E-MED: AG ONU : Communiqu� final 27 juin 2001, 8�me s�ance pl�ni�re (2)
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M. HAMA AMADOU, Premier Ministre du Niger : Ce qui apparaissait, il y a
quelque temps encore difficile � imaginer, le sida l�a r�alis�: mobiliser le
monde uni et solidaire dans une coalition de toutes les nations de la
plan�te pour faire face � la maladie et l�enrayer. Le Niger fait partie en
Afrique des pays o� le taux de pr�valence du VIH est encore faible: environ
1,4% de la population g�n�rale. Mais ce chiffre ne nous rassure gu�re car
il traduit plut�t notre retard dans les moyens de d�pistage et de
surveillance �pid�miologique. Au demeurant, 1,4% c�est encore trop.
Ce sommet nous donne un espoir et constitue sans doute un premier pas vers
la ma�trise de la pand�mie. La lutte contre le sida va co�ter
financi�rement tr�s cher. Ce sommet, pensons-nous, doit avant tout servir �
mobiliser des ressources financi�res cons�quentes et aider les pays les plus
faibles. Il faut donc de l�argent et beaucoup d�argent, car d�j� � deux
dollars par jour et par malade, dans des pays comme le n�tre, les gens
continueront de mourir du sida. Pour me r�sumer, je veux dire qu�� l�heure
o� je vous parle, pour survivre avec le sida, il faut �tre riche ou bien
vivre dans un pays prosp�re. Mais le sida a vocation aussi � ruiner la
prosp�rit�. C�est pourquoi, le Niger a d�cid� �galement de contribuer au
Fonds sp�cial pour la lutte contre le sida pour un montant symbolique de 50
000 dollars.
Mme SANDRA SUMANG PIERANTOZZI, Vice-Pr�sidente et Ministre de la sant�
desPalaos : L�archipel des Palaos n�a pas �t� �pargn� par la calamit� du
VIH/sida. Statistiquement, les Palaos ont perdu deux de leurs citoyens des
suites d�une infection par ce virus et ont enregistr� trois autres cas d�
infection. Ces chiffres semblent modestes mais notre population totale ne
repr�sente que de
20 000 personnes et cro�t lentement, ce qui rend tr�s r�elle la possibilit�
que le VIH/sida d�cime l�ensemble de notre communaut�. Poss�dant peu de
ressources naturelles, les Palaos comptent beaucoup sur des sources de
revenus ext�rieures, et en particulier du tourisme. Tout en fournissant des
revenus n�cessaires, l�industrie touristique a des corollaires qui mettent
notre peuple en danger.
De notre point de vue, le meilleur moyen de lutter contre le VIH/sida est de
fournir une �ducation publique de grande ampleur sur les pratiques sexuelles
sans risque. Nos efforts �ducatifs se heurtent souvent aux barri�res
culturelles et au manque de ressources. Il faut aussi lever les pr�jug�s et
l�isolation dont souffrent les malades du VIH/sida afin qu�ils puissent
t�moigner de ses dangers. Je lance un appel pour que nous nous assurions
que le principe d��galit� entre les sexes soit respect� dans les strat�gies
de lutte contre le VIH/sida.
M. JOHN JUNOR, Ministre de la sant� de la Jama�que : C�est parce que
le sida ne conna�t pas de fronti�res que pour �tre efficace la lutte contre
ce fl�au doit �tre mondiale et commune. La session extraordinaire doit donc
�tre vue comme un premier pas important vers l�intensification des
partenariats internationaux et vers l��laboration d�un consensus pour une
action mondiale. �La d�claration d�engagement sera un outil crucial pour
d�finir notre r�ponse�. La crise du VIH/sida a cr�� de nouveaux d�fis
sociaux, politiques et �conomiques qui affectent de mani�re disproportionn�e
les pays en d�veloppement. Dans les Cara�bes, la deuxi�me r�gion la plus
touch�e apr�s l�Afrique subsaharienne, le sida est la principale menace du
segment le plus productif de la population. C�est en effet la premi�re
cause de mortalit� chez les hommes et les femmes de 15 � 44 ans.
En cons�quence, le Gouvernement de la Jama�que a pris des mesures de grande
ampleur pour am�liorer les services de sant� aux malades et a intensifi� sa
campagne de pr�vention. Compte tenu des co�ts associ�s au traitement du
VIH/sida et de l�effet g�n�ral de l��pid�mie sur l��conomie, il entend
continuer � faire de la pr�vention sa premi�re pr�occupation. La Jama�que a
aussi coop�r� avec d�autres pays des Cara�bes pour am�liorer la r�ponse
r�gionale � l��pid�mie. Malgr� le fort engagement politique et les
approches multisectorielles, les pays de la r�gion ont besoin d�aide pour
renforcer leurs capacit�s et asseoir leurs actions de pr�vention, de soins
et de traitement. �C�est pourquoi, nous accueillons favorablement la
proposition de cr�er un Fonds mondial pour la sant� et la lutte contre le
sida�. Le Gouvernement de la Jama�que esp�re que l�allocation des
ressources de ce fonds ne sera pas g�n�e par des obstacles bureaucratiques
qui emp�cheraient que les sommes soient rapidement et d�ment d�bours�es en
faveur de ceux qui en ont le plus besoin. Mais pour gagner la bataille
contre cette maladie mortelle, l�aide doit s�accompagner de mesures pour
accro�tre la pr�vention et l�information, r�duire la stigmatisation, et
limiter les facteurs qui rendent les individus plus vuln�rables, comme l�
in�galit� entre les sexes, l�exclusion sociale, les conflits et le
d�nuement. �Nous n�avons pas d�autre solution que de nous engager �
promouvoir la pr�vention, garantir des m�dicaments et de soins moins co�teux
et respecter les droits des malades�.
M. JOSE SERRA, Ministre de la sant� du Br�sil : La lutte contre le VIH/sida
doit se fonder sur quatre piliers, la pr�vention, les soins, les droits de
l'homme et l'acc�s aux m�dicaments � des prix abordables. Depuis 1996, date
� laquelle l'efficacit� des antir�troviraux a �t� prouv�e, chaque Br�silien
vivant avec le VIH/sida ou malade du sida b�n�ficie d'un acc�s gratuit � ces
m�dicaments, gr�ce � la production locale. Le Br�sil produit, en effet, �
bas prix, 8 diff�rents types de g�n�riques d'antir�troviraux non brevet�s.
