et des filles au
sortir de conflits, en lien avec le VIH/sida, a rappelé le Président. M.
Deiss a parlé à cet égard de la responsabilisation mutuelle dans ce
domaine, qui, selon lui, est essentielle. Il a enfin remercié les
délégations qui ont mené les négociations, l’Australie et le Botswana,
ainsi que les États Membres qui se sont engagés pour que les négociations
soient couronnées de succès, ainsi que ONUSIDA. « Nous devons gagner
notre bataille contre le sida et nous y arriverons », a conclu le
Président de l’Assemblée générale.

Mme JANE ADOLPHE, Observatrice du Saint-Siège, a appelé à reconnaître la
dimension humaine de la lutte contre le VIH/sida. Depuis le début de
l’épidémie, les organisations et congrégations catholiques sont à
l’avant-garde de la prévention et du soutien de millions de personnes
affectées par le VIH/sida, a-t-elle souligné. L’Église catholique gère
117 000 centres de santé et fournit à elle seule plus de 25% des soins
apportés aux personnes touchées par le VIH/sida. L’Église a toujours le
désir de stopper la maladie en encourageant les seuls moyens
universellement sûrs, comme l’abstinence avant le mariage, la fidélité
mutuelle dans le mariage, des comportements sans risque, ainsi que l’accès
universel aux traitements qui empêchent la propagation de la mère à
l’enfant.

Les programmes basés sur l’abstinence et la fidélité sont parvenus à
réduire les nouvelles infections, a-t-elle fait valoir. Selon elle,
certains groupes continuent à nier ces résultats et se laissent guider par
les intérêts financiers de la maladie. L’observatrice a ajouté que le
VIH/sida soulevait de nombreuses questions, dont des questions morales.
L’incidence de la maladie révèle une grande crise de valeur, a-t-elle
estimé, avant d’inviter à aider tous les êtres humains à acquérir une
dignité humaine. Elle a estimé qu’il valait mieux encourager une personne
à changer de comportement quand celui-ci était dangereux, plutôt que de
penser qu’on ne pouvait rien y changer.

M. MARWAN JILANI, Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge
et du Croissant-Rouge, a passé en revue les principales initiatives de son
organisation en matière de lutte contre le VIH qui, a-t-il précisé, ont
profité à plus 100 millions de personnes. Il a relevé que le VIH se
propageait dans les populations rurales, mais que la majorité des
initiatives en cours ciblait plutôt le milieu urbain. Observant que la
majorité de la population de pays en développement vivait en milieu rural
où les infrastructures sanitaires font souvent défaut, il a appelé à un
effort concerté pour répondre aux besoins de ces populations et y
renforcer les systèmes de santé communautaires.

M. WILLIAM LACY SWING, de l’Organisation internationale pour les
migrations (OIM), a déclaré que la santé des migrants devait être une
responsabilité partagée des États. « Compte tenu de ce que les tendances
migratoires façonneront les défis de la santé mondiale de demain, il faut
que les stratégies de lutte contre le VIH/sida s’appliquent également au
cas particulier des migrants, qui forment un des groupes humains les plus
vulnérables », a-t-il dit. Il a affirmé que les migrants devaient avoir
accès aux services de prévention, de soins, de traitement des pays où ils
transitent et où ils s’installent, ainsi qu’au bien-être.

Mme URSULA SCHAEFER-PREUSS, Vice-Présidente de « Knowledge Management and
Sustainable Development » à la Banque asiatique de développement, a
indiqué que la région Asie-Pacifique abrite presque 5 millions de
personnes vivant avec le VIH, dont 360 000 ont été infectées en 2009. La
bonne nouvelle est que la plupart des épidémies nationales ont été
stabilisées et qu’aucun pays ne connaît une épidémie généralisée, a-t-elle
dit. Elle a estimé qu’il appartient aux pays de s’approprier la lutte
contre le sida en y consacrant leurs ressources et en renforçant leurs
systèmes de santé. Elle a attiré l’attention sur la nécessité pour la
région Asie-Pacifique d’étendre les services et programmes aux populations
les plus touchées, comme les hommes qui ont des rapports sexuels avec
d’autres hommes, les professionnels du sexe et leurs clients. « Oui,
l’Asie et le Pacifique ont les ressources et la force nécessaires pour
relever le défi », a-t-elle déclaré.

Mais elle a averti qu’il fallait que les gouvernements fassent preuve de
volonté politique et de leadership et que le secteur privé et les
partenaires du développement s’engagent. Mme Schaeffer-Preuss a également
souligné la nécessité d’avoir de meilleures données pour pouvoir toucher
les populations les plus affectées. Elle a dit craindre un danger, celui
de voir les hommes qui ont recours à la prostitution contaminer leur
conjointe.

