E-MED:(2) Un R�seau acc�s aux m�dicaments essentiels (Burkina-Faso)
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DECLARATION PRELIMINAIRE DE LA
CONFERENCE DE PRESSE DU 5 JUILLET 2003
DU RESEAU ACCES AUX MEDICAMENTS
Introduction
La pr�sente conf�rence de presse est la toute premi�re que la Coordination
Nationale du R�seau Acc�s aux M�dicaments Essentiels livre depuis sa r�cente
structuration le 7 juin dernier. Avant cette date, le R�seau a fonctionn� de
fa�on informelle pendant plus d�une ann�e. Depuis le 7 juin 2003 le R�seau s
�est dot� de textes constitutifs et d�un organe dirigeant de six membres. C�
est pour faire conna�tre le R�seau, sa nature, son mandat, les actions d�j�
r�alis�es, son programme semestriel que la Coordination Nationale, organe
dirigeant du RAME, a organis� cette conf�rence de presse.
Nature du R�seau et actions d�j� men�es
Le RAME est un R�seau de personnes actives en faveur de l�acc�s des
populations aux m�dicaments. Le R�seau est une organisation sans but
lucratif, apolitique et non confessionnel. Il est ouvert � toutes les
personnes physiques et morales sans discrimination.
Le RAME est n� dans un contexte d�appr�hension caus� � l��poque par l�entr�e
en vigueur imminente des Accords dits de Bangui r�vis�s de 1999 qui
r�gissent la protection de la propri�t� intellectuelle et les droits
commerciaux dans les pays membres de la zone de l�Organisation Africaine de
la Propri�t� Intellectuelle ( OAPI ) dont notre pays est membre.
L�urgence de la situation commandait aux initiateurs du R�seau � privil�gier
l�action directe sans perdre du temps dans une structuration qui pouvait
�tre � l��poque probl�matique. Le R�seau a initi� alors une campagne d�
action pour la r�vision des Accords de Bangui 1999. Une p�tition est lanc�e
� son initiative pour demander au Pr�sident du Faso et � son Premier
Ministre d�user de tout ce qui est � leur pouvoir pour une r�vision des
Accords de Bangui 1999 en tenant compte de l�acc�s des populations � des
m�dicaments moins chers et de bonne qualit�. La p�tition a recueillit pr�s
de 500 signatures d�organisations de la soci�t� civile avec une forte
implication des associations de lutte contre le VIH/SIDA, des syndicats, des
mouvements des droits de l�homme et des associations de femmes. Qu�il nous
soit permit ici de remercier toutes ces structures pour leur implication
active dans cette p�tition.
Malheureusement, la lettre de demande d�audience adress�e au Pr�sident du
Faso pour la remise des p�titions n�a jamais eu d��cho.
En f�vrier 2002, le R�seau a donn� une conf�rence de presse anim�e par la
conseill�re juridique de M�decin Sans Fronti�res � Gen�ve en vue d�alerter
au travers de la presse, l�opinion nationale sur les menaces des Accords de
Bangui. Il y a lieu de remercier �galement ici, l�ensemble de la presse
nationale pour le traitement diligent de cette conf�rence qui permit de
hausser le niveau de notre alerte. Nous lui devons sans doute la rencontre
avec le Directeur G�n�ral de l�OAPI � laquelle nous avons �t� invit�s par
les services du Minist�re du Commerce, de la promotion de l�Entreprise et de
l�Artisanat. Mais il serait injuste de notre part de ne pas reconna�tre la
disponibilit� et le soucis de l�information juste de Monsieur Bayala
Etienne, Directeur national de la Propri�t� Industrielle, initiateur de la
rencontre.
M�me si nous n�avons jamais re�u une r�ponse officielle des autorit�s
nationales, nous consid�rons comme des acquits de notre campagne l�annonce
de l�arriv�e des ARV g�n�riques par les responsables de la Centrale d�Achat
des M�dicaments Essentiels G�n�riques (CAMEG) et du Minist�re de la Sant�
lors d�une conf�rence de presse parue dans la presse et la d�cision
courageuse du gouvernement burkinab� de ne pas respecter certaines clauses
des trait�s commerciaux qui freinent l�approvisionnement du pays en
m�dicaments g�n�riques comment�e dans un �ditorial du Quotidien "�Le Pays�".
Pourquoi un r�seau pour l�acc�s aux m�dicaments essentiels�?
Le concept de "�m�dicaments essentiels�" est n� dans les ann�es 1970.