Il s'est av�r� que la plupart des m�dicaments fournis par les laboratoires
br�siliens sont beaucoup moins cher que les m�dicaments import�s. Il faut
dire aussi que cette concurrence r�elle ou potentielle des soci�t�s
pharmaceutiques locales conduisent les firmes �trang�res � baisser leurs
prix de 70% en moyenne. Le Br�sil tient � souligner que la production
locale est en parfaite conformit� avec l'Accord sur les droits de propri�t�
intellectuelle li�e au commerce de l'OMC. S'il est vrai que cet Accord
contient des dispositions pour prot�ger les connaissances scientifiques, il
donne n�anmoins la possibilit� de promouvoir la sant� publique. Les droits
de l'homme �tant un des piliers de la lutte contre le VIH/sida cit�s par le
Br�sil, ce dernier souligne que l'acc�s aux m�dicaments est un �l�ment
fondamental de la pleine r�alisation du droit � la sant� physique et
mentale. Le Br�sil se f�licite que la session extraordinaire ait reconnu le
principe des prix diff�renci�s, convaincue que les pays en d�veloppement ne
devraient pas acheter les m�dicaments contre le VIH/sida au m�me prix que
les autres pays. Le Br�sil esp�re que les industries pharmaceutiques
reconna�tront ce principe et attire, � cet �gard, l'attention sur le succ�s
qu'il a remport� avec la mise en place sur Internet d'une banque de donn�es
sur les prix des m�dicaments dans diff�rents pays. La publicit� de ces prix
devrait conduire � une hausse de la concurrence et, par cons�quent, � une
baisse des prix.
M. DOUGLAS SLATER, Ministre de la sant� et de l'environnement de
Saint-Vincent-et-les-Grenadines : Les Cara�bes constituent la deuxi�me
r�gion la plus touch�e par le VIH/sida dans le monde, apr�s l'Afrique
subsaharienne. Les ressources humaines qui sont d�j� faibles sont atteintes
par le d�c�s de personnes qui, par leurs comp�tences, sont difficiles �
remplacer. En outre, le co�t de la formation des citoyens est lourd. Il
faut cependant continuer � former la population, avec les ONG qui
participent aux programmes d'�ducation. S'agissant du prix des m�dicaments,
l'industrie pharmaceutique doit continuer � faire preuve de bonne volont� en
rendant les traitements abordables. Le Gouvernement de
Saint-Vincent-et-les-Grenadines se f�licite de la cr�ation d'un Fonds
mondial pour le sida et la sant� et remercie les pays qui se sont engag�s �
y contribuer. Dans les Cara�bes, nous sommes fiers d'institutions qui
coordonnent les efforts de lutte contre la maladie, telles que la CARICOM.
En conclusion, il faut renforcer les politiques en faveur de cette lutte
ainsi que la coop�ration internationale.
M. AMASONE KILEI, Ministre de la sant� de Tuvalu : M�exprimant au nom de mon
propre pays et de ceux du Forum des �les du Pacifique, je tiens � indiquer
que le VIH/sida a affect� toutes les r�gions, y la n�tre. M�me si son
incidence est relativement faible dans la r�gion du Pacifique, cela ne reste
pas moins un sujet majeur de pr�occupation en raison du risque �lev� de
transmission li� � la mobilit� croissante des populations de la r�gion.
Cette situation exige une r�ponse rapide. Les petits Etats insulaires en
d�veloppement de la r�gion du Pacifique sont confront�s � des d�fis
sp�cifiques, r�sultant du manque de communication et de syst�mes de sant� et
d��ducation surcharg�s. L��pid�mie est une source suppl�mentaire de
vuln�rabilit� pour de nombreuses petites �les. Un grand nombre d�Etats
insulaires ont pris des mesures pour faire face � la situation cr��e par le
sida en d�veloppant des plans nationaux d�action multisectoriels et d�autres
sont sur le point de finaliser leurs projets de programme de lutte contre le
VIH/sida.
Les pays membres du Forum des �les du Pacifique se f�licitent de la cr�ation
d�un Fonds mondial de lutte contre le sida. Pour la r�gion du Pacifique, le
temps est un facteur cl�. Nous ne voulons pas que la situation se d�t�riore
davantage. Nous esp�rons que le Fonds sera ais�ment accessible et �vitera
les lourdeurs bureaucratiques. Le Forum des �les du Pacifique fonde aussi
de grands espoirs dans la D�claration d�engagement. Nous esp�rons qu�elle
d�finira des mesures pratiques permettant de cr�er et de renforcer les
capacit�s de lutte contre le sida des plus vuln�rables et, en particulier,
des petits Etats insulaires en d�veloppement tels que le mien.
M. ABDULMEJID HUSSEIN (Ethiopie) : L�impact de l��pid�mie de VIH/sida
sur l��conomie et la soci�t� �thiopienne est consid�rable. Au cours de la
derni�re d�cennie, plus d�Africains sont morts du sida que de la famine, la
guerre et les catastrophes naturelles combin�es. Le d�fi du VIH/sida est d�
une telle ampleur qu�il nous concerne tous. En Afrique et dans le monde, d�
impressionnants efforts ont �t� d�ploy�s pour contenir la pand�mie, �duquer
les populations � risques et prendre soin des personnes s�ropositives ou
souffrant du sida. Mais l�incessante propagation du virus nous d�montre que
ces mesures sont insuffisantes. Nous devons partir du fait que le sida est
une maladie qui infecte et tue les �tres humains tout en �tant une
catastrophe pour nos soci�t�s. Il frappe au point le plus faible de nos
soci�t�s, l� o� elles sont secr�tes, ou hypocrites, ou abusives, ou injustes
et par-dessus tout, l� o� le tissu social a �t� d�chir� par le processus d�
appauvrissement �conomique.