Mme SYLVIA J. ANIE, Directrice de la Division des programmes de
transformation sociale du Secrétariat du Commonwealth, a estimé que les
obstacles à l’accès universel au traitement et la stigmatisation des
victimes constituaient les principaux freins en matière de lutte antisida.
Elle a expliqué que, dans les 54 pays qui composaient cet ensemble, le
Secrétariat du Commonwealth s’efforçait de sensibiliser aux enjeux du
combat contre la pandémie. Mme Anie a précisé que les programmes
d’éducation du Commonwealth s’adressaient d’abord aux plus jeunes, qui
représentent 60% de la population dans les pays concernés, et impliquaient
des jeunes citoyens vivant avec le VIH. Elle a conclu en assurant
l’Assemblée générale que le Secrétariat du Commonwealth soutenait
pleinement les recommandations issues de la Réunion de haut niveau.

M. MICHEL KAZATCHKINE, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre
le sida, la tuberculose et le paludisme, a indiqué que le Fonds mondial
assistait aujourd’hui la moitié des six millions de personnes qui suivent
un traitement antirétroviral dans les pays en développement. Le Fonds
mondial est aussi le principal donateur international en ce qui concerne
la prévention du VIH. Au cours des huit dernières années, les programmes
appuyés par le Fonds mondial ont sauvé environ sept millions de vies. Il
a ajouté qu’il avait contribué à mobiliser de larges partenariats entre
les gouvernements, la société civile, les agences multilatérales et le
secteur privé.

Selon le Fonds mondial, il faut trouver un équilibre entre l’appropriation
nationale des programmes et la nécessité de cibler les populations les
plus à risque, telles que les hommes ayant des relations sexuelles avec
des hommes, les consommateurs de drogues et les travailleurs du sexe. Il
faut également protéger les droits de l’homme et garantir un accès
équitable à la prévention et au traitement du VIH ainsi qu’aux soins.
Enfin, il faut affecter des ressources supplémentaires à la lutte contre
le sida et les autres maladies.

M. RYUHEI KAWADA, Union interparlementaire, a attiré l’attention sur le
fait que les lois peuvent être à double tranchant. D’un côté, elles
interdisent la discrimination à l’égard des personnes vivant avec le VIH,
prévoient une éducation à la protection contre le VIH pour les enfants
scolarisés et, de l’autre, elles pénalisent la consommation de drogues, le
commerce du sexe et les relations sexuelles entre hommes. Lorsqu’une
personne est qualifiée de criminelle, il est plus difficile pour elle
d’aller demander un traitement contre le sida, a-t-il expliqué. Certains
pays qualifient même de délit pénal la transmission du VIH.

Il faut donc être vigilant à ce que les lois relatives au VIH/sida
n’aboutissent pas à stigmatiser les personnes vivant avec le virus ou à
les décourager de se faire tester, a averti M. Kawada. Il a expliqué que
le Groupe consultatif de l’UIP sur le VIH/sida offre aux parlementaires un
accès aux expertises politiques permettant de mieux exercer leur devoir en
élaborant les lois. Il a appelé les législateurs à améliorer l’accès aux
médicaments antirétroviraux par des lois sur les droits de l’homme, la
propriété intellectuelle et les accords commerciaux.

M. ROBERT L. SHAFER, Observateur permanent de l’Ordre militaire souverain
de Malte, a parlé des activités de l’Ordre en Amérique latine, en Asie et
en Afrique, avant de préciser que l’Ordre comble les lacunes des systèmes
de santé en créant des structures et mécanismes qui participent à la lutte
contre le VIH/sida. Le représentant a donné l’exemple du Kenya où l’Ordre
travaille dans des laboratoires et centres de santé dans les zones les
plus désavantagées, traitant ainsi les nombreux patients infectés par le
VIH/sida. En Inde, l’Ordre se concentre sur les jeunes hommes migrants
pour les sensibiliser aux maladies sexuellement transmissibles, a-t-il
ajouté. Dans toutes ses actions, l’Ordre de Malte respecte la dignité de
chaque personne.

M. DAVID PATTERSON, Organisation internationale de droit du développement
(OIDD), a déclaré que les réformes juridiques pour lutter contre la
discrimination étaient un élément essentiel dans la réponse à apporter à
la pandémie de VIH/sida, mais qu’elles n’étaient pas le seul élément. En
effet, des services juridiques à des tarifs abordables sont
indispensables. L’OIDD a lancé en 2009, dans huit pays pilotes, un
programme juridique pour offrir des services relatifs au VIH/sida, qui
devrait s’étendre à 17 pays en tout en 2011, a indiqué le représentant.
Également en 2009, l’OIDD a organisé le premier Séminaire régional de
formation sur le droit et la politique en Asie-Pacifique, ainsi que des
consultations régionales en Amérique latine, au Moyen-Orient, en Afrique
du Nord et en Afrique subsaharienne. Enfin, a précisé M. Patterson, en
2011, l’OIDD, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le
développement (PNUD) a organisé le premier atelier national sur les droits
de propriété intellectuelle et l’accès aux traitements au Népal.