C�est pr�cis�ment en 1975 que l�OMS a donn� la premi�re d�finition des
m�dicaments essentiels comme �tant "� ceux consid�r�s comme �tant de la plus
haute importance et donc essentiels, indispensables et n�cessaires pour les
besoins sanitaires de la population�". Mais ce n�est qu�en 1978 que le
concept est adopt� lors de la conf�rence OMS/UNICEF � Alma Ata. La liste
mod�le de m�dicaments essentiels de l�OMS a souffl� ses vingt cinq (25)
bougies en 2002. Malheureusement, malgr� vingt cinq (25) ans de politiques
du concept des m�dicaments essentiels a travers le mondes et des r�sultats
positifs des politiques pharmaceutiques nationales,� "�environ deux
milliards de personnes, soit un tiers de la population mondiale, n�ont
toujours pas r�guli�rement acc�s � des m�dicaments essentiels � des prix
abordables et de qualit� assur�e�", selon le Rapport 2002 de l�OMS. Un
effort soutenu doit �tre alors fournit � tous les acteurs (Institutions
internationales, Autorit�s nationales, ONG, Communaut�s ) afin que les
facteurs favorables � l�acc�s des populations aux m�dicaments soient r�unis.
Ces facteurs concernent particuli�rement les syst�mes d�approvisionnement
pharmaceutiques et les r�glementations commerciales qui influencent les
co�ts des m�dicaments, le financement insuffisant dans le secteur
pharmaceutique, surtout dans les pays pauvres et l�usage rationnel des
m�dicaments.
Des Institutions internationales comme l�OMS et l�UNICEF luttent
quotidiennement pour r�unir ces facteurs. Cent trente cinq gouvernements
(source OMS ), dont le notre, ont mis en pratique le concept des m�dicaments
essentiels avec des politiques pharmaceutiques nationales incluant ce
concept. Des ONG internationales comme M�decins Sans Fronti�res, Oxfam,
Health Action International, Pharmaciens Sans Fronti�res m�nent des actions
pour un assouplissement des contraintes commerciales en mati�re de
m�dicaments pour les pays pauvres, ainsi que pour une augmentation des fonds
pour la recherche pharmaceutique des maladies des pays pauvres.
Malheureusement dans les communaut�s des pays pauvres ces actions ne sont
pas relay�es sur fond de r�alit�s nationales.
C�est pour combler ce maillon manquant � la cha�ne, que le R�seau Acc�s aux
M�dicaments Essentiels a alors vu le jour.
Mandat du R�seau Acc�s aux M�dicaments Essentiels
Le mandat du RAME tel que stipul� dans le dossier de presse qui vous a �t�
distribu� est extrait des Statuts � son titre II, article 4 et peut �tre
r�sum� en quelques mots�: "�Recherche-action en faveur de l�acc�s aux
m�dicaments essentiels�".
* Recherche
Par la consultation de nos membres, d�une vari�t� de personnes ressources et
institutions sp�cialis�es et des communaut�s, dans l�identification et l�
analyse des facteurs touchant � l�acc�s aux m�dicaments dans notre pays
ainsi que de la r�ponse appropri�e � appliquer.
* Action
- Par la promotion d�actions et de politiques qui favorisent l�acc�s de la
majorit� des populations, sans discriminations, aux traitements
- Par la production et la diffusion d� informations et d�analyses pr�cises
et � jour sur les questions d�ordre scientifique, �thique et de politique
soulev�es par l�acc�s aux m�dicaments essentiels au Burkina Faso et � l�
�chelle internationale.
- Par des propositions au gouvernement et aux institutions sp�cialis�es des
mesures pouvant favoriser l�am�lioration de l�acc�s des communaut�s aux
m�dicaments essentiels.
- Par des campagnes de sensibilisation et de pression contre toute mesure ou
syst�me limitant l'acc�s des communaut�s aux traitements.
Programme semestriel du RAME
Le RAME d�s sa structuration le 7 juin dernier s�est dot� d�un plan d�action
qui doit couvrir les six derniers mois de l�ann�e et dont la premi�re
activit� est cette conf�rence de presse. Le but principal de ce plan d�
action est de susciter une opinion publique nationale sensible � la question
de l�acc�s des malades du SIDA � des m�dicaments moins chers et de qualit�
au Burkina Faso.
Le R�seau est convaincu que cette opinion publique peut �tre la garante d�
une meilleure option dans les strat�gies et de la bonne gouvernance dans les
programmes de lutte contre le VIH/SIDA au Burkina Faso.
Tout en mettant un point d�honneur � la consolidation de sa structuration au
niveau national, le R�seau a mis en place un plan d�action qui comporte
essentiellement deux phases.
* Recherche de l�information
Le R�seau a choisit volontairement de ne pas citer de chiffre ou de
programme actuellement en cours dans notre pays concernant le ph�nom�ne du
VIH/SIDA. Cela ob�it � l�option strat�gique du groupe qui est d�aller � l�
information d�abord avant d�envisager les actions appropri�es � mener. Dans
les jours � venir donc, le R�seau mettra tout en �uvre afin de pouvoir
rencontrer�: les autorit�s nationales en charge des questions touchant ou
pouvant toucher � la sant� des populations, les partenaires au d�veloppement
dans le domaine de la sant� au Burkina Faso et les organisations de la
soci�t� civile burkinab� intervenant ou int�ress�es par l�am�lioration de la
sant� des populations. Nous souhaitons pouvoir b�n�ficier de la
disponibilit� et de la bonne collaboration des diff�rents acteurs.