Les pr�judices dont souffre le syst�me immunitaire de nos soci�t�s et qui
ont permis au VIH de se propager jusqu�� la pand�mie sont, en premier lieu,
la pauvret� et lesin�galit�s. Dans toute l�Afrique, les personnes les plus
pauvres ne savent pas comment se prot�ger du VIH/sida ou n�ont pas les
moyens de s�en prot�ger. L�in�galit� entre les sexes est un autre de ces
�l�ments. Le traitement in�gal des femmes est au centre de la pand�mie de
VIH/sida et il est choquant d�apprendre que les personnes les plus expos�es
au VIH sont les adolescentes. C�est principalement d� au fait que ces
jeunes filles n�ont presqu�aucun pouvoir en ce qui concerne les rapports
sexuels. Elles sont viol�es, intimid�es, forc�es, manipul�es, ou simplement
achet�es. Le VIH/sida ne conna�t pas de fronti�res. Il sera vaincu par une
action collective, ou c�est lui qui nous vaincra.
M. LAMUEL STANISLAUS (Grenade) : Au vu de la crise mondiale caus�e par
le VIH/sida, les dirigeants se sont mobilis�s en organisant des partenariats
� tous les niveaux. La plus grande trag�die se situe dans les familles,
sp�cialement pour les orphelins, les veufs, les veuves et les grands-parents
qui doivent � nouveau assumer le r�le de parents, � leur �ge avanc�. Avec
une population peu nombreuse, Grenade conna�t peu de cas officiels, mais
cela n'enl�ve pas sa gravit� au probl�me. La pr�vention fait d�faut et on
manque de traitement et de soins du fait du co�t �lev�. Il en est de m�me
pour la coop�ration. Le Gouvernement a mis en place un Programme national
pour l'�ducation, l'information et le conseil, mais il n'y a pas assez de
soutien financier. Il faut s'engager dans le sens de la D�claration qui a
�t� pr�par�e. Quant au Fonds mondial, on ne doit ni n�gliger ni rejeter
aucun contributeur potentiel, tel que Taiwan. Enfin, il faut f�liciter
ONUSIDA pour son "ABC du sida, pr�vention et soins", A pour abstinence, B
pour fid�lit� et C pour pr�servatif. Les institutions traditionnelles,
comme la maison, l'�cole et l'�glise, doivent encourager l'abstinence et la
fid�lit� comme mesures de pr�vention, en particulier aupr�s des jeunes.
M. AGIM NESHO (Albanie) : Avec 52 cas de sida enregistr�s pendant la p�riode
1993-2000, l'Albanie est un des pays o� le taux de pr�valence du VIH/sida
est faible. Cependant la tendance est � la hausse en raison du jeune �ge
moyen de la population, du nombre important d'�migrants venant de pays ayant
un fort taux de pr�valence, le manque d'information sur le sida � l�
intention de la population jeune, les d�ficiences du syst�me de sant� en ce
qui concerne la pr�vention et le diagnostic, le ch�mage et la pauvret�.
L'Albanie a �tablit une strat�gie nationale de lutte contre le VIH/sida et
de sensibilisation. Cette strat�gie a pour objectif d'instaurer un
partenariat entre le minist�re de la sant� et les organisations non
gouvernementales. Dans ce contexte, deux conf�rences ont �t� organis�es sur
les th�mes "Politiques de pr�vention et de contr�le de l'�pid�mie de
VIH/sida". De plus, avec l'appui de l'Organisation mondiale de la sant�, un
programme national de lutte contre le VIH/sida et un r�seau de laboratoires
et de centres de d�pistage ont �t� cr��s. Les objectifs du programme visent
� pr�venir la propagation de l'�pid�mie et assurer le diagnostic pr�coce, le
traitement et le soutien des personnes touch�es par la maladie et des
personnes � risques. A cette fin, l'Albanie fait reposer cette strat�gie
sur un fort engagement politique, des mesures pr�ventives, des activit�s de
contr�le, l'encouragement de la recherche et le renforcement du syst�me de
soins de sant�. R�cemment, un Comit� interminist�riel, v�ritable Groupe
d'experts plac� sous l'autorit� du Premier Ministre, a �t� cr��.
Mme NAMULAUULU NUUALOFA TUUAU-POTOI, Directrice des services de sant�
publique de Samoa : Notre population actuelle est de 170 000 personnes dont
la moiti� a moins de vingt ans. Le premier cas de VIH/sida a �t� enregistr�
en 1990 et depuis lors, un total de 12 cas a �t� enregistr�. La plupart de
ceux-ci ont �t� transmis lors de rapports sexuels. Mon Gouvernement a
commenc� � d�velopper son programme national de pr�vention et de contr�le du
VIH/sida, en 1987, qui visait principalement � provoquer une prise de
conscience du public. Un Conseil national de coordination sur le sida et un
Comit� technique sur le sida ont ensuite �t� cr��s. La nature
multisectorielle du sida et ses implications larges au plan national ont
amen� divers groupes sociaux � d�velopper une Politique nationale sur le
VIH/sida qui a �t� approuv�e au d�but de cette ann�e.
Pour de petits Etats insulaires en d�veloppement comme Samoa, l�impact d�une
transmission incontr�l�e et rapide du virus du VIH/sida serait
catastrophique. Nous avons une population peu nombreuse et jeune. Etre
confront� � une menace r�elle d�extinction est effrayant. Nous voulons
survivre en tant que race jusqu�au prochain mill�naire. Nous voulons voir
nos enfants et les g�n�rations futures profiter d�un avenir pr�serv�. Comme
d�autres avant nous, nous nous f�licitons de la cr�ation d�un Fonds mondial
pour la lutte contre le sida et la sant�. Un acc�s en temps voulu au Fonds
serait bien venu dans le cadre de nos efforts de pr�vention et de soins et
nous esp�rons que la faible pr�valence du VIH/sida dans la r�gion du
Pacifique n�affectera par la mise � disposition d�une aide financi�re,
technique et m�dicale � notre r�gion.
Mme ASTRID N. HEIBERG, Pr�sidente de la F�d�ration internationale des
soci�t�s de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge : Le Mouvement de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge prot�ge la vie et la sant�. Il oeuvre
pour le respect de l��trehumain. Il soutient les personnes qui sont dans le
besoin, sans discrimination. Nous avons mis trop longtemps � comprendre ce
que de tels objectifs impliquent dans le contexte du VIH et du sida.
