[e-med] (2)Une épidémie de polio liée à des vaccins au Nigeria

C'est assez inquiétant pour les professionnels de la
santé de transmettre la poliomyélite à certains enfants
par le biais de la vaccination au lieu de les protéger
contre cette redoutable Maladie. Les familles des
enfants sont aussi dans le désarroi puisqu'elles ne
savent plus si la vaccination va protéger ou plutôt
rendre malade. Nous savons aussi que les cas rapportés
sont des cas de paralysie manifeste, ce qui suppose que
l'épidémie seraient plus importante si on pouvait
dénombrer même les cas de fièvre sans paralysie dû au
poli virus.
Comme solution, je pourrais proposer que dans les
rares pays du monde(comme le Nigeria) où le vaccin
polio oral a entrainé des épidemies, qu'on le substitue
par le vaccin polio injectable dans lequel le virus est
inactivé qui est un vaccin efficace. C'est plus coûteux
mais c'est peut être le prix à payer pour parvenir à
l'éradication mondiale de la poliomyélite.

  Dr Ntep Gweth Marie
  Hôpital central de
  Yaoundé
  Cameroun

Une épidémie de polio liée à des vaccins au Nigeria

LESLIE ROBERTS.
Publié le 28 septembre 2007
Actualisé le 28 septembre 2007 : 08h25

http://www.lefigaro.fr/sciences/20070928.FIG000000066_une_epidemie_de_polio_

liee_a_des_vaccins_au_nigeria.html

Les autorités sanitaires ont tardé à rendre public le
problème.

LE NORD du Nigeria a été frappé par l'une des plus
grosses épidémies de
poliomyélite, due à la vaccination, que l'on ait
connue. Si elle se
poursuit, elle pourrait être un sérieux revers dans la
campagne actuelle
d'éradication de la polio dans le monde, dans une
région où, il y a
plusieurs années, les rumeurs sur l'innocuité du

vaccin

avaient paralysé les
efforts de vaccination.

Les experts du programme Global Polio Eradication
Initiative soulignent que
le vaccin oral trivalent largement utilisé est sûr. En
revanche, le faible
taux d'immunisation dans le nord du Nigeria a créé les
conditions pour que
le virus atténué du vaccin regagne de la virulence et
soit à l'origine d'une
épidémie.

Détectée en 2006, l'épidémie due au poliovirus de type
2 dérivé du vaccin
(PVDV) a été immédiatement signalée à l'Organisation
mondiale de la santé
(OMS) et aux autorités sanitaires du Nigeria. Mais

elle

n'est rendue
publique que maintenant dans deux périodiques, le
Morbidity and Mortality
Weekly Report américain et le Weekly Epidemiological
Record de l'OMS, ce qui
sème en partie la consternation parmi les

spécialistes.

Les circuits
officiels ont déclaré que la nouvelle, mal

interprétée,

risquait de
perturber les efforts de vaccination antipolio au
Nigeria. « On pouvait
légitimement craindre que les rumeurs sur la
vaccination ne se ravivent avec
des explications incomplètes sur les causes de
l'épidémie », dit Olen Kew
qui a dirigé les recherches sur la résurgence de la
maladie à partir des
centres de prévention et de contrôle des maladies

(CDC)

d'Atlanta aux
États-Unis.

69 cas de paralysie confirmés

Plusieurs experts de la polio ont indiqué à la revue
Science qu'ils
n'étaient pas d'accord pour garder les choses sous
silence. « Cela me
dérange que l'information n'ait pas été donnée, »
déclare Donald A.
Henderson, du Centre pour la biosécurité de
l'Université de Pittsburgh. Les
détails de l'apparition de toute épidémie sont
essentiels, selon lui, pour
évaluer les risques que présentent les souches

dérivées

du vaccin.

Jusqu'à présent, il n'y a eu que 69 cas de paralysie
confirmés dus au PVDV
et d'autres sont suspectés dans neuf États du nord du
Nigeria, précise Kew.
Ce nombre va certainement augmenter. Environ la moitié
des cas viennent de
la région de Kano, un État largement musulman où
sentiments antioccidentaux
et rumeurs ont conduit plusieurs États à arrêter la
vaccination contre la
polio en 2003. Elle a repris un an plus tard, après

des

démonstrations
répétées de l'innocuité du vaccin et d'intenses
tractations diplomatiques,
mais le mal était déjà fait.

Fin 2004, le nombre de cas de polio avait doublé dans
le pays, atteignant
presque 800, et en 2006 il s'est envolé à 1 100. Le
virus sauvage issu du
Nigeria a recontaminé une vingtaine d'autres pays, ce
qui a provoqué un pic
de cas dans le monde. Ce fut un énorme revers pour le
Global Polio
Eradication Initiative. Ce n'est que récemment que le
nombre de cas déclarés
dans le monde est revenu aux niveaux d'avant le

boycott.

Le Nigeria a fait des progrès considérables depuis,
mais les souches
sauvages du poliovirus, de type 1 et 3, sont toujours
en circulation dans le
Nord et la couverture vaccinale reste faible : en

2006,

entre 6 % et 30 %
des enfants n'avait jamais reçu une seule dose de
vaccin oral. Ce sont
exactement ces conditions qui rendent la région
susceptible à des épidémies
de PVDV. Depuis les années 1960 les scientifiques
savaient qu'un virus
atténué peut, en de rares circonstances, muter et
regagner sa virulence mais
ce n'est qu'en 2000, lors d'une épidémie sur l'île
d'Hispaniola, qu'ils ont
réalisé qu'il pouvait transmettre la maladie entre les
personnes.

Couverture « pas adéquate »

L'épidémie actuelle fut découverte lorsqu'un

technicien

des laboratoires du
CDC remarqua une prépondérance de virus de type 2 dans
les prélèvements
venant du nord du Nigeria. Cela éveilla tout de suite
des soupçons car ce
type a été éradiqué dans le monde. La source ne

pouvait

être que le vaccin
trivalent utilisé dans le pays avant le boycott.

Depuis

la reprise des
vaccinations en 2004, indique Kew, le Nigeria a

utilisé

« de façon
appropriée » les vaccins monovalents plus efficaces
dirigés contre les
souches 1 et 3.

Dans les épidémies précédentes, les PVDV avaient été
relativement faciles à
éliminer mais celui-là a persisté en dépit de quatre
campagnes de
vaccination effectuées ces dernières années avec le
vaccin oral trivalent. «
Nous suspectons que c'est simplement parce que la
couverture vaccinale
n'était pas adéquate, précise Kew. Nous ne pensons pas
que ce virus ait
quelque chose d'exceptionnel. » Il remarque ainsi que
lorsque les deux
souches de PVDV ont franchi la frontière du Niger, un
pays où la vaccination
est faite à 90 %, « ils n'ont progressé que de 5 km
avant de disparaître. »

Le spécialiste de la polio Oyewale Tomori,

vice-recteur

Effectivement on peut estimer que l'incidence réelle est 4 fois plus forte compte tenu des formes non dépistées inaparrentes ou mortelles sans étiologie.
Se pose aussi dans certains pays, dans la région en particulier de Kano le problème de la vaccination par injection avec une opinion peu favorable pour diverses raisons culturelles ou religieuses, et la crédibilité d'annoncer que cette fois la vaccination ne créera pas de cas de maladie.
d'autre part, il serait intéressant de faire une campagne d'information sur le nombre de cas évités par le VO, donc du succès du programme d'immunisation...

Damien OTT
Médecin de santé publique