Les objectifs de ces rencontres seront de faire comprendre le mandat du
R�seau, de s�informer sur les actions men�es ou � mener des diff�rents
acteurs et de d�terminer des domaines de collaboration entre le R�seau et
les diff�rents acteurs.
* Sensibilisation et proposition de mesures
Par une conf�rence de presse, des conf�rences publiques, des �missions
radiophoniques et des articles dans la presse �crite, le R�seau
sensibilisera l�opinion publique nationale sur l�int�r�t des traitements
contre le VIH/SIDA, la faisabilit� d�un acc�s de tous les malades du SIDA
aux traitements ad�quats et l�informer de leurs propositions de mesures.
Dans ce sens l�opinion publique est invit�e � participer � la p�tition que
le R�seau a initi�e et adress�e � l�Assembl�e Nationale pour une gratuit�
des traitements par les ARV.
(Les organes ici pr�sents qui peuvent d�j� h�berger nos p�titions et en
informer leurs lecteurs sont pri�s de nous en faire part)
Actualit� et urgence oblige
Nous voulons saisir l�occasion qui nous a �t� donn�e ici pour saluer le
courage et la justesse de la r�action du Pr�sident du Faso lors du dernier
sommet de l�OMC, face � la d�cision des USA et de certains pays europ�ens de
subventionner le coton de leurs producteurs. Cette d�cision constitue une
injustice flagrante dirig�e contre les producteurs des pays pauvres � l�
�conomie d�j� fragile. Nous avons pu appr�cier l�optimisme des autres
dirigeants et des producteurs de la r�gion � la suite du discours
pr�sidentiel, ainsi que la riposte qui se pr�pare � travers les rencontres
des ministres en charge du commerce des pays de la sous r�gion.
Cela nous encourage � interpeller le Chef de l�Etat sur le blocus injuste
que les USA ont caus�, depuis d�cembre 2002, aux discussions � l�OMC qui
devaient aboutir � l�adoption de mesures permettant aux pays pauvres sans
capacit�s de production pharmaceutique (comme notre pays) d�importer des
copies de m�dicaments sous brevets � faible co�t. Ces mesures si elles
venaient � �tres adopt�es et mises en application donneraient � coup s�r
beaucoup de possibilit� � la strat�gie de prise en charge des PVVIH du
Secr�tariat Permanent du Conseil National de Lutte contre le Sida (SP/CNLS)
dont il assure la pr�sidence. N�est- il pas temps de faire comprendre aux
am�ricains que tout autant ils ont le soucis de prot�ger les int�r�ts
�conomiques de leur lobbies financiers, les Chefs d�Etat africains ont celui
de pr�server la sant� de leurs populations qui constituent leur plus grande
richesse. Nous pouvons lui assurer d�ors et d�j� de notre ferme soutien.
Conclusion
Nous profitons de cette tribune pour inviter toutes les personnes, quelques
soit leur niveau d�instruction, leur condition sociale, leur profession,
pour peu qu�elles se pr�occupent du droit � toute personne de pouvoir se
soigner, � rejoindre le R�seau Acc�s aux M�dicaments Essentiels ( RAME ).
Seule une grande adh�sion de la grande majorit� des individus formant l�
opinion nationale peut garantir des r�sultats tangibles. La structuration du
R�seau a tenu compte de la n�cessaire implication des individus au sein de
leur communaut� pour relever ce d�fis. Le RAME offrira � ses membres�:
* Un acc�s � notre travail de recherche et de politiques.
* Une tribune pour l'�change d'information entre les ONG nationales et
internationales, des personnes ressources dans le domaine de la sant� ainsi
que du domaine des droits de l�homme.
* L'acc�s � de l'information � jour, � des documents difficiles � se
procurer.
* Un programme de formation et d��ducation sur le m�dicament.
* Une voix pour faire conna�tre des positions et des pr�occupations au
gouvernement burkinab�, aux agences de d�veloppement international, au grand
public et aux m�dias.
Le si�ge du R�seau est actuellement situ� � Gounghin, dans les locaux de
M�decins Sans Fronti�res qui nous a offert l�hospitalit�. Nous remercions
particuli�rement cette ONG internationale et son Chef de mission qui vient
de quitter notre pays, Rosine Jourdain, pour le r�le qu�elles ont jou� dans
la mise en place du R�seau ainsi que du soutien que l�ONG continue de nous
manifester.
Nous terminons nos propos en demandant � tous les acteurs qui seront
approch�s dans le sens des rencontres de concertations avec le R�seau � lui
montrer toute leur disponibilit�.
TOUS ENSEMBLE POUR LE DROIT A LA SANTE�!
Je vous remercie.
Simon KABORE
simonkabore@hotmail.com
Tel: (226) 244455
Fax: (226) 440215
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