Pendant de nombreuses ann�es, nous avons cru que les personnes vivant avec
le VIH/sida �taient diff�rentes. Nous avons pens� que le Mouvement comptait
100 000 personnes vivant avec le virus, mais nous avons eu tort. Tous les
100 millions de volontaires, de membres et de personnels, appartiennent � un
mouvement qui vit avec le VIH/sida. Nous sommes les membres de communaut�s
qui sont ravag�es par la plus grande catastrophe humanitaire que le monde
connaisse aujourd�hui. Le travail du Mouvement vise � limiter la
propagation du virus, un combat qui sera gagn� en travaillant � l�int�rieur
des communaut�s. C�est dans les communaut�s que nous, les volontaires,
aidons les familles et les communaut�s � prendre soin de leurs membres et
que nous promouvons la pr�vention. Nos soci�t�s nationales participent �
cet important travail et, l�ann�e derni�re, les soci�t�s de la Croix-Rouge
et du Croissant-Rouge d�Afrique se sont engag�es � mobiliser deux millions
de volontaires pour lutter contre le virus au cours des dix prochaines
ann�es. Nous nous sommes engag�s � r�duire les pr�jug�s n�gatifs associ�s
au VIH/sida. Les personnes vivant avec le VIH/sida sont des partenaires
incontournables dans la lutte contre la propagation du virus, qui est
encourag�e par la stigmatisation, la discrimination, l�exclusion et la
limitation des choix.
M. JOHN RICHARDSON (Communaut� europ�enne) : L'ann�e derni�re en
Afrique, il y a eu dix fois plus de personnes d�c�d�es du VIH/sida que de
morts dans les conflits. En Europe, nous avons la chance d'�tre encore en
vie � cette p�riode de l'histoire. C'est donc l'heure de la solidarit�
mondiale et l'Europe est pleinement engag�e pour aller plus loin dans les
efforts de lutte � l'�gard de l'�pid�mie. La Communaut� europ�enne, qui
participe aux efforts de pr�vention depuis 1987, a travaill� r�cemment �
�laborer un programme d'action pour trois maladies contagieuses. Le
partenariat est indispensable, en particulier avec les personnes vivant avec
le VIH et avec les ONG. Il faut aussi faire tomber les obstacles tels que
l'ignorance, l'in�galit� des sexes, la discrimination, le manque de
ressources et d'investissements dans le d�veloppement. Pour atteindre les
objectifs du Programme d'action de la Communaut� europ�enne, des
investissements plus importants doivent �tre faits dans le domaine de la
sant�; le prix des produits et la recherche sur les vaccins doivent faire
l'objet d'approches plus innovantes et une plus grande coop�ration est
n�cessaire avec l�industrie pharmaceutique dans les pays en d�veloppement.
Il est aussi n�cessaire d'adopter des normes internationales sur la
propri�t� intellectuelle, en encourageant les investissements dans les
nouveaux m�dicaments. Il est rappel�, � cet �gard, l'accord TRIPS n�goci�
avec l'OMS. Quant au Fonds mondial pour le sida et la sant�, la Communaut�
europ�enne se f�licite de sa cr�ation et est engag�e dans les discussions
pr�paratoires pour s'assurer qu'il fonctionnera bien.
M. ROBERT L. SHAFER (Ordre militaire souverain de Malte) : L�ONU est l
a seule instance capable de coordonner � l��chelle internationale les
initiatives ad�quates � prendre dans la lutte contre le sida. Il est
essentiel de d�velopper les soins m�dicaux de base et le d�pistage au niveau
local, de mettre � la disposition des malades des m�dicaments � prix
r�duits, d�augmenter l�assistance technique et financi�re pour les
institutions locales, nationales et internationales de lutte contre le sida,
de mettre en place un syst�me de pr�vention et de recherche soutenu par les
l�gislations nationales et centr� sur l��laboration d�un vaccin. En outre,
toutes les mesures l�gislatives en mati�re de lutte contre le sida doivent
�tre accompagn�es d�une �ducation de la population ax�e sur les valeurs
traditionnelles morales, l�abstinence et les soins � apporter. La question
soulev�e par l�augmentation sensible du nombre d�orphelins doit, par
ailleurs, �tre consid�r�e comme une priorit� par les programmes de sant�
nationaux et internationaux. Enfin, dans la mesure o� les ressources
allou�es � la lutte contre le sida sont encore insuffisantes, il est
indispensable de mettre au point des strat�gies mondiales programm�es et
coordonn�es avec le soutien de tous dans le processus de prise de d�cisions.
M. NDIORO NDIAYE (Organisation internationale pour les migrations -
OIM) : Les migrants contraints de quitter leur foyer pour �chapper aux
conflits, � la violence sociale, � la r�pression et aux pers�cutions ou qui
sont � la recherche d�une vie meilleure sont des populations
particuli�rement vuln�rables au virus du sida. La solitude, rarement
�voqu�e comme facteur de vuln�rabilit�, est un facteur suppl�mentaire de
transmission dans la mesure o� il est plus facile pour les migrants de
consommer de l�alcool et d�avoir des rapports sexuels avec des prostitu�es.
Certains n�ont en outre pas d�autre choix que de vendre leurs charmes pour
subvenir � leurs besoins et le fait d�avoir �t� enr�l� dans des r�seaux de
prostitution par des trafiquants est sans doute l�un des facteurs de
vuln�rabilit� les plus cons�quents face au sida. Pour faire face � ce
probl�me, les gouvernements, les organisations non gouvernementales et aussi
des groupes de migrants s�efforcent de r�duire les risques de contamination
et de favoriser l�acc�s aux soins et aux structures d�aide. L�OIM organise,
par exemple, en Afrique du Sud des tournois de football pour sensibiliser
les migrants et des liens ont �t� nou�s entre les clubs, une ONG et les
dirigeants des communaut�s de migrants. Cependant, les projets nationaux
sont insuffisants et il faut encourager les initiatives r�gionales � l�
intention des populations mobiles et notamment recueillir des informations
plus substantielles afin d�aider les planificateurs et les d�cideurs �
plaider pour l�adoption de programmes d�action, de former des personnes
susceptibles de mettre sur pied de tels programmes et de cr�er des centres
r�gionaux sp�cialis�s. Le probl�me du sida et de la mobilit� des
populations est un probl�me mondial et, � cet �gard, l�OIM se r�jouit de la
cr�ation du Fonds mondial pour la sant� et contre le sida.