M. UFUK GOKCEN, Observateur permanent de l’Organisation de la Conférence
islamique (OCI), a indiqué que la résolution adoptée par l’OCI en mars
2009 a exhorté ses membres à se concentrer sur des programmes de
prévention du VIH en coopération avec, entre autres, ONUSIDA, l’OMS et le
Fonds mondial. Ces programmes sont conçus et mis en œuvre dans le plein
respect des valeurs culturelles, éthiques et sociales des États membres de
l’OCI, a-t-il précisé. Il a ajouté qu’un mémorandum d’accord avait été
signé entre le Secrétariat général de l’OCI et le Fonds mondial, en mai
2009, afin de renforcer la coopération entre les deux organisations. En
outre, depuis la création du Fonds mondial, 46 États membres de l’OCI ont
bénéficié du fonds, tandis que l’Arabie saoudite, le Koweït, la Malaisie
et le Nigéria y ont versé des contributions.

Mme SOPHIE KISTING, Organisation internationale du Travail (OIT), a
indiqué que la stigmatisation et la discrimination sur le lieu du travail
faisaient perdre leur emploi à des millions de travailleurs et de
travailleuses dans le monde. De plus, la peur de la discrimination
entravent les efforts de prévention car nombreux sont ceux, notamment
parmi les groupes à risques, qui évitent de faire un test de dépistage.
Mme Kisting a ajouté que dans certains pays, 40% des personnes vivant avec
le VIH avaient perdu leur emploi à cause de la discrimination.

La représentante de l’OIT a expliqué qu’alors que les grandes
multinationales avaient adopté des mesures pour contrer ces problèmes, il
était souvent impossible d’avoir les mêmes résultats dans les petites et
moyennes entreprises, sans appui extérieur. Les secteurs où les gens sont
les plus vulnérables sont ceux de l’extraction minière, du tourisme, du
transport, de l’éducation et de la santé. Après avoir souligné le sort
des travailleurs migrants, Mme Kisting a averti que les mauvaises
conditions de travail des agents de santé pouvaient augmenter leur risque
d’être exposés au VIH.

M. BRIAN BRINK, Anglo American Plc, a consacré son intervention à une
jeune femme morte du sida, il y a trois semaines, faute de soins
appropriés. C’est une situation courante en Afrique subsaharienne, où les
femmes et les bébés continuent d’être infectés et où les traitements
interviennent trop tard. Il a jugé essentiel de fonder la lutte contre le
VIH/sida sur le respect des droits de l’homme et d’insister sur le
caractère volontaire des tests de dépistage ainsi que sur l’importance des
mesures de suivi. M. Brink a estimé qu’une entreprise qui consacre des
fonds à l’accès de ses travailleurs aux traitements du sida fait un très
bon investissement. Il a appelé à l’augmentation de ce type
d’investissements, relevant cependant que ceux-ci étaient bien inférieurs
aux besoins.

Mme ESTHER BOUCICAULT STANISLAS, Fondation Esther Boucicault Stanislas, a,
parlant d’Haïti, dénoncé le manque d’accès au logement, à la nourriture, à
l’eau potable et à des soins de santé adéquats qui compromettent le
système immunitaire des personnes vivant avec le VIH. Elle a prévenu que
les multiples villages de tentes installés après le séisme continuaient
d’exposer les filles et les femmes à la violence sexuelle, accroissant
ainsi le risque d’infection au VIH.

Mme Stanislas a insisté sur la nécessité de renforcer la capacité
économique et financière des Haïtiens touchés par le VIH par l’éducation
et l’emploi. Elle a rappelé que les séropositifs ne pourront jamais
accéder aux médicaments de deuxième ligne si « les intérêts des grands
groupes pharmaceutiques passent avant la vie des gens ».

Mme SILVIA PETRETTI, Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH, a
expliqué que les personnes vivant avec le VIH doivent participer à la
réponse à l’épidémie. Elle s’est toutefois demandée si on écoutait ces
personnes, notamment les femmes vivant avec le VIH. Si elle a applaudi la
Déclaration, elle a regretté que l’on ne s’intéresse aux femmes que pour
ce qui est de la transmission de la mère à l’enfant et de la santé
reproductive. Nous ne sommes pas que des « faiseuses de bébés », et notre
vie doit être reconnue que l’on ait des enfants ou pas, a-t-elle déclaré.
La violence sexiste est une des causes du VIH, a-t-elle ajouté, avant de
demander que soient fixés des objectifs quantifiés et concrets dans ce
domaine.

Mme Petretti a regretté le manque d’objectifs pour les populations clefs
tels que les transsexuels. Comment pouvons-nous aussi réussir et
travailler ensemble quand les droits essentiels ne sont pas respectés?
a-t-elle demandé. Vous êtes liés par la Déclaration universelle des
droits de l’homme qui consacre nos droits d’avoir une famille et de ne pas
subir de traitement dégradants. Elle reconnaît également notre droit à
l’information, a-t-elle ajouté. Mais ces droits sont bien souvent
bafoués, ce qui conduit à la propagation du VIH. La représentante a
insisté pour que soit établie une véritable alliance avec la société
civile, capable de forger une meilleure riposte à l’épidémie. Faites-nous
participer et utilisez notre expérience personnelle! a-t-elle lancé à
l’adresse des délégations.

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