Mme BURKE DILLON, Vice-Pr�sidente ex�cutive de la Banque interam�ricaine de
d�veloppement : La Banque interam�ricaine de d�veloppement (BID) est un
partenaire engag� dans les efforts internationaux visant � stopper la
propagation du VIH/sida. En mars, cette ann�e, au Sommet des Am�riques �
Qu�bec, nos chefs d�Etats sont tomb�s d�accord pour dire que le VIH/sida est
une menace � la s�curit� de la r�gion et ont r�affirm� leur volont� de
combattre la maladie et ses cons�quences. La BID peut faciliter le dialogue
r�gional sur le VIH/sida, fournir une aide technique et consentir des pr�ts.
Elle peut rassembler les gouvernements, les ONG, les r�seaux des �People
Living with AIDS�, le monde du travail, les leaders religieux et le secteur
priv�. Nous travaillons avec la plupart de ces groupes r�guli�rement et
pouvons faciliter le dialogue aux niveaux local et national.
Toutefois, en tant que banque de d�veloppement, notre principal apport � la
lutte contre le sida s�effectuera par l�aide technique et les pr�ts. Nous
pouvons consentir des pr�ts aux termes tr�s pr�f�rentiels pour les pays les
plus pauvres. La BID peut proc�der � des lev�es de fonds aupr�s de
donateurs et travailler en coordination avec ONUSIDA dans cette approche.
Nous voulons travailler en collaboration avec les autres institutions afin d
��viter les doubles emplois.
Mme ROSEMARIE PAUL, Directrice du D�partement de la sant� du
Secr�tariat du Commonwealth : Le VIH/sida est sans conteste un d�fi commun,
peut-�tre le plus grand que les 54 Etats membres du Commonwealth aient
jamais affront�. Ils repr�sentent environ 30% de la population mondiale
mais portent une part hors de proportion du fardeau du VIH/sida, � savoir
60% des s�ropositifs. En 1999, les chefs d�Etat du Commonwealth r�unis �
Durban ont d�clar� le VIH/sida urgence mondiale et appel� tous les secteurs
� mettre en place une r�action coh�rente et concert�e. Depuis cette
r�union, ils ont travaill� de concert avec les diff�rentes instances du
Commonwealth pour r�unir des ressources suppl�mentaires dans la lutte contre
le VIH/sida.
M. JIMMIE RODGERS, Directeur g�n�ral adjoint de la Communaut� du Pacifique,
Forum des �les du Pacifique : Comme d�autres d�l�gations participant � la
session extraordinaire sur le VIH/sida, nous sommes venus ici avec de grands
espoirs. Nous nous f�licitons de la cr�ation du Fonds mondial pour la lutte
contre le sida et la sant�. Nous esp�rons que l��quit� bas�e sur le m�rite
constituera un crit�re d�acc�s � ce Fonds. L�ampleur et la taille de l�
�pid�mie ne devrait pas �tre le seul facteur d�terminant d�acc�s au Fonds.
Les crit�res devraient �galement retenir la capacit� � stopper l��pid�mie et
� l�emp�cher de se propager d�un pays � l�autre. Les fruits de la
D�claration d�engagement que nous allons
adopter, ne se v�rifieront que dans l�action. C�est l�espoir des pays en
d�veloppement de voir les paroles se traduire par des actes. Cela a pris
vingt ans pour que l��pid�mie du VIH/sida soit plac�e � la t�te de l�ordre
du jour politique mondial. La seule chose qui pourrait �tre pire que l�
�pid�mie serait l�inaction de la communaut� internationale.
M. JUAN SOMAVIA, Directeur g�n�ral de l�Organisation internationale du
travail (OIT) : Le VIH/sida n�est pas qu�une question de sant� publique, c�
est une question qui touche le monde du travail, un d�fi au d�veloppement et
une vaste source d�ins�curit�. C�est pourquoi, pendant le mois de janvier
2000, le Conseil de s�curit� a pris la d�cision sans pr�c�dent d�examiner la
question du VIH/sida, suite � quoi il est arriv� � la conclusion que l�
�pid�mie constitue une menace contre la s�curit� humaine, aux niveaux
national et international. L�engagement de l�OIT d��tre un partenaire face
� ce d�fi d�coule de son mandat social pour ce qui a trait aux droits dans
le cadre du travail. Il est �galement d� � la menace que repr�sente le
VIH/sida pour les objectifs premiers que l�OIT s�est fix�s, � savoir fournir
aux hommes et aux femmes un travail convenable et productif, dans des
conditions de libert�, d��quit�, de s�curit� et de dignit� humaine.
Pour r�pondre � ce d�fi, nous avons commenc� par d�velopper un Code de
conduite sur le VIH/sida et le monde du travail, adopt� � l�unanimit� par
notre organe directeur le 22 juin dernier et lanc� officiellement ce lundi
lorsqu�il a �t� transmis au Secr�taire g�n�ral des Nations Unies. L�OIT a
�galement d�cid� de devenir partenaire d�ONUSIDA. Le Code de conduite est le
fruit d�un consensus entre gouvernements, employeurs et repr�sentants des
travailleurs des 175 Etats Membres de l�OIT. Il pr�sente une approche
�quilibr�e des probl�mes de discrimination, de confidentialit�, des
indemnit�s, soins et traitements ainsi que d�autres questions concernant le
VIH/sida dans le cadre du travail. Au niveau de l�entreprise, le VIH/sida
implique une perte de revenus, de savoir-faire et de march�s car les
consommateurs sont aussi touch�s. Le nouveau programme de l�OIT sur le
VIH/sida est un d�but. La prochaine �tape sera la pr�paration d�un manuel
sur l�information, l��ducation et la communication en vue d�appuyer l�
application du Code de conduite.
Mme ANNA KAJUMULO TIBAIJUKA, Directrice ex�cutive du Centre des
Nations Unies pour les �tablissements humains (HABITAT) : La session
extraordinaire qui s'est tenue au d�but du mois � New York, portant sur
l'examen de la mise en oeuvre du document issu de la Conf�rence Habitat II,
a adopt� une D�claration sur les villes et les autres �tablissements humains
pour le nouveau mill�naire qui, parmi d'autres dispositions, pr�voit
d'intensifier les efforts aux niveaux national et international � l'�gard de
la lutte contre le VIH/sida, en particulier formuler et mettre en oeuvre des
politiques appropri�es. La D�claration reconna�t l'importance du r�le des
abris et logements, ainsi que des conditions de vie, dans la pr�vention, les
soins et le traitement du VIH/sida. Les conditions de vie des pauvres
mettent en danger la s�curit� et les efforts de promotion du respect de soi,
de la dignit� humaine et des comportements sexuels responsables. Il y a
aussi la question des migrants qui se trouvent souvent dans des situations
pr�caires et qui n'ont pas d'appui social, ce qui cr�e des conditions
parfaites pour la transmission du VIH/sida. Les villes peuvent cependant
fournir des occasions pour l'information, l'�ducation et la pr�vention. A
l'Universit� de Columbia, une �tude r�cente a d�montr� que les personnes
marginalis�es peuvent assimiler les th�rapies quand elles ont un logement.
Le fait de ne pas avoir de logement, en revanche, est un obstacle � la
fourniture des services et � la sant� en g�n�ral. Dans la ville de New
York, une organisation � but non lucratif fond�e en 1983, Bailey House,
procure aux personnes vivant avec le sida un lieu de vie s�r et permanent,
une alimentation �quilibr�e et autre soutien afin qu'elles optimisent leur
sant� et leur qualit� de vie. Suivant cet exemple, les pays d�velopp�s
doivent assurer le d�veloppement des syst�mes de logement pour les personnes
sans abri. Les r�alit�s �conomiques, sociales et culturelles dans les pays
les plus touch�s exigent des campagnes sur les comportements sexuels
responsables, un d�pistage et la disponibilit� des m�dicaments
antir�troviraux. HABITAT est pr�t � jouer son r�le dans le suivi de cette
session extraordinaire.
Mme THORAYA OBAID, Directrice ex�cutive du Fonds des Nations Unies pour la
population : La pand�mie du VIH/sida a d�truit des g�n�rations de
travailleurs et cr�� des g�n�rations d'orphelins. Il faut lutter contre les
pr�jug�s d'antan et nous devons nous mobiliser en �tablissant des liens
culturels entre nous. Le FNUAP, partenaire d�ONUSIDA, insiste sur la
pr�vention. Nous aidons les pays � fournir des informations sur la sant�
g�n�sique et des conseils de pr�vention contre le sida. Les femmes sont
particuli�rement victimes de l'�pid�mie et il faut les responsabiliser pour
qu'elles sachent dire non. Il faut aussi toucher les jeunes qui doivent
adopter un comportement sexuel responsable, afin qu'ils donnent eux m�me
une �ducation � leurs enfants. L'environnement nous impose de dissiper tout
ce qui peut les induire en erreur, sans avoir peur de diffuser des
informations sur la vie sexuelle, afin qu'ils prennent les dispositions qui
s'imposent pour se prot�ger. Nous avons obtenu une aide de la part de
fondations pour financer des programmes d'information dans quatre pays
africains. Nous esp�rons que notre strat�gie en mati�re de sant� g�n�sique
permettra aux pays de mettre en oeuvre des mesures � cet �gard. La
D�claration d�engagement qui va �tre adopt�e doit se traduire par des
actions concr�tes.
M. MARK MALLOCH-BROWN, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le
d�veloppement (PNUD) : Nous avons entendu, cette semaine, les statistiques
selon lesquelles on estime maintenant � plus de 36 millions de personnes
vivant avec le VIH/sida et, dans les r�gions du monde les plus touch�es,
plus d�un adulte sur quatre en est infect�. Mais, compte tenu des
incertitudes des pr�visions, nous ne sommes pas tr�s s�rs de ce qui nous
attend si la maladie n�est pas contr�l�e: des niveaux d�infection atteignant
des centaines de millions de personnes, une g�n�ration sans parents, l�
effondrement d��conomies avec des effets comparables � l�esclavage, la
g�n�ration �conomiquement productive disparaissant pour donner lieu � des
soci�t�s de grands-parents et d�enfants. C�est pour cela que, cette ann�e,
le monde doit se mettre sur le pied de guerre.
Sous la direction du Secr�taire g�n�ral, le PNUD est totalement engag� dans
l�effort entrepris pour parvenir � des r�sultats r�els et mesurables. Le
Programme fait porter ses efforts sur ce qui constitue son avantage
comp�titif en tant que principale institution des Nations Unies dans le
domaine du d�veloppement et partenaire et conseiller auquel les pays en
d�veloppement accordent leur confiance. Cela signifie qu�il doit relever le
d�fi de la bonne gouvernance en mobilisant des acteurs bien au-del� du
domaine de la sant�, en d�veloppant des plans nationaux et en remplissant
des fonctions de coordination au plus haut niveau des gouvernements.
Nous ne pouvons pas ignorer la trag�die dans nos propres rangs. Il est
estim� qu�au moins 3 000 membres du personnel des Nations Unies et leurs
familles vivent actuellement avec le sida et dans les pays les plus
affect�s, les visites � l�h�pital et les obs�ques font partie de la vie de
tous les jours. Me trouvant � la t�te du PNUD, je m�efforce d�assurer aux
membres du personnel local et international l�acc�s aux derniers traitements
antir�troviraux, quel que soit le lieu de leur affectation.
Mme NOELEEN HEYZER, Directrice ex�cutive du Fonds de d�veloppement des
Nations Unies pour la femme (UNIFEM) : Cette semaine, pour la premi�re fois,
tous les gouvernements du monde se sont r�unis en un seul bloc pour s�
attaquer � la plus grande crise de notre temps. La table ronde qui s�est
tenue, en ce dernier jour de la session extraordinaire de l�Assembl�e
g�n�rale, �tait consacr�e � l��valuation de l�attention que la communaut�
internationale accorde aux dimensions sexosp�cifiques du VIH/sida et �
d�terminer quelles mesures suppl�mentaires permettraient de rendre plus
efficace la lutte contre la pand�mie. En ce qui concerne les femmes et les
filles, la r�union est parvenue � quatre grandes conclusions. Premi�rement,
il est aujourd�hui incontest� que les femmes et les filles sont davantage
expos�es au VIH/sida et que la pand�mie affecte davantage la vie et l�avenir
des femmes. Deuxi�mement, il est plus largement compris que les in�galit�s
entre les sexes et les rapports de force d�s�quilibr�s entre femmes et
hommes dans toute soci�t� rendent les femmes plus vuln�rables aux infections
et leur font porter un fardeau plus lourd lorsque le VIH/sida s�introduit
dans leurs foyer et communaut�. Le monde s�aper�oit progressivement qu��
cause de leur sexe, les femmes et les filles ont un acc�s limit� aux
informations sur le virus, � la pr�vention, aux traitements, soins, soutien,
biens et services. Troisi�mement, en d�pit d�une conscience accrue du fait
que le sexe auquel on appartient joue un r�le agressif et pr�dominant dans
la propagation du virus et l�aggravation de son impact, cette prise de
conscience ne d�bouche pas toujours sur un engagement actif. Enfin, le
projet de Fonds mondial est en voie d��tre mis en place. Il repr�sente une
occasion de changer les choses en incluant les femmes � son �tablissement,
puis en ce qui concerne la participation et la prise de d�cision. Il faut
aussi reconna�tre que le VIH/sida a des effets diff�rents sur les femmes et
sur les hommes.
Mme BEATRICE WERE (International Community of Women Living with
HIV/AIDS) : De nombreux dilemmes se posent aux femmes vivant avec le sida,
car elles sont amen�es � prendre des d�cisions tr�s difficiles, comme celle
d�avoir ou non des enfants. La majorit� des femmes atteintes du sida se
demandent aussi si elles doivent allaiter leurs enfants, au risque de subir
l'opprobre. Une personne qui n'a pas d'appui et qui n'est pas accept�e peut
constituer un grand fardeau, tandis que celle qui re�oit un soutien est
utile pour la soci�t�. Les femmes doivent �tre associ�es � tous les stades
des d�cisions de mise en oeuvre des mesures les concernant. Il s'agit de la
vie de millions de femmes qui luttent cruellement avec cette maladie. Nous
invitons cette assembl�e � faire des engagements une r�alit� et nous
comptons sur les efforts du Secr�taire g�n�ral.
Mme GEETA RAO GUPTA (International Center for Research on Women) : La
session extraordinaire et la pand�mie du VIH/sida nous ont appris cinq
choses sur lesquels nous devons fonder en priorit� notre action. Nous avons
appris que la pr�vention, le traitement et les soins se compl�tent et
renforcent la lutte contre la maladie. Nous devons alors les renforcer au
b�n�fice de tous, quels que soient la nationalit�, la religion, le sexe,
l'�ge, l'orientation sexuelle ou l'ethnicit�. Nous avons �galement appris
que l'in�galit� entre les sexes est mortif�re. Nous devons redoubler
d'efforts pour prot�ger les droits des femmes et leur int�grit� physique,
pour r�duire le foss� qui existe entre les sexes pour ce qui est de l'acc�s
� l'�ducation, pour am�liorer la situation �conomique des femmes, pour
rendre disponibles les pr�servatifs f�minins � des prix abordables et faire
des microbicides une r�alit�. L'�pid�mie nous a appris que nous ne pouvons
pas nous r�fugier derri�re le silence � propos du sexe. Les d�finitions des
sexualit�s f�minine et masculine ont un impact sur la vuln�rabilit� des
hommes et des femmes au VIH/sida. Le respect de normes soci�tales,
concernant les hommes ou les femmes, peut entra�ner l'adoption de
comportements � risques. Les pr�jug�s alimentent l'�pid�mie. Nous ne
pouvons plus laisser une moralit� d�plac�e aller � l'encontre de la sant�.
L'�pid�mie nous a �galement appris que les adultes, les dirigeants et les
experts doivent tous faire en sorte de lib�rer la jeunesse et nos enfants de
l'�pid�mie. Nous devons nous r�soudre � leur fournir un libre acc�s �
l'information et aux ressources. Enfin, nous avons appris que pour lutter
contre l'�pid�mie nous devons collaborer, coop�rer et partager nos
ressources. L'exp�rience des organisations communautaires a autant de
valeur que les ressources des gouvernements donateurs. Nous devons �tre
responsables et agir de mani�re responsable. Nous devons �tre honn�tes et
accepter les compromis. C�est une �pid�mie qui nous concerne directement.
Nos actions doivent �tre � la hauteur de l'engagement que nous prenons dans
la D�claration et respecter les principes de non discrimination, de respect
mutuel, d'humilit� et de compassion.
M. JAVIER HOURCADE BELLOCQ, Secr�taire g�n�ral du Latin American Network of
People Living with HIV/AIDS : Beaucoup d�am�liorations ont �t� apport�es
entre le premier avant-projet de d�claration et celui qui a �t� retenu.
Toutefois, beaucoup de notions ont �t� omises, ce qui a �t� soulign� par d�
autres d�l�gations, et cela se traduit par une d�claration affaiblie. Des
milliers d��tres humains restent en marge pour ne pas affecter la
sensibilit� de certains pays membres. Il faut maintenant donner vie � ce
document et nous verrons en 2003, 2005 et 2010, si nous avons r�ussi ou si
nous devons faire un nouveau constat d��chec. Les personnes affect�es par
le sida sont dispos�es � participer � cet effort. Cela n�est possible que
si la honte qui les entoure est lev�e. Nous continuerons � appuyer ceux
qui s�efforcent de faire la diff�rence et d�avoir un r�el effet sur nos
vies. Nous faisons partie de la solution.
M. WILLIAM ROEDY, Pr�sident de MTV Networks International et du Global
Business Council on HIV/AIDS : Le secteur des affaires poss�de une force
unique dans la lutte contre le VIH/sida gr�ce � sa capacit� de direction,
son pouvoir d�influence mondial et local, sa connaissance du march�, son
savoir-faire en mati�re de communication, ses contacts avec les m�dias et
ses r�seaux de distribution, entre autres. Tr�s simplement, nous pouvons
atteindre tous les �tres humains de la terre. En outre, le VIH/sida affecte
quotidiennement le monde des affaires, et le fait de plusieurs mani�res.
Chaque entreprise doit agir en fonction de sa taille, de sa client�le et de
ses moyens. Nous devons utiliser nos r�seaux mondiaux et nous rassembler au
sein de conseils nationaux d�entrepreneurs. Les membres du Global Business
Council souhaitent �galement �tablir des partenariats avec chaque
gouvernement. Les gouvernements ont un pouvoir d�action inestimable car ils
peuvent donner leur aval aux initiatives que nous prenons, parmi lesquelles
des programmes mis en place sur le lieu de travail et les conseils nationaux
d�entrepreneurs. Le plus important est de passer � l�action, de se lancer,
et c�est la sp�cialit� du monde des affaires.
M. GIDEON BYMUGISHA, Commission des Eglises pour les affaires
internationales du Conseil oecum�nique des �glises : Nombreux sont ceux,
dans les �glises, qui sont affect�s ou infect�s par le VIH/sida. La dignit�
de chaque personne humaine est le fondement de la r�action que nous devons
avoir. Il faut encourager la solidarit� en refusant toute forme de
stigmatisation. Toute personne vivant avec le VIH/sida doit �tre accept�e
et il appartient aux �glises d'agir en ce sens. Les femmes doivent faire
l'objet d'une attention particuli�re en ce qui concerne le traitement. Par
respect pour la vie, des m�thodes av�r�es pour pr�venir la contamination
doivent �tre adopt�es, comme l'abstinence - qui permet d'�viter des
relations sexuelles trop pr�coces -, la fid�lit� et l'utilisation des
pr�servatifs. Les �glises sont pr�tes � travailler en collaboration avec
ceux qui luttent contre le fl�au. La pr�sente session extraordinaire
devrait permettre de renforcer la collaboration souhait�e. Un document de
la Commission qui a �t� distribu� consiste en une d�claration commune des
organisations fond�es sur la foi. La Commission ne peut pas pr�tendre
parler au nom de toutes les religions, mais continuera � se battre pour la
dignit� des hommes.
M. N. M. SAMUEL, Membre du Conseil de l�International Aids Society :
Nous devons mettre fin � la propagation du VIH/sida en utilisant les
connaissances scientifiques qui sont d�j� � notre disposition. La
pr�vention doit s�apparenter aux soins. Ces vingt derni�res ann�es, nous
nous sommes concentr�s sur la pr�vention uniquement dans les sc�narios
concernant les pays en d�veloppement mais cette pr�vention devrait d�sormais
inclure des soins. Mettre � la disposition des individus infect�s les
m�dicaments que nous poss�dons est un droit humain fondamental. Nous devons
allouer des ressources suppl�mentaires aux soins � l�intention des personnes
contamin�es. Nous devons utiliser les strat�gies disponibles aujourd'hui
pour interrompre la transmission du VIH. Les m�dicaments antir�troviraux
sont le seul outil � notre disposition et ils jouent un r�le tr�s important
dans la r�duction de la transmission du virus et l�am�lioration de la vie
des hommes, femmes et enfants. Le besoin d�explorer les strat�gies de
traitement alternatif adapt�es aux pays en d�veloppement est urgent. Mais
il est �galement urgent de ne pas attendre de parvenir � un cas de figure
parfait pour commencer � administrer des traitements. Une autre n�cessit�
est de former le personnel sanitaire, y compris les m�decins, les
infirmi�res, le personnel des laboratoires et les infirmi�res desvillages.
Nous devons tous nous engager � traduire notre savoir-faire en action.
M. RICHARD BURZYNSKI, Directeur ex�cutif de l�International Council of
AIDS Service Organizations (ICASO) : Dans la coordination de la pr�sente
session, ICASO a jou� un r�le important, car nous croyons que ce que dit et
accomplit l'Assembl�e g�n�rale est crucial dans la lutte mondiale contre le
VIH/sida. Nous devons nous adresser directement aux groupes les plus
vuln�rables, en les �duquant � la pr�vention et en leur fournissant soins et
traitements. Il s'agit notamment des hommes qui ont des rapports sexuels
avec d'autres hommes, des toxicomanes utilisant des drogues injectables et
leurs partenaires sexuels, ainsi que des travailleurs sexuels et leurs
clients. Les croyances religieuses et les pratiques culturelles ne doivent
pas ralentir les progr�s qui ont d�j� �t� accomplis dans ce domaine. Par
ailleurs, s'agissant des ressources, les gouvernements doivent les mobiliser
par les moyens qu'ils choisissent. Si c'est � travers le Fonds mondial,
il faudra s'assurer que les fonds atteignent bien les communaut�s qui en ont
le plus besoin. Enfin, en ce qui concerne la D�claration d�engagement qui
doit �tre adopt�e, ICASO l'utilisera pour appeler � des meilleures
politiques afin d'aboutir � des programmes plus efficaces � tous les
niveaux. Nous serons les partenaires des gouvernements pour mener les
actions d�coulant de cette D�claration.
Mme DULCE MARIA PEREIRE (Communaut� des pays lusophones) : Le sida n�
est plus un probl�me qui concerne seulement certains groupes � risques, ses
cons�quences sont d�sormais mondiales et ont un impact sur l��conomie des
pays et, en particulier sur leurs niveaux de productivit�. La Communaut�
des pays lusophones d�ploie des efforts afin de lutter contre ce fl�au,
notamment par le biais d�un projet pilote qui doit aboutir en juillet
prochain � la signature d�un accord multilat�ral. Parmi les mesures
propos�es, on peut souligner la recherche de solutions pour la production et
l�acquisition de m�dicaments antir�troviruax � prix abordables, le
d�veloppement d�un acc�s facilit� au d�pistage, le renforcement des mesures
nationales de pr�vention et d�information. L�am�lioration de la politique
de lutte contre le sida a �t� d�finie comme une priorit� dans la d�claration
de Maputo. On peut noter, entre autres mesures, la marche organis�e par le
Pr�sident du Mozambique, la lutte contre le sida d�finie comme priorit� par
le Pr�sident de l�Angola la coordination d�une s�rie de d�bats pour l�
introduction rapide de programmes nationaux de lutte contre la maladie par
le Pr�sident du Portugal, l�engagementdu Pr�sident du Br�sil de favoriser
les transferts de technologies et celui des Pr�sidents de Guin�e-Bissau,
Sao-Tom�-et-Principe et du Cap-Vert d�organiser des plans d�action
nationaux. Pour sa part, l�organisation des pays lusophones a re�u le
soutien de sp�cialistes de la sant�, de la famille et des femmes ainsi que
des repr�sentants de l�ONUSIDA et l�UNICEF.
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